Toutes les louanges appartiennent à Allâh, qui a envoyé Son Messager muni de la guidée et de la religion de vérité, afin de la faire triompher sur toutes les autres religions, et Allâh suffit comme Témoin.
Je témoigne qu'il n'y a aucune divinité digne d'être adorée si ce n'est Allâh Seul sans aucun associé, L'attestant et Le rendant unique dans l'adoration, et je témoigne que Mohammed est Son serviteur et Son Messager, qu'Allâh le couvre d'éloges et le salut abondamment, ainsi que sa famille et ses compagnons.
Ceci dit : Ô assemblée de gens, craignez Allâh ta3âlâ, et rappelez-vous le bienfait d'Allâh sur vous lorsqu'IL vous a guidés à l'Islâm, et qu'IL vous a privilégiés par le Prophète de la miséricorde - que les éloges et le salut soient sur lui.
Avant sa mission prophétique, les gens étaient certes engloutis dans l'ignorance, dans un égarement aveugle, dispersés dans leurs adorations, ils vouaient l'adoration aux pierres, aux arbres et aux idoles.
Ils versaient le sang, attentaient aux honneurs, extorquaient les biens et les droits, et prenaient les tawâghît pour juge.
Ils avaient l'emprise sur les faibles et les indigents.
Et à cette époque, deux nations brutales dominaient le monde : la nation romaine chrétienne égarée, et la nation perse madjoussiya haineuse tyrannique.
Le monde vivait alors dans une obscurité sombre, dans une ignorance suffocante jusqu'à ce qu'Allâh donna permission d'envoyer Mohammed صلى الله عليه وسلم par miséricorde pour l'univers.
IL l'envoya muni de la guidée et de la religion de vérité, et par son biais IL accorda la guidée faisant ainsi sortir de l'égarement, IL accorda la vue faisant sortir de l'aveuglement, IL accorda la suffisance faisant sortir de la pauvreté, et fit sortir les gens des ténèbres vers la lumière :
"Allâh a très certainement fait une faveur aux croyants lorsqu’Il a envoyé chez eux un Messager issu d'eux-mêmes, qui leur récite Ses versets, les purifie et leur enseigne le Livre et la Sagesse, bien qu’ils fussent auparavant dans un égarement manifeste" (1).
Et Allâh leur ordonna de le suivre, de lui obéir, de l'honorer, de le révérer, et de prier sur lui et de le saluer, IL a adjoint son nom au Sien dans les deux attestations, dans l'appel à la prière, dans l'iqâma et dans les sermons, IL a épanoui sa poitrine et élevé son rang, et IL a couvert d'humiliation et d'opprobre ceux qui ont contrevenu à son commandement, IL nous a ordonnés de l'aimer, bien après l'amour dû à Allâh, d'un amour bien plus intense que notre amour envers nous-même, nos parents, nos enfants et tous les gens réunis, que les éloges et le salut d'Allâh soient sur lui jusqu'au Jour des comptes.
Serviteurs d'Allâh !
Ce noble Messager nous a certes mis en garde contre le fait d'inventer des choses nouvelles dans sa religion, qui n'en font pas partie, il صلى الله عليه وسلم a dit :
"méfiez-vous des choses inventées, car toute chose inventée est innovation, et toute innovation est égarement"
et il a dit :
"quiconque accomplit un acte non conforme à notre ordre, verra son acte rejeté".
Et il صلى الله عليه وسلم nous a interdit d'exagérer à son sujet et de l'élever au-delà de son statut par lequel Allâh l'a honoré, à savoir la servitude à Allâh et la mission de Messager, disant ainsi صلى الله عليه وسلم :
"n’exagérez pas à mon sujet comme les chrétiens ont exagéré au sujet du fils de Maryam, mais je ne suis qu'un serviteur, dites donc : le serviteur d'Allâh et Son Messager".
Mais malgré cette clarification et cet avertissement, certains gens ont transgressé les limites d'Allâh et Sa Législation, inventant les innovations, les mythes et les transgressions, les faisant rentrer dans la religion.
Ils en sont alors arrivés à faire preuve de zèle envers ces innovations, à les revivifier et à les multiplier, et ils délaissent les prescriptions religieuses et les sunan prophétiques, ou sont laxistes à leur sujet.
Et comptant parmi cela, figure ce qu'ils réitèrent chaque année durant ce mois (ndlt : rabî3 el-awwal) en célébrant la naissance du Messager صلى الله عليه وسلم, au point d'être devenue comme une des fêtes religieuses telles que 3îd el-fitr et 3îd el-adhâ, bien que cette célébration soit une chose nouvelle dans l'Islâm.
Le Messager d'Allâh صلى الله عليه وسلم ne l'a pas faite, les califes bien guidés et ses honorables compagnons ne l'ont pas faite.
Les siècles méritoires après eux, qui sont les meilleures générations de la communauté, ne l'ont pas faite.
Mais cette chose fut nouvellement inventée durant le 6e siècle de l'hégire.
Certains ignorants ou égarés l'ont nouvellement apporté dans la religion afin d'imiter les chrétiens lorsqu'ils célèbrent la naissance du Messîh - que le salut soit sur lui.
Et subhâna'Llâh ! Si cette célébration était une vérité, alors le Messager صلى الله عليه وسلم l'aurait exposée à sa communauté, et s'il l'avait exposée, alors elle n'aurait pas été méconnue de ses califes et ses compagnons.
