La polygamie
-Chaque épouse doit disposer d'un lieu privatif
Allah dit (traduction rapprochée) :
« Et restez dans vos maisons. » (Sourate An-Nûr, v.33)
"Ô vous les croyants ! N'entrez pas dans les demeures du Prophète, à moins qu’on vous y invite. » (Sourate Al-Ahzâb, v.53)
Allah a ainsi cité plusieurs maisons ou demeures et non pas une seule.
À’ishah (radiallahou anha) rapporte que le Prophète demanda durant la maladie qui entraîna sa mort :
« Où serais-je demain? Où serais-je demain ?» désignant par là le jour de À'ishah.
Ses épouses lui permirent alors de demeurer où il le désirait.
Il resta donc dans la maison de À’ishah jusqu'à sa mort.
Elle dit: « Il mourut le jour où il résidait [habituellement] chez moi. Allah prit son âme alors que sa tête reposait entre ma gorge et ma poitrine et que ma salive s’était mélangeait à la sienne. »
(Juste avant que le Prophète ne meurt, Ài’shah lui prépara un bâton de siwâk en machouillant son extrémité de manière à ce qu’il soit tendre et que le Prophète puisse ainsi aisément se nettoyer les dents.
C’est ainsi que sa salive se mélangea à celle du Prophète)
(Al-Bukhârî)
Anas (radiallahou anhou) rapporte :
« Le Prophète était chez l’une de ses femmes et une autre de ses épouses lui envoya un plat contenant de la nourriture.
Celle chez qui le Prophète résidait frappa la main du servant qui portait le plat et celui-ci se brisa.
Le Prophète réunit alors les morceaux du plat cassé et la nourriture et dit : « Votre mère a fait une crise de jalousie. »
Il fit attendre le servant jusqu'à lui donner un plat de l’épouse chez laquelle il était, et il remplaça le plat cassé par un plat en bon état, alors que le plat cassé resta dans la maison où il fut cassé. »
(Al-Bukhârî)
Ibn Abî Shaybah (rahimahoullah) a dit :
« 3Abbâd ibn Al-3Awâm m’a informé d’après Ghâlib qui dit : ]’ai interrogé — ou on a interrogé - Al-Hasan à propos d’un homme qui avait deux femmes dans une maison.
Il répondit : « [Les pieux prédécesseurs] détestaient ce genre de comportement consistant à ce que l’époux ait des rapports intimes avec une de ses épouses en présence de l’autre. »
(Al-Musannaf (4/388)) Et ce récit est authentique.
Ibn Qudâmah (rahimahoullah) a dit :
« L’homme ne peut réunir deux femmes dans une même maison, grande ou petite, sans leur accord.
Car cela amène entre elles inimitié et jalousie. Les loger en un même lieu amène l’opposition et la dispute, chacune d’entre elles entendant ou voyant les rapports intimes que l'époux entretient avec l'autre.
Mais si elles sont d’accord, cela est permis, car ce droit leur revient et elles peuvent le délaisser.
Il en est de même si elles acceptent qu’il dorme entre elles sous un même drap.
Mais il n’est pas permis d’avoir un rapport sexuel avec l’une en un lieu ou l’autre peut les voir, même si elles l’acceptent, car c'est un abaissement, une stupidité et un manque d’honneur. »
( Al-Mughnî (7/26) )
Al-Qurtubî (rahimahoullah) a dit :
« Il ne peut les réunir dans une même maison qu’avec leur accord. »
(]âmi‘ Ahkâm Al-Qur’ân (17/217))
Remarque :
Chaque maison doit être séparée l’une de l’autre et ne pas avoir de lieu commun comme pour le repas.
Cela apparaît dans le hadith précédent :
« Une autre de ses épouses lui envoya un plat contenant de la nourriture.>>
Ce qui montre que chaque épouse mangeait indépendamment des autres.
Mais si elles veulent se réunir pour manger, il n’y a aucun problème. Et Allah est plus savant.
-Ce que doit faire l'époux le lendemain de la nuit de noce
Anas (radiallahou anhou) rapporte :
« Lorsque le Prophète eut consommé le mariage avec Zaynab bint Jahsh, il invita les gens à un repas composé de pain et de viande.
Puis il rendit visite aux mères des croyants comme il le faisait à chaque lendemain de noce, il les saluait et invoquait Allah pour elles, et elles le saluaient et invoquaient Allah pour lui. »
-Combien de temps doit–on rester avec la jeune fille et la femme qui se remarie après les noces ?
