Le jugement relatif au voyage de la femme seule

Publié le par 3ilm.char3i - La science legiferee

Le jugement relatif au voyage de la femme seule

Question :

 

Est-il permis à mon épouse de voyager seule, sachant que la durée du vol ne dépassera pas trois heures et qu’elle ne sera hébergée que par sa famille ?

 

Réponse :

 

Louange à Allâh, Seigneur des Mondes ; prière et salut soient pour celui qu’Il a envoyé en miséricorde pour le monde entier, ainsi que sur sa Famille, ses Compagnons et ses Frères jusqu’au Jour de la Rétribution.

Cela dit :

 

Plusieurs hadiths authentiques et attestés ont été rapportés en ce qui concerne le voyage de la femme, parmi lesquels :

 

Le hadith rapporté par Al-Boukhâri d’après Ibn ‘Abbâs رضي اللهُ عنهما, et dans lequel le Prophète صلَّى اللهُ عليه وآله وسَلَّم dit :

 

«Que la femme ne voyage qu’avec un Mahram (1) et que nul homme n’entre chez elle sans qu’elle ne soit avec un Mahram».

Un homme dit alors : «Ô Messager d’Allah ! Je voudrais sortir dans telle et telle expédition et ma femme veut accomplir le pèlerinage.»

Le Prophète صلَّى اللهُ عليه وآله وسَلَّم lui dit : « Pars avec elle. » (2)

 

Également, Mouslim a rapporté d’après Aboû Sa‘îd Al-Khoudrî que le Prophète صلى اللهُ  عليه وآله وسَلَّم 

 

« a interdit qu’une femme voyage pour une distance de deux jours de marche sans qu’elle ne soit accompagnée de son époux ou d’un Mahram. » (3)

 

Et d’après Aboû Hourayra, le Prophète صلَّى اللهُ عليه وآله وسَلَّم dit :

 

« Il n’est pas permis à une femme qui croit en Allâh et au Jour Dernier de voyager la distance d’un jour et d’une nuit sans être accompagnée d’un Mahram. » (4)

 

Le principe qu’on établit à partir de ces hadiths est que la femme ne doit pas voyager seule (5), mais elle doit être accompagnée par son époux ou par un Mahram.

 

Ce jugement ne fait l’objet d’aucune divergence, puisque ces deux catégories d’individus sont concernées par les hadiths en question de façon formelle et catégorique.

 

La divergence existe seulement par rapport au fait d’étendre ce jugement à d’autres catégories qui sont semblables dans le sens aux deux catégories susmentionnées ; le sens que l’on peut déduire du fait que les hadiths concernent l’époux et le Mahram est la compagnie assurée.

 

Cela signifie que le jugement qui découle de ces hadiths dépend soit du fait de s’attacher aux termes des hadiths ou à leur sens.

 

Celui qui s’attache aux termes du hadith, son jugement se limitera à l’époux et au Mahram, et celui qui prend en considération le sens, étend le domaine du jugement.

 

L’opinion la plus valable des opinions, à mon avis, est que le fait de s’attacher au sens, dans cette question, est plus fort.

 

Le jugement peut, donc, s’étendre à d’autres individus autres que l’époux et le Mahram, parmi ceux avec lesquels la sécurité sera affirmée.

 

En effet, le voyage est englobé dans le domaine des jugements relatifs aux actes habituels, à la base desquels le principe consiste à considérer le sens et l’objectif des textes.

 

De même que le voyage de la femme sans Mahram n’a fait l’objet d’interdiction que dans le but de barrer la voie menant à commettre l’acte interdit ; et «Ce qui est interdit dans le but de barrer la voie [à l’interdit] est autorisé en cas de besoin».

 

Aussi, considérer le sens est-il confirmé par ce qu’a rapporté Al-Boukhârî dans son Sahîh, concernant le fait que ‘Oumar ibn Al- Khattâb a autorisé aux épouses du Prophète صلَّى اللهُ عليه وآله وسَلَّم d’accomplir le Hadj, lors du dernier Hadj que ‘Oumar avait accompli.

 

Il a envoyé avec elles ‘Outhmâne ibn ‘Affâne et ‘Abd Ar-Rahmân ibn ‘Awf (6).

 

Plus tard, après (la mort de) ‘Oumar ibn Al-Khattâb, ‘Outhmân, durant son califat, accomplissait aussi le pèlerinage avec elles.