Ensuite, est-ce que ces gens-là, qui ont inventé cette célébration, aiment le Messager صلى الله عليه وسلم bien plus que ses califes et ses compagnons l'aimaient ? Hâchâ wa kallâ! Leur amour pour le Messager صلى الله عليه وسلم était assurément bien plus fort que leur amour pour leur propre personne, et ils lui vouaient une profonde révérence seyant à son rang, au point que l'un de ceux qui l'ont vu, parmi leurs ennemis le jour de Houdaybiya, a dit lorsqu'il retourna à son peuple : "ô peuple! par Allâh, je me suis certes rendu en émissaire auprès des rois, de Chosroês, César et Négus, par Allâh je n'ai pas vu un roi être autant révéré tel que les compagnons de Mohammed révèrent Mohammed".
Pourquoi donc auraient-ils alors délaissé la célébration de sa naissance صلى الله عليه وسلم ?
Ils ne l'ont délaissée que parce qu'elle ne fait pas partie de la religion, et qu'elle constitue une ressemblance aux chrétiens, alors que le Prophète صلى الله عليه وسلم les a certes mis en garde contre la ressemblance aux chrétiens.
Cheikh Al-Islâm Ibn Taymiyya - qu'Allâh lui fasse miséricorde - a dit :
"et de même ce que certains gens inventent dans la religion, soit par imitation des chrétiens dans l'anniversaire de Issâ - 3aleyhi salam - soit par amour et révérence envers le Prophète صلى الله عليه وسلم, en prenant la naissance du Prophète صلى الله عليه وسلم comme festivité, malgré la divergence des gens concernant sa naissance, alors les pieux prédécesseurs ne l'ont pas fait, malgré la présence de ce qui l'impliquait et l'absence de ce qui l'entravait - c'est-à-dire l'entrave concrète et non pas religieuse.
Et si cela était purement ou éventuellement un bien, alors les pieux prédécesseurs - qu'Allâh les agrée - sont plus en droit que nous de cette célébration.
Ils étaient en effet ceux qui aimaient et révérait le plus intensément le Messager d'Allâh صلى الله عليه وسلم que nous, et qui étaient plus ardents concernant le bien.
Mais la perfection de l'amour et de la révérence qui lui sont dus, consiste à le suivre, lui obéir, suivre son commandement, revivifier sa sunna, secrètement et ouvertement, propager ce avec quoi il a été envoyé, et lutter pour cela avec le cœur, la main et la langue, et c'est assurément celle-ci la voie des tout premiers parmi les mouhâdjirîne, les anśâr et ceux qui les ont suivis dans l'excellence.
Alors que la majorité de ces gens-là, que vous voyez zélés dans les innovations telles que celle-ci, vous les trouverez mollasses dans le commandement du Messager au sujet de ce dont ils ont reçu l'ordre d'être actifs.
Et ils sont tout à fait au même rang que celui qui orne le mośhaf mais ne le lit pas, ou qui le lit sans s'y conformer, et au même rang que celui qui embellit la mosquée mais n'y accomplit pas la prière ou n'y prie que très peu", fin de citation.
Assemblée de musulmans !
La célébration de la naissance du Messager صلى الله عليه وسلم est certes caduque sous plusieurs aspects :
Premièrement : elle est une innovation dans la religion, et toute innovation est égarement.
Et ceux qui considèrent juste sa célébration, ne pourront pas fournir une preuve provenant de la Législation.
Deuxièmement : celle-ci constitue une ressemblance aux chrétiens dans leur célébration de la naissance du Messîh - 3aleyhi salam - et nous avons certes reçu l'interdiction de leur ressembler.
Troisièmement : il s'y passe de nombreux actes répréhensibles et illicites durant cette célébration, dont le pire d'entre eux l'association à Allâh, comme interpeller le Messager صلى الله عليه وسلم, lui implorer le secours, chanter des poésies polythéistes faisant ses éloges comme la poésie al-burda et ses semblables.
Quatrièmement : il n'y a dans l'Islâm que deux fêtes : 3îd el-adhâ et 3îd el-fitr béni.
Quiconque invente donc une troisième fête, aura inventé une chose dans l'Islâm qui n'en fait pas partie.
Anas bin Mâlik - qu'Allâh l'agrée - a dit :
"le Prophète صلى الله عليه وسلم est arrivé à Médina, où ils avaient deux jours durant lesquels ils s'amusaient.
Il dit alors : que représentent ces deux jours ?
Ils répondirent : nous nous y amusions durant la djâhiliyya (ndlt : l'ère pré-islamique).
Alors le Messager d'Allâh صلى الله عليه وسلم a dit : Allâh vous les a certes remplacés par meilleur qu'eux : el-adhâ et le jour d'el-fitr"
rapporté par Abû Dâwoûd, Ahmad, et An-Nassâ'î, et sa chaîne de transmission est conforme à la condition de Muslim.
Craignez donc Allâh serviteurs d'Allâh !
Et prenez garde aux innovations et aux transgressions, cramponnez-vous aux sunan, suivez et n'innovez pas.
A3oûdhou bi'Llâhi min as-shaytâni r-radjîm
"“Et voilà Mon chemin dans toute sa rectitude, suivez-le donc ! Et ne suivez pas les sentiers qui vous écartent de Sa voie,” Voilà ce qu’Il vous enjoint. Peut-être atteindrez-vous la piété." (2).
Qu'Allâh m'accorde, ainsi qu'à vous, la bénédiction dans le sublime Qur'ân.
Ndlt :
(1) Âl Imrân, v164
(2) Al-an3âm, v152
El-khotab el-minbariyya fî l-mounassabât el-3asriyya 101/1
Traduit par la chaîne Telegram غيث القلوب - @ghaithqolob
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