Anas (radiallahou anhou) rapporte :
« La Sunna, lorsqu’un homme épouse une jeune fille est qu’i1 reste chez elle sept jours consécutifs puis partage ses nuits entre ses épouses.
S’il épouse une femme qui a déjà été mariée, il reste chez elle trois jours consécutifs, puis partage ses nuits entre ses épouses. »
(Al Bukhari)
Abû Qilâbah (rahimahoullah) a dit :
« On peut même attribuer cette parole au Prophète »
Umm Salamah (radiallahou anha) rapporte que lorsque le Prophète l’a épousée, il est resté chez elle trois jours et a dit :
« Tu ne seras pas méprisée. Si tu veux je peux rester sept jours auprès de toi, et si je le fais pour toi, je le ferais pour mes autres épouses. »
(Muslim)
-L'obligation d'être juste dans le partage entre les épouses
Allah dit (traduction rapprochée) :
« Si vous craignez de ne pas être justes envers les orphelins, il vous est permis d'épouser deux, trois ou quatre femmes parmi celles qui vous plaisent. Mais, si vous craignez de n’être pas justes avec celles-ci, alors n’en épousez qu'une seule, ou des esclaves que vous possédez. Ceci afin que vous ne soyez pas injustes. » (Sourate An-Nisâ’, v.3)
« Ne suivez pas vos passions, afin de ne pas dévier de la justice. Si vous portez un faux témoignage ou si vous refusez (un témoin), [sachez qu'] Allah sait parfaitement ce que vous faites. » (Sourate An-Nisâ’, v.135)
« Ne penchez pas (totalement) vers l'une d’elles, au point de laisser l’autre en suspens. » (Sourate An-Nisâ’, v.129)
Anas (radiallahou anhou) rapporte :
« Le Prophète avait neuf épouses. Lorsqu'il partageait les jours entre elles, il ne revenait à la première qu’après neuf jours, et elles se réunissaient chaque nuit dans la maison de celle chez qui il résidait.
Un soir qu'il était chez À’ishah, Zaynab arriva et il tendit la main vers elle, À’ishah dit (par jalousie) : « C'est Zaynab », le Prophète retint sa main et elles échangèrent des mots et le ton monta alors qu’on appelait à la prière. Abû Bakr arriva à ce moment et entendit leurs voix, il dit: « O Messager d’Allah, viens à la prière et jette de la terre dans leurs bouches. »
À’ishah dit:« Le Prophète est allé accomplir sa prière, mais Abû Bakr va venir et me sermonner.>>
Lorsque le Prophète eut fini la prière, Abû Bakr vint voir À’ishah et eut des paroles très dures envers elle, il lui dit : « Qu’est-ce que tu me fais là ! »
(Muslim)
-Le mari doit tout de même accorder son jour à l'épouse malade, en état de menstrues ou autre
À’ishah (radiallahou anha) rapporte :
"Lorsque l’une d’entre nous était en état de menstrues et que le Messager d’Allah voulait jouir d’elle, il lui ordonnait de porter un izâr, puis il jouissait d’elle. "
Elle dit ensuite : « Mais qui parmi vous peut retenir son désir comme le faisait le Prophète ? »
(Al Bukhari et Muslim)
-Le mari ne peut quitter de nuit la maison de celle chez qui il réside pour une autre de ses épouses, sauf en cas de nécessité
À'ishah (radiallahou anha) rapporte :
« Voulez-vous que je vous parle du Prophète et de moi ? »
Nous dîmes: « Bien sûr! »
Elle dit: « Un soir que le Prophète dormait chez moi, il mit son ridâ’, enleva ses chaussures qu’il posa près de ses pieds, étendit son izâr sur sa couche, et il s’allongea.
Il resta ainsi jusqu’à ce qu’il pensât que je dormais.
Il enfila alors son ridâ et ses chaussures en vitesse, ouvrit la porte et sortit.
]’enfilai alors ma tunique, mis mon voile et mon izâr et je suivis ses traces.
Il se rendit au cimetière de Baqî' et y resta debout longuement, puis il leva trois fois les mains et repartit, alors je repartis.
Il accéléra et j’accélérai, il courut et je courus, mais j’arrivais tout de même la première, et à peine m’étais-je allongée qu’il entra.
Il me dit: « O Ãishah, qu’as-tu à souffler ainsi ? »
]e dis: « Rien.>>
Il dit: « Dis-le moi, sinon c’est Le Subtil et le Clairvoyant qui m’en informera. »
]e dis : « O Messager d’Allah, que mon père et ma mère soient sacrifiés pour toi...>> et je l’informai de ce qui s'était passé.