 

Cela constitue une preuve et un consensus au fait que la femme peut voyager en compagnie de femmes de confiance, car les Mères des croyants رضي اللهُ عنهنّ étaient au nombre de huit lors de leur voyage pour le Hadj.

 

Ainsi, ‘Oumar, ‘Outhmân, ‘Abd Ar-Rahmân ibn ‘Awf et les femmes du Prophète صلَّى اللهُ عليه وآله وسَلَّم étaient d’accord sur ce point, sans qu’une autre personne parmi les Compagnons ne les eût contredits.

 

En conclusion, il est obligatoire que la femme en voyage soit accompagnée de son époux ou d’un Mahram qui peuvent tous deux être remplacés par une compagnie de confiance.

 

Celle-ci peut être un groupe de femmes fiables, ou un groupe juste composé d’hommes et de femmes fiables.

 

Cela est l’avis de la majorité des ulémas.

 

Également, puisqu’on peut affirmer, en se basant sur ce que l’on comprend des hadiths précédents, qu’il est interdit à la femme de voyager seule, la durée du vol et le fait qu’elle soit hébergée par sa famille n’ont, alors, aucun effet sur l’interdiction.

 

Quant au fait de résider dans un pays de mécréance, vous pouvez revoir l’article mensuel intitulé «Conseil pour celui qui réside dans un pays de mécréance» sur notre site Internet.

 

Le savoir parfait appartient à Allâh عزّ وجلّ, et notre dernière invocation est qu’Allâh, Seigneur des Mondes, soit Loué et que prière et salut soient sur notre Prophète Muhammad, ainsi que sur sa Famille, ses Compagnons et ses Frères jusqu’au Jour de la Résurrection.

 

(1) Tout homme qu’il lui est absolument interdit d’épouser, à cause d'un lien de sang, d'alliance ou d'allaitement. (NDT).

(2) Rapporté par Al-Boukhârî (1862), d’après Ibn ‘Abbâs رضي اللهُ عنهما.

(3) Rapporté par : Al-Boukhârî (1864) et Mouslim (827), d’après Aboû Sa‘îd Al-Khoudrî رضي اللهُ عنه.

(4) Rapporté par : Al-Boukhârî (1088) et Mouslim (1339), d’après Aboû Hourayra رضي اللهُ عنه.

(5) Certains savants considèrent que la sécurité de la route est suffisante pour rendre licite le voyage de la femme seule. C’est le choix adopté par Ibn Taymiyya رحمه اللهُ comme l’a mentionné Ibn Mouflih dans Al-Fouroû‘ (3/177) en disant : «Toute femme en sécurité peut accomplir le pèlerinage en l’absence du Mahram.» Il a dit aussi : «Ceci concerne tout voyage effectué dans le but d’accomplir un acte d’obéissance…». Al-Karâbîşî l’a aussi rapporté d’Ach-Châfi‘î en ce qui concerne le pèlerinage surérogatoire. Certains de ses disciples ont dit que : «…cela concerne le pèlerinage surérogatoire et tout voyage non obligatoire, comme pour rendre visite ou pour le commerce». C’est aussi ce qui est rapporté des ulémas appartenant à l’école dhahirite (école jurisprudentielle qui adopte l’interprétation littérale). [Cf. : Al-Mouhallâ d’Ibn Hazm (7/47)]

(6) Rapporté par Al-Boukhârî (1860), d’après Ibrahim, d’après son père, d’après son grand-père.

 

Fatwa n° 209

Catégorie : Fatwas relatives au mariage

Traduit et publié par ferkous.com

في حكم سفر المرأة لوحدها

السؤال : هل يجوز لزوجتي أَنْ تُسافِر ـ مدَّةً غيرَ طويلةٍ ـ إلى ديار الكفر بمُفْرَدها؟ علمًا أنَّ المسافة في الطائرة لن تستغرق أكثرَ مِنْ ثلاثِ ساعاتٍ، وأنها لن تبيت إلَّا في بيتِ أهلها. وجزاكم الله خيرًا

الجواب : الحمد لله ربِّ العالمين، والصلاةُ والسلام على مَنْ أرسله الله رحمةً للعالمين، وعلى آله وصحبِه وإخوانِه إلى يوم الدِّين، أمَّا بعد

فقد وردَتْ في مسألةِ سفر المرأة جُملةٌ مِنَ الأحاديث الصحيحة الثابتة، فمِنْ ذلك

 ما أخرجه الشَّيخان مِنْ حديثِ ابنِ عبَّاسٍ رضي الله عنهما: أنَّ النبيَّ صَلَّى اللهُ عليه وسَلَّم قال

