Mouqabalah ? (audio)

Un terme très en vogue depuis quelques temps : on en cherche, on en fait, on en organise...
Mais on peut s'étonner d'une chose : ce mot n'apparaît pas dans les livres et les propos des savants.
Après avoir interrogé des hommes de science à ce sujet, il apparaît que c'est un terme « nouveau » et qui recouvre souvent des conceptions fausses et des erreurs.
On parle de Mouqabalah ou encore Ta'ârouf, mais qu'est-ce que cela désigne ?
Dans la langue arabe, ces deux termes désignent l'entretien, le fait de se présenter et faire connaissance.
Dans l'application « religieuse » qu'on en fait, c'est quasiment une longue suite d'erreurs et de mauvaise compréhension de la voie légale à suivre lorsqu'on cherche à se marier.

Al-Fadl se mit alors à les regarder et le Prophète صلى الله عليه وسلم tourna la tête de Al-Fadl de l'autre côté. »
(Al-Bukhârî et Muslim)
Et s'il lui avait été permis de regarder, le Prophète صلى الله عليه وسلم l'aurait laissé faire.
Le Prophète صلى الله عليه وسلم a dit :
« Chaque enfant d'Adam (homme et femme) a une part de fornication dans laquelle il doit nécessairement tomber : les yeux dont le péché est le regard (vers ce qui est interdit), les oreilles dont le péché est l'écoute, la langue dont le péché est la parole, la main dont le péché est de toucher, le pied dont le péché est de marcher, le cœur qui est tenté par les passions et espère, et tout cela est confirmé ou infirmé par le sexe (c'est-à-dire le passage à l'acte ou non). »
(Al-Bukhârî)
Il a donc commencé par la fornication de l'œil car elle est la base de la fornication de la main, du pied, du cœur et du sexe.
A travers la fornication de la langue par la parole, il a également indiqué la fornication de la bouche par le baiser, et il a fait du sexe un moyen de confirmation de tout cela par le passage à l'acte ou non.
Il dit :
« Et ce hadith est parmi les preuves les plus claires que l'œil désobéit par le regard, et que cela est une forme de fornication, et c'est une réponse à ceux qui permettent de regarder librement tout ce que l'on veut. » (...)
[Al-Iftâ, volume 64, le 4/1/1380]
« Dis aux croyants de baisser leur regard et de préserver leur chasteté. Cela est plus pur pour eux. Allah connaît parfaitement ce qu'ils font. Dis également aux croyantes de baisser leur regard, de préserver leur chasteté. » [An-Nûr : 30-31]
Les croyants doivent donc baisser le regard devant les femmes étrangères et les croyantes doivent elles aussi baisser le regard devant les hommes étrangers, car le regard est une flèche empoisonnée du Diable.
Et il y a de nombreux hadiths à ce sujet :
« Lorsque l'un d'entre vous veut demander une femme en mariage et qu'il peut voir d'elle ce qui l'encouragera à l'épouser, qu'il le fasse. »
Jâbir dit :
« Je voulais demander en mariage une jeune fille, je me cachais donc jusqu'à voir ce qui m'a encouragé à la demander en mariage et à l'épouser. »
(Ahmad, Abû Dâwûd)
On peut lire dans ' Awn Al-Ma'bûd (l'explication des Sunan Abû Dâwûd) :
« J'étais aux côtés du Prophète صلى الله عليه وسلم lorsqu'un homme vint et l'informa qu'il avait épousé une femme des Ansârs.
Le Prophète صلى الله عليه وسلم lui dit : « L'as-tu regardée ? »
Il répondit non, il lui dit : « Vas et regarde-la, car les Ansars ont quelque chose dans le regard. »
(Muslim)
An-Nawawî a rapporté des propos similaires au hadith précédent puis dit :
« Nos compagnons ont dit : et s'il ne peut pas la voir, qu'il envoie une femme en qui il a confiance pour qu'elle l'informe à son sujet, et cela doit se faire avant la demande en mariage, comme nous l'avons indiqué. »
Dans ces deux hadiths, An-Nawawî a rapporté la divergence des savants concernant ce qu'il est permis de voir de la femme à ce moment en montrant que l'avis le plus correct est qu'il s'agit du visage et des mains.
« Ô Messager d'Allah ! Je suis venu m'offrir à toi. »
Al-Bukhârî donna pour titre au chapitre contenant ce hadith : « Regarder la femme avant de l'épouser. »
De même pour les femmes qui peuvent regarder leur prétendant.