Il dit: « C'était donc toi l'ombre noire que j'ai vue devant moi. »
]e dis: « Oui. »
Il me serra au point de me faire mal et dit: « Pensais-tu qu’Allah et Son Messager auraient été injustes envers toi ? »
Elle dit : « Tout ce que les gens peuvent cacher, Allah le sait. »
Il dit « Oui, Jibrîl ( est venu me voir et m’a appelé, je lui ai répondu en te le cachant, car il ne pouvait entrer alors que tu étais dévêtue.
]e pensais que tu dormais et je ne voulais pas te réveiller et que tu aies peur.
Il m’a dit: « Ton Seigneur t'ordonne de te rendre au cimetière de Baqî’ afin de demander pardon pour ses habitants. »
Elle dit: « Et comment dois-je faire, ô Messager d’Allah, [si moi aussi je veux visiter les cimetières] ? »
Il dit : « Dis comme moi : "Que le salut soit sur vous, ô habitants de ces demeures parmi les croyants et les musulmans, qu’Allah fasse miséricorde à ceux qui sont morts avant nous et ceux qui vont les suivre, nous vous rejoindrons bientôt si Allah le veut. »
(Al Bukhari)
Ibn Qudâmah (rahimahoullah) a dit :
« Il n’est pas permis à l’époux d’entrer de nuit chez une autre épouse que celle chez qui il réside, sauf en cas de nécessité.
Par exemple, si l’une de ses épouses est mourante et qu’il veut veiller auprès d'elle ou pour toute autre raison nécessaire, c’est alors permis.
Si elle décède, il n’a pas à compenser cela, par contre si elle guérit, il doit compenser ce temps manqué chez la première. »
(Al-Mughni (8/146) )
Ibn Al-Qayyim (rahimahoullah) a dit :
« L’homme peut rentrer chez toutes ses épouses le même jour, mais il ne doit avoir de rapport sexuel qu'avec celle dont c’est le jour. »
( Zâd Al-Ma3âd (5/152))
-A propos de l'équité
Allah dit (traduction rapprochée) :
« Vous ne pourrez jamais être (totalement) équitables entre vos femmes, même si vous vous y appliqués. Ne penchez pas (totalement) vers l’une d’elles, au point de laisser l’autre en suspens. Mais si vous améliorez (vos relations avec vos épouses) et que vous craignez (Allah), Allah est Pardonneur et Miséricordieux. » (Sourate An-Nisâ’, v.129)
Al-Hâfidh ibn Kathîr (rahimahoullah) a dit :
« C’est-à-dire que vous ne pourrez pas être équitables en toute chose avec vos épouses.
Même si vous donnez une nuit à chacune, il y aura nécessairement une différence dans l’amour et le désir que vous leur éprouvez pour elle. »
Il dit aussi à propos de Sa Parole :
"Ne penchez pas (totalement) vers l’une d’elles », si vous penchez vers l’une d’elles, ne penchez pas totalement « au point de laisser l'autre en suspens », on rapporte que certains savants ont expliqué ce verset par le fait qu’elle n’est ni épouse ni divorcée"
Il dit également à propos de Sa Parole :
"Mais si vous améliorez (vos relations avec vos épouses) et que vous craignez (Allah), Allah est Pardonneur et Miséricordieux"
C'est-à-dire, si vous faites tout votre possible pour améliorer vos relations, votre partage en toute équité, et que vous craignez Allah en toute situation, Allah vous pardonne le penchant que vous pouvez avoir vers l’une plutôt qu’une autre. »
(Tafsîr Al-Qur’an Al-'Adhîm (1/563))
-L'équité dans l'affection et les rapports intimes n'est pas obligatoire
Ibn Abbâs (radiallahou anhou) rapporte que Umar est entré chez Hafsah et a dit :
« O mon enfant, ne te laisse pas abuser par celle qui est médusée par sa beauté et l’amour que lui voue le Prophète — en visant par cela A’ishah. »
]e rapportais cela au Messager d’Allah et il sourit. »
(Al Bukhari)
À’ishah (radiallahou anha) rapporte :
« Les femmes du Prophète ont envoyé Fâtimah, sa fille, chez le Messager.
Elle lui demanda l’autorisation d’entrer alors qu’il était allongé avec moi sous ma couverture, et il le lui permit.
