Quand le Ramadan fut-il prescrit ?

Publié le par 3ilm char3i-La science legiferee

Quand le Ramadan fut-il prescrit ?

Louange à Allah, le Seigneur de l’Univers qui a légiféré le jeûne pour purifier les âmes !

Que les Prières et le Salut d’Allah soient sur notre Prophète Mohammed – il avait la meilleure prière et le meilleur jeûne, il était assidu aux bonnes œuvres et était sur le droit chemin –, ainsi que sur ses proches, ses Compagnons et ses adeptes jusqu’au Jour de comptes !

 

Allah عز و جل révèle (traduction rapprochée) :

 

[Ô croyants ! Le jeûne vous a été prescrit comme il a été prescrit aux nations avant vous, ainsi serez-vous pieux,...] etc..

 

Dans ce passage, Allah nous informe qu’Il a prescrit le jeûne (siyâm) à notre communauté dans la continuité des communautés précédentes.

 

Il utilise le verbe « kataba » (« écrire » que nous avons traduis par « prescrit » ndt.) qui a le sens d’ordonner.

 

Le jeûne est donc imposé à la nation mohammadienne comme il le fut aux nations précédentes.

 

En exégèse à ce Verset, certains savants avancent que le siyâm est en vigueur depuis l’époque d’Adam.

 

Si le Seigneur nous le signale, c’est pour soulager les consciences.

 

En gardant à l’esprit que tous les hommes des générations passées et futures partagent la même douleur, celle-ci devient beaucoup plus supportable.

 

Ainsi, la siyâm a été légiféré pour tous les peuples, bien qu’il puisse dans la pratique y avoir des différences d’une époque à une autre.

 

Sa’îd ibn Jubaïr explique :

 

« Avant nous, le jeûne était des premières heures de la nuit jusqu’à la nuit suivante. »

 

El Hasan souligne pour sa part :

 

« Le jeûne était prescrit aux Juifs, mais avec le temps, ils le délaissèrent, et se mirent à jeûner une seule fois dans l’année, qui correspondrait, selon eux, au jour où Pharaon périt sous les eaux. Cependant, c’est un mensonge, étant donné qu’il s’agit du jour d‘âshûra. »

 

Le jeûne était également prescrit aux chrétiens.

 

Il fut respecté pendant une longue période jusqu’à ce qu’il tomba en pleine canicule.

 

Il devint alors un véritable poids pour leurs voyages et leurs occupations quotidiennes.

 

Leurs savants et leurs chefs s’entendirent d’un commun accord pour fixer le jeûne entre l’hiver et l’été, soit au printemps.

 

Il était désormais à une date fixe. Puis, après cette réforme, ils ajoutèrent dix jours de plus pour se racheter de leur initiative.

 

La saison du jeûne monta à quarante jours.

 

Le Verset conclut ainsi (traduction rapprochée) : [ainsi serez-vous pieux].

 

Autrement dit, le jeûne est à l’origine de la piété. Il apprend au croyant à maitriser ses instincts et à se faire violence.

 

Puis, Allah enchaine (traduction rapprochée) : [Des jours déterminés].

 

Selon une hypothèse, il s’agirait d’une période en dehors du ramadhân, et qui comptait trois jours. Selon l’opinion d’autres savants, il s’agit tout simplement des jours du ramadhân, comme le confirme la suite du Verset : [Le mois de ramadhân].

 

Pour appuyer cette thèse, ils expliquent qu’au début de l’Islam, on avait le choix entre jeûner ou faire une compensation, comme le dénote le passage :

 

[Ceux qui en sont capables devront faire une expiation en nourrissant un pauvre. Pour celui qui veut donner plus, c’est encore mieux, mais le mieux pour vous, c’est de jeûner].

 

Par la suite, ce Verset fut abrogé. On n’avait plus le choix, il fallait obligatoirement jeûner.

 

Allah عز و جل révèle en effet (traduction rapprochée) :

 

[Celui qui parvient à ce mois doit jeûne].

 

Allah voulait à travers cela imposer progressivement le jeûne, par compassion envers Ses serviteurs.

 

Il leur fallait un temps d’adaptation, car ils n’avaient pas l’habitude de faire ce rite.

 

S’il avait été prescrit d’un coup, ils auraient pu en être brusqués.

 

Ils avaient donc, dans un premier temps, le choix entre faire le jeûne et s’acquitter d’une expiation.

 

Puis, lorsque leur foi se renforça et qu’ils étaient accoutumés à ce rite, une nouvelle loi tomba et fixa définitivement le jeûne.

 

Il existe plusieurs exemples dans la législation musulmane où la loi fut instituée par étapes.

 

Cependant, selon l’opinion la plus vraisemblable, le Verset vient uniquement abroger l’expiation pour le fidèle en bonne santé.

 

Il est donc toujours en vigueur pour les cas de vieillesse et de maladie incurable.

 

Autrement dit, les personnes concernées peuvent s’abstenir de jeûner, mais elles doivent en compensation nourrir un pauvre pour chaque jour manqué, sans devoir le rattraper.

 

Quant aux personnes qui n’entrent pas dans cette catégorie, elles sont astreintes à jeûner.

 

Le malade (atteint d’une maladie curable) et le voyageur devront récupérer leurs jours manqués, conformément au Verset :

 

[Celui parmi vous qui est malade ou en voyage devra récupérer ses jours manquants].

 

Le jeûne du mois du ramadhân fut légiféré la deuxième année de l’Hégire.

 

Le Prophète صلى الله عليه وسلم fit neuf ramadhân.

 

Depuis cette date, l’obligation de jeûner est devenue formelle.

 

En reniant son aspect obligatoire, on devient apostat.

 

Cependant, on peut manger pendant le ramadhân sans contester son aspect obligatoire.

 

Dans ce cas, on commet un péché, certes grave, mais on ne sort pas de l’Islam.

 

Il incombe toutefois de punir sévèrement le coupable et de le dissuader de récidiver.

 

La porte du repentir reste ouverte.

 

Il suffit notamment de récupérer le jour en question…

 

Que les Prières et le Salut d’Allah soient sur notre Prophète Mohammed, ainsi que sur ses proches et ses Compagnons !

 

Extrait du livre : ittihâf ahl el îmân de Sheïkh Sâlih el Fawzân.

Publié par ramadhan.af.org.sa

 

Cheikh Salih Bin Fawzan Bin 'Abdillah Al Fawzan - الشيخ صالح بن فوزان الفوزان

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