Mais cela ne peut se faire qu'à deux conditions :
Ibn Al-Qattân a dit : « Si le prétendant sait qu'elle ne l'épousera pas, ou que son tuteur ne lui donnera pas son accord, il ne lui est pas permis de la regarder. Ceci même s'il est déjà venu la demander en mariage (à son tuteur) car le regard n'est autorisé que s'il est un moyen d'amener à la conclusion du mariage. Et s'il sait pertinemment qu'on ne le permettra pas, le regard reste sur la règle de base (qui est l'interdiction). » (An-Nadhar fî Ahkâm An-Nadhar, p.391).
Cheikh Al-'Uthaymîn dit :
Wallahi il ne sert à rien de se mettre à la sortie des écoles, des mosquées ou ailleurs pour guetter toutes les sœurs.
Au contraire, c'est un comportement de pervers qui ne fera qu'augmenter cette maladie qui s'est installée dans le cœur.
Allah ne dit-il pas (traduction rapprochée) : « Celui qui place sa confiance en Allah, Il lui suffit » ?
Demander avant toute chose autour de soi, se renseigner et ensuite lorsqu'on sait qu'il y a une sœur avec laquelle il y a de fortes probabilités qu'on puisse se marier et pas de difficultés insurmontables, alors dans ce cas, on peut chercher à la voir elle et seulement elle, discrètement.
Rien n'a changé depuis l'époque du Prophète صلى الله عليه وسلم, et la voie à suivre est exposée dans ce hadith :
« J'ai été voir le Prophète صلى الله عليه وسلم et je lui ai parlé d'une jeune fille que je voulais demander en mariage.
Il me dit : « Vas la regarder car cela est plus à même de vous lier tous les deux. »
J'ai donc été voir une femme des Ansars et je l'ai demandée en mariage à ses parents en leur rapportant les propos du Messager d'Allah, et ce fut comme s'ils désapprouvaient cette chose.
La jeune fille entendit cela alors qu'elle était dans une pièce isolée et dit : si le Prophète صلى الله عليه وسلم t'a ordonné de regarder, alors regarde, sinon je t'implore par Allah [de ne pas le faire], comme si cela était une chose gravissime, puis elle tira le voile [qui cachait la pièce].
Je l'ai regardée puis je l'ai épousée, et aucune femme par la suite n'a atteint son rang [dans mon cœur] alors que j'ai épousé environ soixante-dix femmes. »
(At-Tirmidhî, An-Nasâ'î...)
Il n'a pas demandé à un frère de demander à sa femme ou à sa sœur s'il pourrait entrer en contact avec elle et faire connaissance avant de venir la demander en mariage !
Il n'a pas organisé de rencontre chez un frère et sa femme afin qu'il n'y ait pas mixité (comme ils prétendent) pour discuter et voir s'ils se plaisent, etc, etc...
L'imagination et les ruses de Satan sont sans limite.
Ensuite (ou même s'il n'a pas pu), qu'il se rende chez le tuteur de cette sœur (donc s'il est vivant et musulman, son père et personne d'autre) pour se présenter et faire sa demande en mariage.
Cheikh Al-'Uthaymîn dit :
« C'est Nous qui avons réparti entre eux leur subsistance dans la vie présente et qui les avons élevés en degrés les uns sur les autres, afin que les uns prennent les autres à leur service. » (Az-Zukhruf : 32)
Ainsi si l'homme est pauvre et qu'il regarde la fille du ministre, le plus probable est qu'on n'accepte pas sa demande, ou si l'homme est vieux et sourd et qu'il regarde une belle jeune fille, le plus probable est qu'on n'accepte pas sa demande. »

Cette Mouqabalah se déroule la plupart du temps
ce qui est une erreur comme nous l'avons vu.
Les gens ont pris énormément de liberté sur cette question et se permettent d'aller voir des femmes avec « l'accord » d'un frère de cette femme ou d'une autre personne de sa famille.
Ceci, alors que la règle et les propos des savants à ce sujet sont clairs : si le père de cette femme est vivant et musulman, il est le premier tuteur et on ne peut se passer de son accord à toutes les étapes de la demande, sauf s'il délègue volontairement cela.
Si les membres de la famille de la femme remplissent tous les conditions, le tutorat s'applique dans cet ordre : le père, puis le grand-père, puis le fils de la femme (si elle en a déjà un), puis ses frères, puis les proches en fonction de leur degré de proximité, puis si aucun n'est apte à le faire c'est le gouverneur qui s'en charge.