Elle dit : « O Messager d’Allah, tes femmes m’envoient à toi pour te demander l’équité à leur égard concernant la fille d’Ibn Abî Quhâfah (il s'agit de A'ishah). »
]e gardai le silence et le Messager d’Allah lui dit : « O mon enfant n’aimes-tu pas ce que j'aime ?"
Elle dit : « Bien sûr ! »
Il dit: « Alors aime-la [càd Ã'ishah]. »
Fâtimah se leva lorsqu’elle entendit cela et revint chez les femmes du Prophète afin de les informer de ce qu’elle avait dit et de ce que lui avait répondu le Messager d’Allah.
Elles lui dirent: « Tu ne nous as servi à rien.
Retourne chez le Messager d’Allah et dis lui que ses épouses l’exhortent à l'équité à leur égard concernant la fille d’lbn Abî Quhâfah."
Elle leur dit: « Par Allah, je ne lui en reparlerai plus jamais. »
Elles envoyèrent donc Zaynab bint Jahsh, l'épouse du Prophète qui était celle d’entre elles qui me concurrençait dans la place occupée dans le cœur du Messager d’Allah.
Elle était pour moi la meilleure des femmes sur terre, la plus pieuse, la plus véridique, celle qui maintenait le plus les liens de parenté, celle qui donnait le plus en aumône, celle qui faisait le plus d’efforts sur soi dans les œuvres que l’on peut donner et qui rapprochent d’Allah, si ce n’étaient ses rudesses et colères passagères.
Elle demanda au Messager d’Allah l’autorisation d’entrer, alors qu’il était allongé avec À'ishah, comme l'avait laissé Fâtimah - le Prophète lui permit d’entrer et elle dit : « O Messager d’Allah, tes femmes m’envoient à toi pour te demander l’équité à leur égard concernant la fille d’Ibn Abî Quhâfah. »
Puis elle s’en est prise à moi et fut arrogante à mon égard. ]e surveillais le Prophète et guettais son regard pour savoir s’il m'autorisait à lui répondre.
Zaynab ne cessa pas jusqu’à ce que je vis que le Prophète ne désapprouvait pas que je défende, et lorsque je m’en suis prise à elle, je ne lui ai laissé aucun répit, et le Messager d’Allah sourit et dit : « C’est bien la fille d’Abu Bakr. »
(Muslim)
Ibn Al-Qayyim (rahimahoullah) a dit :
« L’équité entre les épouses dans l’amour n'est pas obligatoire, car cela n'est pas maîtrisable, et À'ishah était l’épouse préférée du Prophète.
On peut en déduire que l’équité dans les rapports intimes n'est pas non plus obligatoire car cela dépend de l’amour et du désir et cela est entre les mains de Celui qui détient les cœurs.
On peut préciser cette question en disant que si le mari délaisse les rapports intimes par absence de désir [suscité par l'épouse], il est excusé.
Mais si le désir est présent et qu'il délaisse tout de même les rapports intimes en raison d’un désir plus fort pour une autre épouse, [il n'est pas excusé] car cela peut être maîtrisé.
S’il remplit son devoir conjugal envers elle, elle ne pourra en demander davantage et il ne lui est pas obligatoire d’être équitable envers toutes ses épouses sur ce point.
Mais s’il délaisse même ce qui lui est obligatoire, elle est en droit de se plaindre. »
Mais il est tout de même préférable d’être équitable jusque dans les rapports intimes et c’est l'avis d'lbn Qudâmah qui dit :
« S’il est possible d’être équitable dans les rapports intimes entre les épouses, cela est préférable, car cela est plus juste. »
( Al-Mughnî (16/430))
-L'obligation d'être équitable dans les dépenses
Shaykh Al-Islâm ibn Taymiyyah (rahimahoullah) a dit :
« L’équité dans les dépenses est une Sunna, conformément à l’exemple du Prophète qui donnait une part équitable des biens à chacune de ses épouses, tout comme il partageait son temps équitablement entre elles, bien que les savants aient divergé sur le caractère obligatoire ou non du partage du temps et des dépenses pour ce qui est du Prophète.
De même, ils ont divergé sur l’obligation ou non de l’équité et des dépenses. L'obligation est plus appuyée et plus conforme aux preuves du Coran et de la Sunna. »
Anas (radiallahou anhou) rapporte qu’Umm Sulaym l’a envoyé chez le Messager d’Allah avec un voile contenant des dattes fraîches.