«لَا تُسَافِرِ المَرْأَةُ إِلَّا مَعَ ذِي مَحْرَمٍ، وَلَا يَدْخُلْ عَلَيْهَا رَجُلٌ إِلَّا وَمَعَهَا مَحْرَمٌ»

 فَقَالَ رَجُلٌ

«يَا رَسُولَ اللهِ، إِنِّي أُرِيدُ أَنْ أَخْرُجَ فِي جَيْشِ كَذَا وَكَذَا، وَامْرَأَتِي تُرِيدُ الحَجَّ»، فَقَالَ: «اخْرُجْ مَعَهَا»

(١)

 وأخرج الشَّيخان مِنْ حديثِ أبي سعيدٍ الخُدْريِّ رضي الله عنه أنَّ النبيَّ صَلَّى اللهُ عليه وسَلَّم

«نَهَى أَنْ تُسَافِرَ المَرْأَةُ مَسِيرَةَ يَوْمَيْنِ إِلَّا وَمَعَهَا زَوْجُهَا أَوْ ذُو مَحْرَمٍ»

(٢)

 وعن أبي هريرة رضي الله عنه مرفوعًا

«لَا يَحِلُّ لِامْرَأَةٍ تُؤْمِنُ بِاللهِ وَاليَوْمِ الآخِرِ أَنْ تُسَافِرَ مَسِيرَةَ يَوْمٍ وَلَيْلَةٍ لَيْسَ مَعَهَا حُرْمَةٌ»

(٣)

والأصل المقرَّر ـ انطلاقًا مِنْ هذه الأحاديثِ ـ ألَّا تُسافِرَ المرأةُ وَحْدَها (٤)، بل يجب أَنْ تكون في صحبةِ زوجِها أو ذي مَحْرَمٍ لها، وهذا الحكمُ لا خلافَ فيه، لدخولهما في مضمون الحديث بصورةٍ قطعيَّةٍ؛ وإنما الخلافُ في تَعْدِيَةِ الحكم لمعناهما، والمعنى المأخوذُ مِنِ اعتبار الزوج وذي المَحْرَم في الحديث هو الرُّفقةُ المأمونة، بمعنَى أنَّ الحكم في هذه الأحاديثِ دائرٌ بين اتِّباع اللفظ أو اعتبار المعنى: فمَنِ اتَّبع لفظَ الحديث قَصَر حُكْمَه على الزوج وذي المَحْرَم، ومَنِ اعتبر المعنى وسَّع مجرى الحكم؛ والصحيحُ ـ عندي ـ أنَّ اعتبار المعنى ـ في هذه المسألة ـ أقوى، فيتعدَّى الحكمُ إلى غير الزوج وذي مَحْرَمٍ ممَّنْ يحصل معهم الأمنُ؛ ذلك لأنَّ السفر يندرج في أحكام العادات، والأصلُ فيها الالتفاتُ إلى المعاني والمقاصد، كما أنَّ سفرَ المرأةِ بغير مَحْرَمٍ إنما حُرِّم سدًّا لذريعة المحرَّم، و«مَا حُرِّمَ لِسَدِّ الذَّرِيعَةِ يُبَاحُ لِلْحَاجَةِ»؛ وممَّا يقوِّي اعتبارَ المعنى ما رواهُ البخاريُّ في «صحيحه» أنَّ عمر بنَ الخطَّاب رضي الله عنه قد أَذِنَ لأزواج النبيِّ صَلَّى اللهُ عليه وسَلَّم بالحجِّ في آخِرِ حجَّةٍ حجَّها، فبَعَث معهنَّ عثمانَ بنَ عفَّان وعبدَ الرحمن بنَ عوفٍ رضي الله عنهما (٥)، ثمَّ كان عثمانُ رضي الله عنه بعد عمر بنِ الخطَّاب رضي الله عنه يحجُّ بهنَّ في خلافته أيضًا، وهذا حُجَّةٌ وإجماعٌ على جوازِ سفر المرأة برُفْقةِ نساءٍ ثِقَاتٍ؛ لأنَّ أمَّهاتِ المؤمنين كنَّ ثمانيةً في سفرهنَّ للحجِّ، وقد اتَّفق عمرُ وعثمانُ وعبدُ الرحمن بنُ عوفٍ ونساءُ النبيِّ صَلَّى اللهُ عليه وسَلَّم على هذا الأمرِ مِنْ دون نكيرٍ عليهنَّ مِنْ غيرهم مِنَ الصحابة رضي الله عنهم

