Les salafs et leur peur de l'istidrâdj (Lorsque Allâh تعالى mène une personne graduellement à sa perte en raison de ses péchés) (audio-vidéo)
Al-Marroûdhiy, un des compagnons d'Ahmad, et un de ses élèves qui rapportèrent de lui de nombreux sujets, dit à l'imam Ahmad : "Ô Abâ AbdiLlâh, comme tu as de nombreux invoquants !".
C'est-à-dire ceux qui invoquent pour toi.
Il se tourna alors vers lui et répondit : "J'ai bien peur que cela ne soit un istidrâdj".
Son étudiant lui dit, alors qu'il est véridique dans ce qu'il a dit : "Ô Abâ AbdiLlâh, comme tu as de nombreux invoquants !".
Il répondit : "J'ai bien peur que cela ne soit un istidrâdj".
Cette parole ne peut émaner que d'un cœur qui a peur d'Allâh جل وعلا, qui Le craint, redoute Sa rencontre, sait que le cœur est versatile, et qui sait également que le bas-monde ne représente rien, et que l'au-delà constitue le futur.
Et la majorité d'entre nous, et même nous tous plutôt, sauf ceux qu'Allâh veut épargner, si l'on évoque à l'un (de nous) les compliments des gens à son égard, ou leur invocation pour lui, alors il en éprouve de la joie, s'en réjouit, et peut-être même qu'il sera en admiration pour sa propre personne.
Et avec tout le soin attentif que l'imam Ahmad portait à son âme, il dit : "J'ai bien peur que cela ne soit un istidrâdj".
La raison de sa parole : "J'ai bien peur", est parce que son cœur a réuni entre l'espoir et la peur.
Il espère donc, mais en ayant peur.
Et s'il entendait une chose, qui pouvait constituer une rétribution résultant d'un acte, il disait : "J'ai bien peur que cela ne soit un istidrâdj".
C'est-à-dire qu'Allâh جل وعلا me saisit graduellement par cela, afin de voir si je ferais preuve d'admiration envers moi-même ou non ?
Allâh جل وعلا me saisit graduellement, comme notre Seigneur جل وعلا S'est décrit Lui-même comme quoi Il mène graduellement des peuples à leur perte (traduction rapprochée) :
"Ceux qui traitent de mensonges Nos enseignements, Nous allons les conduire graduellement vers leur perte par des voies qu'ils ignorent *** Et Je leur accorderai un délai, car Mon stratagème est solide !" (Al-A3râf, v182-183), il furent alors perdants.
De ce fait, voici ce sur quoi doit être le cœur de celui qui concrétise l'unicité (al-mouwwahid), le cœur du croyant, à savoir qu'il doit constamment avoir peur.
Et de nos jours, parler au sujet d'ouvrir la porte de l'espoir est une bonne chose, mais les gens ont outrepassé dans l'espoir, et sont entrés dans l'espoir au point où la peur s'est amoindrie, voire raréfiée entre eux.
Chacun espère.
Dès que la récompense des bonnes actions et des actes d'obéissances est évoquée, celui-ci œuvre, l'autre accomplit la omra, et l'autre la prière, et celui-là récite le Qur'ân, et untel œuvre, et tout cela par soucis d'espoir, mais où est la peur ?
Où est la peur du Majestueux magnifiée soit Sa Magnificence et sanctifiés soient Ses noms ?
Et Allâh سبحانه a décrit Ses anges, eux qui ne sont pas sous le poids des obligations et interdits (taklîf), eux qui sont des serviteurs, leurs souffles sont une glorification, et leurs actes une obéissance, comme il عليه الصلاة والسلام a dit :
"Le ciel gémit, et il est tout à fait dans son droit de gémir, il ne contient pas un espace équivalant à quatre doigts sans qu'il y ait un ange se tenant debout, un ange en inclinaison, ou un ange en prosternation".
Allâh a décrit les anges par Sa Parole (traduction rapprochée) :
"Ils craignent leur Seigneur, au-dessus d'eux, et font ce qui leur est commandé" (An-Nahl, v50)
Que chacun d'entre nous inspecte donc son âme en comparaison de cette parole de l'imam Ahmad.
Où en est la peur dans nos cœurs ?
Cela est une parole très importante : "Comme tu as de nombreux invoquants !", il répondit : "J'ai bien peur que cela ne soit un istidrâdj".
Qu'Allâh lui fasse donc miséricorde, comme sa clairvoyance fut grandiose et son rang imposant.
Traduit par la chaîne Telegram غيث القلوب - @ghaithqolob
✅ Publié par 3ilmchar3i.net
Cheikh Sâlih Ibn ‘Abdel-‘Azîz Âli Ash-Cheikh - الشيخ صالح بن عبد العزيز بن محمد بن إبراهيم آل الشيخ