"Le Prophète (sallallahou 'alaihi wa sallam) prit une poignée qu’il envoya à certaines de ses épouses, puis une autre qu’il envoya à d’autres de ses épouses, puis il s’assit et mangea le reste comme quelqu’un dont on sait qu’il apprécie [ce qu’il mange]. »
(Ahmad, hadith sahih)
-Tirer au sort pour le voyage
À’ishah (radiallahou anha) rapporte :
« Lorsque le Messager d’Allah voulait voyager, il tirait au sort entre ses épouses, et celle qui l’emportait partait avec lui.
Il donnait à chacune de ses épouses son jour et sa nuit, à part pour Sawdah bint Zum3ah qui donna son jour à À'ishah, cherchant par cela l’agrément du Prophète [car À’ishah était sa préférée]. »
(Al Bukhari)
À’ishah (radiallahou anha) rapporte que lorsque le Prophète voulait partir en voyage, il tirait au sort entre ses épouses, et une fois À’ishah et Hafsah furent choisies.
Le Prophète (sallallahou 'alaihi wa sallam) passait ses nuits à discuter avec À’ishah, et Hafsah dit :
« Ne veux-tu pas que cette nuit nous changions de monture, toi sur la mienne et moi sur la tienne, afin que chacune de nous deux profite du paysage ?
À’ishah dit: « Certainement"
Le Prophète monta sur le chameau de À’ishah, sur lequel était Hafsah, il la salua et resta avec elle jusqu’à ce qu’ils s'arrêtent.
Le Prophète manqua tellement à À’ishah que lorsqu’ils s’arrêtèrent, elle fourra son pied dans un buisson et dit: « O Allah fait qu’un scorpion ou un serpent me pique car je ne peux rien dire [au Prophète»
(Al Bukhari et Muslim)
-Les disputes entre les épouses
À’ishah (radiallahou anha) rapporte :
« ]e suis entré chez le Prophète avec un plat que j’avais préparé pour lui.
]e dis à Sawdah - alors que le Prophète était entre nous — Mange !
Elle refusa et je lui dis: Mange ou je t’en macule le visage !
Elle refusa, donc je mis ma main dans le plat et lui badigeonnai le visage.
Le Prophète rit et prit sa main en lui disant: « Macule toi aussi son visage !>>
Et il rit encore.
Umar vint et dit : « O Abd Allah ! O Abd Allah ! »
Le Prophète pensa qu’il allait entrer et dit alors : « Quelqu'un arrive, lavez vos visages. »
À’ishah dit: « Depuis, je ne cessais de respecter Umar en raison du respect que lui accordait le Messager d' Allah ."
(Abu Dawud, hadith sahih)
Anas (radiallahou anhou) rapporte:
« Le Prophète était chez l’une de ses femmes et une autre de ses épouses lui envoya un plat contenant de la nourriture.
Celle chez qui le Prophète résidait frappa la main du servant qui portait le plat et celui-ci se brisa.
Le Prophète réunit alors les morceaux du plat cassé et la nourriture et dit : « Votre mère a eu une crise de jalousie. »
Il fit attendre le servant jusqu’à lui donner un plat de l’épouse chez laquelle il était, et il remplaça le plat cassé par un plat en bon état, alors que le plat cassé resta dans la maison où il fut cassé. »
(Al Bukhari)
À’ishah (radiallahou anha) rapporte:
« Une nuit, je ne vis plus le Messager d'Allah et je pensai qu’il était parti chez une de ses épouses.
]e le cherchai et en revenant je le vis en inclinaison — ou en prosternation — et il disait: « Gloire et Louange à Toi, il n’y a de divinité digne d’être adorée que Toi. »
]e dis : « Que mon père et ma mère soient sacrifiés pour toi, tu étais occupé [à adorer Allah] alors que je pensais que tu étais sorti [pour te rendre chez une autre de tes épouses]. »
(Muslim)
Remarque :
certains se précipitent en prenant une autre épouse sans aucune clairvoyance ni réflexion, et perdent ainsi la réussite de leur famille et y sèment la discorde.