Est-il permis à la jeune fille de se marier sans l'accord de son père ?
Il n'est pas permis à la femme de se marier sans l'accord de son père, car il est son tuteur, et qu'il est plus perspicace qu'elle sur ces questions.
Mais il n'est pas non plus permis au père d'empêcher sa fille de se marier avec un homme pieux qui lui convienne.
Le Prophète صلى الله عليه وسلم a dit :
« Si vient à vous celui dont vous agréez la religion et le comportement, mariez-le, sinon il y a aura de grandes tentations sur terre et une grande perversion. »... »
(Al-Muntaqâ 2/218-219)
Combien de fois avons-nous vu des gens se voir sans en informer le père de la sœur qui finalement refuse ce prétendant.
Le regret et la frustration qui en découlent ne sont pas à imputer à ce père qui a été trompé, mais à la désobéissance à Allah qui n'amène que remords et regrets.
Quel est le jugement sur le fait de poser comme condition pour le contrat de mariage que le tuteur soit connu pour sa piété et l'absence de défauts apparents (al-'adâlah) ?
Cette condition est rejetée par les Textes et la pratique des pieux prédécesseurs. »
(Al-Fatâwâ As-Sa'diyyah, 491-492)
Il peut y avoir des cas particuliers où le tuteur perd ce statut, même s'il s'agit du père, mais il s'agit de cas bien spécifiques qui demandent d'être exposés à un homme de science.

le cas des sœurs converties ou de celles qui n'ont pas de tuteur
Malheureusement, elles sont peut être celles à qui cela arrive le plus, ceci en raison de la situation particulière qu'elles vivent : aucun tuteur dans un pays non musulman.
Dans un pays musulman, la règle est claire : « Le gouverneur est le tuteur de celui qui n'en a pas », il se charge donc de marier celles qui ne trouvent pas de tuteur.
Shaykh Al-'Uthaymîn explique que l'on désigne par « gouverneur » la plus haute autorité dans le pays, puis ceux qui le représentent, et à notre époque cela est confié au Ministère de la Justice et aux officiers publics chargés des mariages. (Sharh Al-Mumti' 5/149).
Dans un pays musulman cela est donc très simple : la femme qui n'a pas de tuteur saisit le juge de la ville qui se charge d'appliquer la Législation d'Allah sur ce point, et de protéger les intérêts de la femme et lui accorder ses droits.
L'avis le plus répandu chez les francophones est celui donné par Cheikh 'Ubayd Al-Jâbirî qui dit que la femme qui ne trouve aucun tuteur doit prendre comme tuteur un homme de confiance qui se chargera de la marier de manière légale.
C'est-à-dire que si un homme pieux et de bon comportement cherche à épouser cette femme, il doit se rendre chez cet homme de confiance qui procèdera au mariage.
Et Cheikh 'Ubayd ne dit rien de plus et est innocent de toutes les perversités que l'on peut commettre en s'appuyant faussement sur ses propos.
Il ne dit pas que la sœur peut correspondre (voire rencontrer) librement son « tuteur » pour discuter avec lui de ses choix, qu'ils peuvent organiser des « mouqabalah » avec des prétendants et bien d'autres choses encore, wallah-ul-musta'an.
Ceci car le « tuteur » doit veiller à marier cette femme dans les règles mais aussi à ce qu'on lui accorde ses droits.
Cette question entre sous une autre beaucoup plus vaste qui est de savoir s'il existe ou non en France des autorités religieuses compétentes et qui soient la référence inévitable des musulmans sur cette question.
Notre but ici n'est pas d'exposer cette question pointue, mais au moins de faire prendre conscience à tout un chacun que la plupart des compagnons ne se prononçaient pas sur les questions de mariage et de divorce tant elles sont pointues et importantes.
Cela est-il si difficile, si on entre dans un cas particulier, de téléphoner à un homme de science pour qu'il nous éclaire sur notre cas bien précis. Il est possible que la sœur est en fait un tuteur légal sans le savoir ou que l'imam de la mosquée de sa ville puisse la marier, ou d'autres possibilités encore.
Il est seulement nécessaire de bien exposer sa situation avec autant de sincérité et de franchise que possible, et de se souvenir qu'un cas spécifique demande une réponse spécifique.

