Les apparences
Mes chers frères, les gens, de tout temps, prêtent plus d’importance aux apparences qu’à la réalité des choses.
Prenons l’exemple des gens ordinaires, ils font plus attentions aux apparences qu’à ce qui est caché, dans l’éducation de leurs enfants par exemple.
Celui à qui on a donné un enfant s’occupe de son apparence, de ses habits, de sa santé, de sa beauté, mais est-ce qu’il s’intéresse à sa raison, son comportement, sa religion, son éloquence ?
Ceux-là sont peu nombreux !
Ils s’attachent à l’occasion (de fête), à lui donner à manger et à boire, mais est-ce qu’ils s’occupent d’expliquer pourquoi cette fête existe, car cela peut être une fête religieuse ?
Ceux qui le font sont très peu nombreux !
Aussi, leur intérêt se porte sur leur vie de tous les jours, leur nourriture, leur boisson, leurs vêtements et d’autres choses encore.
Comme celui qui fait attention à son apparence, à ce qu’il porte (comme vêtements), à ce qu’il mange, ce qu’il boit, mais est-ce qu’il s’intéresse de savoir si cela est licite ou illicite.
Ils cherchent, par exemple, parmi les nourritures de ce monde ce qui est délicieux, mais cherche-t-il ce qui est bon pour le corps ?
Ceux-là sont peu nombreux !
Et ceux qui cherchent à savoir si ce qu’ils mangent est permis, licite ou illicite (sont encore moins nombreux) !
Et si l’on s’intéresse à leurs adorations, on trouve qu’elles sont à l’image de la vie qu’ils mènent, les gens prêtent plus d’importance à l’apparence de l’acte d’adoration plus qu’à ce qui est caché.
Il se peut qu’une personne préserve ses prières (il prie à l’heure) et cela est loué, mais est-il concentré dans sa prière ?
Se tourne-t-il vers son Seigneur ?
Pleure-t-il ?
Ceux-là sont peu nombreux !
Ils peuvent entendre le lecteur réciter le Qur’an comme nous l’avons entendu pour la prière du Maghreb.
La plupart d’entre eux disent : il a bien récité, qu’Allah le bénisse, quelle belle voix, quelle belle récitation, quelle enchantement… mais cette récitation est-elle parvenue jusqu’à leur cœur ?
Ont-ils soumis leurs yeux au moins à quelques larmes ?
Ceux-là sont peu nombreux !
De même dans leur jeûne, leur pèlerinage, leurs ‘umra, leurs actions…
Par exemple certains accomplissent le pèlerinage et la ‘umra, mais tu vois qu’il a pris cela comme une habitude (une tradition) : à chaque fois que vient Ramadhan, il accomplit une ‘umra, sans se soucier de ses enfants, (et il passe plus de temps) à discuter, à visiter les gens, à rire… plus qu’à adorer et se rapprocher d’Allah.
L’apparence est devenue la chose plus importante dans la vie des gens et même pour beaucoup d’entre eux dans leur religion et leurs adorations.
Et si on regarde autre que les gens ordinaires, on verra que cela est également présent chez les étudiants en science, les prêcheurs, les savants.
Par exemple, en ce qui concerne l’étudiant en science, il portera beaucoup d’importance à la quantité : combien il lit, combien il apprend, combien il va s’asseoir avec les savants et d’autres choses encore.
Mais regarde-t-il si cela a un effet sur son cœur, en lui-même, à la mise en application de ce qu’il a appris ?
Est-ce une science utile ou non ?
Peu nombreux sont ceux qui s’y intéressent !
Et si l’on regarde les adorations, on trouve que les gens parlent beaucoup des adorations, et certains peuvent se concurrencer dans le nombre.
Pourquoi ?
Car ils entendent qu’untel priait 1000 raka’a dans la nuit, qu’un autre terminer le Qur’an dans la nuit, untel ceci, untel cela… des choses dont certaines sont authentiques et d’autres exagérées.
Mais s’intéressent-ils à la quantité autant qu’à la manière ?
De sorte que l’homme prie, jeûne, lise, se rappelle (d’Allah), adore et que cela soit parmi la science, le rappel utile qui rapproche d’Allah, que sa prière le rapproche encore pus d’Allah, que son jeûne et son pèlerinage soit une (pleine) adoration d’Allah.
Cela n’est pas sûr !
De même si l’on s’intéresse à l’appel à Allah (da’wa), beaucoup de gens font da’wa, mais il se peut que leur effort se limite à « raccourcir le vêtement des gens » comme on dit.
Nombreux sont ceux qui ont accepté la da’wa, qui se sont accrochés à leur religion (multazimun), mais combien parmi eux a un flambeau et une lumière dans le cœur ?
Combien d’entre eux ont été touché par la réalité de la foi ?
Combien d’entre eux ont amélioré leur for intérieur ?
Très peu !
La plupart d’entre eux n’ont changé que leur apparence.
Extérieurement c’est un multazim, comme on dit, il a raccourci son vêtement, son apparence est bonne.
Mais le cœur, a-t-il changé ?
A-t-on soigné le cœur ?
Qu’il se pose la question à lui-même !
Et la plupart du temps, nous les prêcheurs, nous croyons que notre préoccupation avec les gens est qu’en apparence il soit multazim.
Par exemple quelqu’un qui hier buvait, ne priait pas, commettait des crimes et des grands péchés, désobéissait à ses parents, ne faisait que des péchés, sortait d’une prison pour rentrer dans une autre.
Il suffit que nous voyions qu’il montre apparence qu’il croit, qu’il laisse pousser sa barbe, qu’il enlève longueur de son vêtement qui était contraire à la sunna, pour croire que notre préoccupation s’arrête là.
Et on parle de lui : untel a un bon comportement, nous le louons, nous parlons de lui et nous oublions que ce que nous avons laissé en lui est plus grave encore.
Cet homme peut avoir des maladies et des défauts qui n’ont pas été soignées, il se peut que dans le passé, il mente, qu’il trompe les gens, qu’il ait eu des problèmes, des défauts, des maladies qui ont atteint son cœur et que nous n’avons pas soignées ou que nous ne connaissons même pas.
Pourquoi ?
Car notre préoccupation s’est portée seulement sur son attachement extérieur (à la religion), et c’est une grande erreur !
✅ Publié par salafs.com
Cheikh Mohamed Ibn Hady Al Madkhaly - الشيخ محمد بن هادي المدخلي