Celui qui s'aventure dans la polygamie alors qu’il n'a ni les moyens financiers, ni la possibilité de bien éduquer ses enfants, peut certes tomber dans la misère et le malheur, comme l’a dit le bédouin :
J’ai épousé deux femmes car j’ignorais
Le malheur qu’endure celui qui a deux épouses
Je me disais : je serais entre elles comme un mouton
Profitant de l 'attention des deux chèvres les plus douces qui soient
Mais voilà que je me retrouve matin et soir comme une chèvre
Subissant les tourments de deux loups perfides
L’agrément de l'une amène la colère de l’autre
Je ne peux échapper à l'une de deux colères
Je subis toutes les difficultés de la vie
En plus des problèmes entre mes deux co-épouses
A celle-ci une nuit et à celle-là une autre
Mais chaque nuit les reproches, eux, sont continus
Si tu veux rester digne
Les mains pleines de bienfaits
Reste donc célibataire, et si tu ne le peux pas
Mieux vaut une seule femme que les problèmes de deux co-épouses
Ce que dit le bédouin n'est pas totalement vrai. Mais celui qui veut être polygame et n’a pas les moyens d’entretenir [des épouses], de les éduquer et de bien gérer [la situation] peut aisément tomber dans la misère et le malheur que raconte le bédouin.
-Prendre en charge et loger la femme divorcée
( Il s’agit de la femme dont le mari a divorcé d’elle une ou deux fois.
Au bout de la troisième fois, elle ne peut prétendre à ces droits. ) (traduction rapprochée)
« Ô Prophète ! Quand vous répudiez les femmes, répudiez-les conformément à leur période d’attente prescrite, comptez la période, et craignez Allah votre Seigneur. Ne les faîtes pas sortir de leurs maisons, et qu'elles n’en sortent pas, à moins qu’elles n’aient commis une turpitude prouvée. Telles sont les lois d’Allah, Quiconque transgresse les lois d’Allah, se fait du tort à lui-même. Tu ne sais pas si d’ici là Allah ne suscitera pas quelque chose de nouveau. » (Sourate At-Talaq verset 1)
Al-Hâfidh ibn Kathîr (rahimahoullah) dit à propos de ce verset :
« C’est-à-dire que pendant la période de viduité, elle doit être logée par l’époux. Le mari ne peut la chasser et elle aussi ne peut sortir, car elle est également liée au droit du mari. »
La femme dont on a divorcé définitivement [au troisième divorce] n’a pas droit à cela, comme il est rapporté par l’imam Muslim dans le hadith de Fâtimah bint Qays [qui viendra en intégralité dans le chapitre suivant] :
« Abû 3Amr ibn Hafs divorça définitivement d’elle alors qu’il était absent, il envoya donc son représentant qui vint à elle avec de l'orge, et elle se mit en colère contre lui.
Le représentant de Abû 3Amr dit : « Tu ne peux rien exiger de nous. »
Elle se rendit donc chez le Prophète et lui rapporta ce qui s’était passé, il dit : « Il n’a pas à subvenir à tes besoins. »...
-Prendre en charge la femme divorcée enceinte
Allah dit (traduction rapprochée) :
« Et si elles sont enceintes, pourvoyez à leurs besoins jusqu'à ce qu’elles aient accouché. » (sourate AT-Talaq verset 6)
Al-Hâfidh ibn Kathir (rahimahoullah) a dit :
Ibn Abbâs (radiallahou anhou), un groupe parmi les pieux prédécesseurs et de nombreux contemporains ont dit :
« Cela concerne la femme dont on divorce définitivement et qui est enceinte : on doit la prendre en charge jusqu’à ce qu’elle accouche, car pour la femme dont on a divorcé (qu'une première ou une deuxième fois), il est obligatoire de subvenir à ses besoins, qu’elle soit enceinte ou non. »
-Les biens dont peut jouir la femme divorcée
Ibn ]arîr At-Tabarî a dit (5/262) :
« La femme [divorcée] peut jouir des vêtements, dépenses, servants et d’autres choses encore. »
Quelle en est la valeur ?
Allah dit (traduction rapprochée) :
« Donnez-leur toutefois quelque bien convenable dont elles puissent jouir - l’homme aisé selon sa capacité, l’indigent selon sa capacité. Ceci est un devoir pour les bienfaisants. » (sourate Al-Baqarah verset 236)
Les savants ont divergé quant à savoir si cette jouissance était accordée à toute femme divorcée ou seulement à celle avec laquelle le mariage n’a pas été consommé et la dot non fixée. Un de ces avis est le suivant : cela englobe toutes les femmes divorcées, en raison de la généralité de la Parole d’Allah (traduction rapprochée) :
" Les femmes divorcées ont droit à une allocation convenable, ceci est un devoir pour les pieux. " (Sourate Al-Baqarah verset 241)
Extrait de « Les droits des croyantes »
Umm Salamah - أم سلمة السلفية