l'exagération lors de ces Mouqabalah (voire aussi lors des Khitbah légales)
Ceci, alors qu'aucun Texte ne le permet, bien au contraire !
Cheikh Al-Fawzân auquel on a demandé :
S'il était permis au prétendant (Khatîb) de parler au téléphone à la femme qu'il demande en mariage ?
« Il n'y a pas de mal à ce que le prétendant parle avec elle au téléphone, si cela est fait après qu'il ait reçu l'accord du père pour le mariage (Istijâbah) et que l'on parle pour se mettre d'accord sur certains points, en fonction de la nécessité et qu'il n'y a aucune tentation en cela.
Et si cela se fait par l'intermédiaire de son tuteur, cela est meilleur et plus éloigné de toute suspicion.
Quant aux conversations qui ont lieu entre les hommes et les femmes, et les jeunes hommes et jeunes filles, alors qu'il n'y a pas eu de demande en mariage [auprès du tuteur, Khitbah), mais uniquement destinées à faire connaissance (Ta'âruf) comme ils disent, cela est un mal, une chose illicite et un appel à la tentation et à tomber dans la turpitude.
« Ne soyez donc pas complaisantes dans votre langage, afin que celui dont le coeur est malade ne vous convoite pas. Et tenez un langage décent. » (Al-Ahzâb : 32)
La femme ne parle à un homme étranger que s'il y a nécessité, en tenant des propos décents qui ne comportent aucune tentation et aucune suspicion.
Et les savants ont indiqué que la femme ne devait pas élever la voix.
Comme il apparaît dans le hadith :
« Si une chose se passe dans la prière, que les hommes disent « Subhanallah » et que les femmes tapent des mains. »
Ce qui montre que la femme ne doit pas faire entendre sa voix aux hommes sauf dans les situations où cela est nécessaire dans lesquelles elle doit parler avec pudeur et décence.
Et Allah est plus savant. »
(Al-Muntaqâ : 3/163-164)
De discuter sur Internet ?
De se rencontrer avant la demande en mariage ?
De parler longuement et sans raison valable après celle-ci ???
Cheikh Fawzan dit bien que cette discussion ne peut avoir lieu qu'après la demande en mariage auprès du tuteur (Khitbah) et l'accord de principe pour le mariage du tuteur (Istijâbah).
Uniquement si cela est nécessaire pour clarifier certains points, et que malgré tout il vaut mieux passer par le tuteur pour cela sans s'adresser directement à la femme !
« Peut-il lui parler ? La réponse est non car cela provoque plus encore le désir et qu'il peut tirer une jouissance en entendant sa voix, c'est pourquoi le Prophète dit :
« qu'il regarde ce qui va l'encourager à l'épouser. » et il n'a pas dit : « qu'il écoute ce qui va l'encourager à l'épouser »... (Sharh Al-Mumti' 5/126)
Il est donc bon de savoir que certains savants sont d'avis qu'il n'est pas permis de parler à la femme qu'on demande en mariage tant que le contrat de mariage ('aqd az-zawâj) n'est pas conclu.

Cheikh : Oui.
Questionneur : As-Salâm 'Alaykum
Cheikh : Wa 'alaykum As-Salâm Wa rahmatullah
Questionneur : Excusez-moi, Cheikh Al-Albânî est-il présent ?
Cheikh : Il est avec toi.
Questionneur : Si vous le permettez, j'aurais quelques questions.
Cheikh : Vas-y.
Questionneur : Puis-je parler au téléphone avec la femme que je demande en mariage (Khitbah) ?
Cheikh : Tu as conclu l'acte de mariage ('aqd) ou pas encore ?
Questionneur : Pas encore.
Cheikh : Cela n'est pas permis.
Questionneur : Cela n'est pas permis ?
Cheikh : Cela n'est pas permis.
Questionneur : Même si c'est pour la conseiller ?
Cheikh : Cela n'est pas permis.
Questionneur : D'accord, mais m'est-il permis de lui rendre visite et de m'asseoir avec elle en présence d'un Mahram ? (Ndt : mais toujours après la Khitbah bien sûr, c'est-à-dire la demande en mariage auprès du père ou tuteur légal)
Cheikh : Oui, en présence d'un Mahram, si elle se présente à toi, vêtue d'un jilbab (Ndt : long vêtement que l'on porte pour sortir) et d'un voile comme lorsqu'elle sort dans la rue, sinon non.
Questionneur : Et peut-elle montrer son visage ?
