Ce qui est considéré concernant les choses qui rompent le jeûne
La question :
Qu’Allah vous rétribue du bien.
"…et exagère dans l'inhalation (lors des ablutions) sauf quand tu jeûnes" [1]
que cette chose, qui entre au ventre, soit utile ou nuisible, ou ni utile ni nuisible.
Ainsi le texte religieux a considéré que la rupture du jeûne se fait en mangeant et en buvant par la voie habituelle, et toute autre voie en dehors de celle-ci, par laquelle on fait rentrer quelque chose au ventre, n'aura aucunement la signification de manger ou de boire, et par laquelle aussi on n'aura point l'intention ni de manger ni de boire.
Le Cheikh de l'islam Ibn Taïmia a dit, en parlant de la piqûre, de la goutte, du fait de se farder les yeux par le kohl, de sentir le parfum et de se guérir d'El-Ma'moûma [2] et d'El-Djâ'ifa [3] et tout ce qui rentre au ventre par autre que la voie habituelle :
Soulignant que le jeûne est une partie très importante de la religion musulmane, que tout musulman, appartenant à l'élite ou au gens du commun, a besoin de connaître.
Sur ce, si ces choses étaient parmi celles qu’Allah et son Prophète صلى الله عليه وسلم ont interdites lors du jeûne, et parmi celles qui causent la rupture du jeûne ; alors le Prophète aurait dû l'annoncer clairement et les compagnons par la suite l'auraient su et l'auraient transmis à cette nation comme ils ont transmis tout l'ensemble de la charia.
Du moment qu'aucun des savants n'a transmis à ce sujet aucun hadith du Prophète صلى الله عليه وسلم, qu'il soit authentique ou faible, Mousned (ayant la chaîne de transmission liée) ou Moursel, nous déterminons que cela n'a jamais été mentionné par le Prophète صلى الله عليه وسلم.
Par ailleurs, le hadith rapporté uniquement par Abou Dâwoûd au sujet du kohl est un hadith faible [4]" [5]
Pour ce, toute sorte de piqûres ou d'injections nutritives ou non-nutritives ne rompent pas le jeûne, puisqu'elles n'ont pas réalisé les deux composants (le rapport nutritif et la jouissance) qui forment le but de la rupture ; suivant la règle, émanant des fondements de la jurisprudence, qui annonce : «Si un jugement se rapporte à deux attributs, l'un d'eux ne suffit pas pour l'établir».
[1] Rapporté par Abou Dâwoûd dans le chapitre du "jeûne", à propos du jeûneur qui verse, avec exagération, de l'eau sur lui-même à cause de la soif (hadith 2366), par El-Hâkim dans "El-Moustadrak" (hadith 525) et par El-Beïhaqî dans "Es-Sounane El-Koubrâ", par l'intermédiaire de Laqît Ibn Sabira . Le hadith est authentifié par El-Albâni dans "El-Irwâ'" (hadith 935), et El-Wâdi`i dans "Es-Sahîh El-Mousnad" (hadith 1104).
[2] Une plaie profonde au niveau de la tête, atteignant presque le cerveau. Note du traducteur.
[3] Un poignardement très profond (comme dans le ventre ou le cerveau). Note du traducteur.
[4] Le hadith est rapporté par Abou Dâwoûd dans ses "Sounane", chapitre du "jeûne", à propos de l'utilisation du kohl avant d'aller dormir pour le jeûneur (hadith 2377), annonçant que le Prophète a ordonné d'utiliser le kohl parfumé avant d'aller dormir, et a dit : "Que le jeûneur l'évite"; et rapporté aussi par Et-Tabarâni dans "El-Kabîr" (20/341), par l'intermédiaire de Ma`bad Ibn Hawda El-Ansâri. Abou Dâwoûd a dit dans ses "Sounane" (7/4) : Yahia Ibn Ma`îne m'a dit : "C'est un hadith désapprouvé". El-Albâni l'a jugé faible dans "El-Irwâ’" (hadith 936) et dans "Ed-Daî`fa" (hadith 1014).
[5] "Medjmoû El-Fetâwa" (Recueil des Fatwas) d'Ibn Taïmia (234/25).
Alger, le 26 Cha`bâne 1428 H, correspondant au 08 septembre 2007 G
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Cheikh Abou Abdil-Mou'iz Mouhammad 'Ali Farkouss - الشيخ أبي عبد المعزّ محمد علي فركوس