Si deux savants sont en divergence...

Publié le par 3ilm char3i - La science légiférée

Si deux savants sont en divergence...
Les gens sont de 3 Types :

 

-le savant à qui Allah a donné la science et la compréhension 
 
-l'étudiant en science qui a un niveau en science mais n'atteint pas le niveau de l'érudit (le savant) 
 
-l'homme ordinaire qui ne sait rien.
 
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-Le premier (le savant) a le droit de faire un effort d'interprétation (ijtihad) et de le dire, plus encore il lui est obligatoire de dire ce que cette preuve implique pour lui, quel que soit la personne qui est en divergence avec lui, car c'est un devoir pour lui.
 

Allah dit (traduction rapprochée) :

 

« ceux d'entre eux qui en cherchent le sens, l'auraient appris (de la bouche du Prophète et des détenteurs du commandement) ».


Ceux qui peuvent faire al-istinbat (déduction des règles) sont ceux qui connaissent le sens de la parole d'Allah et de Son prophète (salallahu' alayhi wasalam).

 
-Le deuxième (l'étudiant) à qui Allah a donné de la science mais qui n'a pas atteint le rang du premier, peut prendre les choses générales qui lui parviennent, mais il doit être prudent et ne pas s'abstenir d'interroger ceux qui sont plus savants que lui, car il peut se tromper ou ne pas connaître quelque chose qui spécifie ce qu'il pensait être général, ou que cela soit abrogé sans qu'il ne le sache.
 
-Le troisième (l'homme ordinaire) est celui qui n'a pas de science, il lui est obligatoire d'interroger les gens de science, d'après la parole d'Allah (traduction rapprochée) :

« Demandez aux gens de science si vous ne savez pas », et dans un autre verset : « Demandez aux gens de science si vous ne savez pas, (Nous les avons envoyés) avec des preuves évidentes et des livres saints ».

Son rôle est donc d'interroger, mais qui doit-il interroger ?

Dans le pays il y a beaucoup de savants, et chacun dit qu'il est savant, ou on dit de tous qu'ils sont savants, donc qui doit-il interroger ?

Devons-nous dire : tu dois chercher celui qui est le plus proche de la vérité, l'interroger et prendre son avis ; ou bien nous disons : demande à qui tu veux parmi ceux que tu penses être des gens de science, si bien qu'il peut choisir quelqu'un sur une question, en négligeant un autre qui est plus savant et meilleur que le premier... les savants ont divergé sur cette question.

Certains ont vu que l'homme ordinaire devait interroger celui qu'il pensait être le plus digne de confiance dans sa science parmi les savants de son pays, comme l'homme qui est atteint d'une maladie et qui va chercher le meilleur docteur, car la science est un remède pour les cœurs.

De la même manière que tu vas choisir pour ta maladie celui que tu penses être le plus fort, il t'est obligatoire de choisir celui qui a le plus de science, car il n'y a pas de différence.

D'autres ont vu que cela n'était pas obligatoire, car celui qui a le plus de science peut ne pas être le plus savant sur une question précise. Cela s'explique par le fait qu'à l'époque des compagnons, les gens interrogeaient certains compagnons, alors que d'autres meilleurs qu'eux étaient encore présents.

Ce que je vois, c'est qu'il interroge celui qu'il pense être le meilleur dans sa science et sa religion, sans pour autant que cela soit obligatoire.

Car (même) le meilleur peut se tromper sur une question précise, et un autre moindre que lui peut voir juste.

Cela dépend donc des priorités, mais le meilleur est qu'il interroge celui qui est le plus proche de la vérité par sa science, sa piété et sa religion.

Enfin, je me conseille ainsi qu'à mes frères musulmans, surtout les étudiants en science, lorsque survient une question parmi les questions religieuses, de ne pas se presser, mais de vérifier et d'apprendre afin de ne pas parler sur Allah sans science.

Car celui qui donne une fatwa est un intermédiaire entre les gens et Allah, il transmet la législation d'Allah, comme il est rapporté du prophète (salallahu' alayhi wasalam) :

« les savants sont les héritiers des prophètes ».

Le prophète (salallahu' alayhi wasalam) nous a informé que :

« Les juges sont de trois sortes, un seul au paradis, celui qui aura connu la vérité et jugé par elle. ».

Il est très important, lorsque t'arrive une épreuve (une question importante), que tu orientes ton cœur vers Allah, que tu Lui demandes humblement qu'Il te fasse comprendre et qu'Il t'enseigne, surtout sur les questions importantes que la plupart des gens ne connaissent pas. 
 
Certains de nos enseignants m'ont transmis ceci : celui qui est interrogé sur une question doit demander beaucoup pardon à Allah (al-istighfar), d'après la parole d'Allah (traduction rapprochée) :

« Nous t'avons révélé le Livre avec la vérité, afin que tu juges entre les gens selon ce qu'Allah t'a appris. Et ne sois pas un appui pour les traîtres. Et implore le pardon d'Allah car Dieu est Pardonneur et Miséricordieux ».

Car le fait de multiplier la demande de pardon fait disparaître les traces des péchés de l'oubli et de l'ignorance, comme Allah dit 
(traduction rapprochée) :

« Pour avoir manqué à leur engagement, Nous les avons maudits et Nous avons endurci leurs cœurs : ils détournent les paroles de leur sens et oublient une partie de ce qui leur a été rappelé »
 
Et l'imam As-Sahfi'i disait (en vers) : « je me suis plaint à Waki' (son shaikh) de la mauvaise qualité de mon apprentissage, il m'a alors conseillé de délaisser le péché. Et il m'a dit : sache que la science et une lumière, et la lumière d'Allah n'est pas donné au désobéissant.
 
Et il n'y a aucun doute que la demande de pardon est une cause qui conduit à ce qu'Allah comble cet homme (de bienfaits).

Je demande à Allah qu'Il nous accorde le succès et la rectitude, qu'Il nous affermisse d'une parole ferme dans ce monde et dans l'autre, qu'Il n'égare pas nos cœurs après nous avoir guidés, et qu'Il nous accorde Sa miséricorde.

Source : Kitab Al-'Ilm p. 221-223
copié de salafs.com

Cheikh Mouhammad Ibn Salih Al-’Outheymine - الشيخ محمد بن صالح العثيمين
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