Cheikh : Oui, si c'est seulement le visage.
Questionneur : Seulement le visage ?
Cheikh : Oui, et elle ne doit pas porter de robe brodée ou courte, ou d'autres choses de ce genre.
Questionneur : D'accord, et concernant notre assise, quels sont les propos qu'il nous est permis de tenir ?
Cheikh : Tu ne peux lui parler que de la manière dont tu parles aux autres femmes (étrangères).
Questionneur : D'accord, et si elle me demande une photo, puis-je lui en présenter une ou non ?
Cheikh : Et si toi, tu lui demandes une photo.
Questionneur : Oui ?
Cheikh : Si tu lui demandes une photo.
Questionneur : Et bien ?
Cheikh : Cela est-il permis ?
Questionneur : Non.
Cheikh : Donc ma réponse est non.
Questionneur : Votre réponse est non ?
Cheikh : Effectivement, ma réponse est non ?
Questionneur : Et pourquoi donc ?
Cheikh : Pour quelle raison ? Pour la même raison qui te conduit à dire que tu n'as pas le droit de lui demander une photo.
Questionneur : D'accord.
Cheikh : Tu as compris ?
Questionneur : Oui, j'ai compris.
Cheikh : Si tu as compris, alors attache-toi-y.
Questionneur : Très bien. Cheikh, parfois on peut être contraint de l'appeler par téléphone, cela est-il permis ?
Cheikh : Je ne pense pas qu'il y ait de nécessité à cela.
Questionneur : Par exemple, je peux l'appeler pour lui dire que je lui rendrais visite à telle heure, cela est-il permis ?
Cheikh : Pourquoi veux-tu lui rendre visite ? Quelle est la différence entre elle et une autre femme (étrangère) ?
Questionneur : C'est-à-dire qu'il n'est pas permis de lui rendre visite ?
Cheikh : Ô mon frère ! Quelle est la différence entre elle et une autre femme (étrangère) ? Si tu la demandes en mariage, demande-la en mariage à son tuteur.
Questionneur : Mais son tuteur sera présent.
Cheikh : Si tu la demandes en mariage, demande-la en mariage à son tuteur. Et si par la suite tu as son accord pour le mariage et pour lui rendre visite en présence de son tuteur afin que tu la voies et qu'elle te voie, (cela est permis). Mais que tu lui rendes simplement visite, alors non.
Questionneur : C'est-à-dire que même après la demande en mariage (Khitbah), il n'est pas permis de lui rendre visite ?
Cheikh : Après la demande en mariage ?
Questionneur : Oui.
Cheikh : Ô mon frère, elle reste une étrangère pour toi tant que tu n'as pas conclu le contrat de mariage ('aqd az-zawâj).
Questionneur : Merci. Qu'Allah vous récompense par un bien, Ô Cheikh !
Cheikh : Toi de même.
Questionneur : Qu'Allah vous anoblisse.
Cheikh : Qu'Allah te préserve… As-Salâm 'alaika
Questionneur : As-Salâm 'Alaykum
Cheikh : Wa 'alaykum As-Salâm Wa rahmatullah

Les savants parlent de Khitbah qui consistent à demander en mariage auprès de son tuteur légal une femme à propos de laquelle on sait qu'elle ne refuse pas le mariage et dont on pense que notre proposition sera acceptée.
On peut dès lors essayer de la voir discrètement ou si cela n'est pas possible, envoyer une femme de confiance.
Si on est alors pleinement décidé, on se rend chez son tuteur légal pour la demande en mariage, ce que l'on nomme Al-Khitbah.
Si le tuteur donne son accord (Al-istijâbah), on peut demander à voir la sœur afin qu'on puisse la voir visage découvert et qu'elle puisse, elle aussi, voir son prétendant.
Pendant la période entre Al-Istijâbah et la conclusion du contrat de mariage ('aqd az-zawâj), les deux prétendants au mariage restent étrangers l'un pour l'autre.
Certains savants sont d'avis que pendant cette période, il est permis qu'ils se parlent en présence d'unMahram (bien entendu pubère, doué de raison, et qui ne soit pas un dépravé permettant à cette femme de tomber dans l'illicite), si cela est nécessaire, afin de mettre au point certaines choses ou fixer certaines conditions.
Et ce n'est qu'à partir de la conclusion de l'acte de mariage qu'ils sont mari et femme et sont libres de se voir et se parler.
✅ Publié par salafs.com