فالحاصل: أنه يَلْزَمُ صحبةُ الزوج أو ذي المَحْرَم للمرأة في السفر، وأنه يقوم مَقامَ الزوج وذي المَحْرَم وجودُ الرُّفْقة المأمونة المتمثِّلة في جماعةٍ مِنَ النساء الثِّقَات، أو في قومٍ عدولٍ مِنَ الرجال والنساء الثقات، وهو مذهبُ جمهورِ أهل العلم

هذا، وإذا تَقرَّر ـ مِنْ مفهوم الأحاديث السابقة ـ عدمُ جوازِ سفرِ المرأة لوَحْدِها فإنَّ مدَّةَ استغراقِ الطائرة ومَبيتَ المرأة عند أهلها لا تأثيرَ لهما في حكم المنع

أمَّا حكمُ السَّفر إلى بلاد الكفر والإقامةِ السكنيَّة في ديار الكُفَّار والعيشِ بين أَظهُرِهم مِنْ غير حاجةٍ ولا ضرورةٍ فقَدْ بيَّنْتُه مُفصَّلًا في كلمةٍ شهريَّةٍ (٦)

والعلم عند الله تعالى، وآخِرُ دعوانا أنِ الحمدُ لله ربِّ العالمين، وصلَّى الله على نبيِّنا محمَّدٍ وعلى آله وصحبِه وإخوانِه إلى يوم الدِّين، وسلَّم تسليمًا

(١) مُتَّفَقٌ عليه: أخرجه البخاريُّ في «جزاء الصيد» بابُ حجِّ النساء (١٨٦٢)، ومسلمٌ في «الحجِّ» (١٣٤١)، مِنْ حديثِ ابنِ عبَّاسٍ رضي الله عنهما

(٢) مُتَّفَقٌ عليه: أخرجه البخاريُّ في «جزاء الصيد» باب حجِّ النساء (١٨٦٤)، ومسلمٌ في «الحجِّ» (٨٢٧)، مِنْ حديثِ أبي سعيدٍ الخُدْريِّ رضي الله عنه

(٣) مُتَّفَقٌ عليه: أخرجه البخاريُّ في «تقصير الصلاة» باب: في كم يَقْصُر الصلاةَ؟ (١٠٨٨)، ومسلمٌ في «الحجِّ» (١٣٣٩)، مِنْ حديثِ أبي هريرة رضي الله عنه

(٤) اكتفى بعضُ العلماء بتحصيلِ أمنِ الطريق لجوازِ سفر المرأة، وهو مِنِ اختيارِ شيخ الإسلام ابنِ تيمية ـ رحمه الله ـ: ذَكَره ابنُ مُفْلِحٍ في «الفروع» (٣/ ١٧٧)، قال عنه: «وعند شيخِنا: تحجُّ كُلُّ امرأةٍ آمنةٍ مع عدم المَحْرم، وقال: «إنَّ هذا متوجِّهٌ في كُلِّ سفرِ طاعةٍ» ... ونَقَله الكرابيسيُّ عن الشافعيِّ في حجَّة التطوُّع، وقالَهُ بعضُ أصحابِه فيه وفي كُلِّ سفرٍ غيرِ واجبٍ كزيارةٍ وتجارةٍ»؛ وهذا المنقولُ ـ أيضًا ـ عن الظاهرية، [انظر: «المحلَّى» لابن حزم (٧/ ٤٧)]

(٥) انظر الأثرَ الذي أخرجه البخاريُّ في «جزاء الصيد» بابُ حجِّ النساء (١٨٦٠) مِنْ حديثِ إبراهيم بنِ سعد بنِ إبراهيم بنِ عبد الرحمن بنِ عوفٍ عن أبيه عن جدِّه رضي الله عنه

(٦) انظر الكلمةَ الشهرية رقم: (٨٥) الموسومة ﺑ: «نصيحةٌ إلى مقيمٍ في بلاد الكفر» على الموقع الرسميِّ

الفتوى رقم: ٢٠٩

الصنف: فتاوى الأسرة ـ المرأة

Cheikh Abou Abdil-Mou'iz Mouhammad 'Ali Ferkous - الشيخ أبي عبد المعزّ محمد علي فركوس

Publié dans Voyage - سفر

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