L’obligation d’ordonner le convenable et de condamner le blâmable

Publié le par 3ilm char3i-La science legiferee

L’obligation d’ordonner le convenable et de condamner le blâmable
Rissâla [Traités] sur le principe d'obligation d'ordonner le convenable et decondamner le blâmable [Al-Amr bil-Ma'roûf wal-nahî 'an al-Munkar] tiré du « Madjmu' al-Fatâwas » du SHeikh al-Islâm Ibn Taymiyyah (rahimahullâh), ainsi que sur l'obligation d'obéir à ceux qui détiennent l'autorité.
 
A tout être sur la terre, il est essentiel de recevoir des ordres et des interdictions, et il est également essentiel d'ordonner et d'interdire.

Quant bien même se trouverait-il seul, il devrait se donner des ordres à lui-même et s'interdire le bien ou le mal selon les besoins, car Allâh - Ta'âla - dit 
(traduction rapprochée) :
 
« L'âme est certes instigatrice du mal » [1]
 
Ordonner consiste à demander [à une personne] quelque action, volontairement ; interdire consiste à demander [à une personne] l'abandon de quelque chose, volontairement.

Et il faut que chaque être vivant ait en lui-même une volonté et un dynamisme de demande grâce auxquelles il puisse se contraindre et contraindre autrui dans la mesure de ses possibilités, car l'homme est un être vivant que sa volonté fait agir.
 
Les Fils d'Adam ne peuvent vivre qu'en société/groupe ; dès que se réunissent deux hommes, et à plus forte raison davantage, ils doivent se plier à des ordres et des interdictions communes.

C'est pour cela que le minimum requis pour la Prière en commun est de deux croyants, selon le terme : 
« A partir de deux, une société se trouve constituée. » 

Mais, étant donné que cette société [cette ensemble de personne] n'a d'autre but que la Prière, dès que deux personnes se trouvent réunies, l'une dirige et l'autre se laisse diriger, selon la parole du Prophète (sallallahu 'alayhi wa sallam) à MâlikIbn al-Huwayrith et à son compagnon : 

« Lorsque vient l'heure de la Prière, faites l'appel, priez et que le plus âgé d'entre vous dirige la Prière. » [2].

Or ces deux hommes étaient égaux dans la lecture du Qor'ân.

Pour ce qui concerne ensuite les affaires courantes [Al-'Adiyat], il est dit dans les Sunans que le Prophète (sallallahu 'alayhi wa sallam) a dit : 

« Il n'est pas permis à trois hommes d'entreprendre un voyage sans désigner l'un des deux pour Emir. » [3]
 
Puisque l'ordre et l'interdiction sont une nécessité de l'existence des fils d'Adam, ceux qui n'ordonnent pas le bien comme Allâh et Son Prophète l'ont ordonné et qui n'interdisent pas le mal comme Allâh et Son Prophète l'ont interdit doivent donner et recevoir des ordres ou des interdictions, soit en opposition avec les ordres d'Allâh, soit d'une façon qui unit la vérité révélée et l'erreur non révélée.

Certes, agir ainsi en fait de religion, c'est en inventer une de toutes pièces. [...]
 
Allâh - Ta'âla - a ordonné dans son Livre de lui obéir, et d'obéir à Son Prophète et aux croyants qui détiennent l'autorité, selon Sa Parole (traduction rapprochée) :
 
« O les croyants ! Obéissez à Allâh, et obéissez au Messager et à ceux d'entre vous qui détiennent le commandement. Puis, si vous vous disputez en quoi que ce soit, renvoyez-le à Allâh et au Messager, si vous croyez en Allah et au Jour dernier. Ce sera bien mieux et de meilleure interprétation [et aboutissement]. » [4]
 
Les « détenteurs de l'autorité » sont ceux qui en disposent et en sont investis, et ce sont là ceux qui ordonnent.

En font partie ceux qui exercent le pouvoir de contrainte et de force, ainsi que ceux qui détiennent la science et le dogme.

C'est pourquoi les détenteurs de l'autorité se divisent en deux catégories : les savants ['Ulémas] et les Emirs [détenteurs du pouvoir].

Lorsqu'ils s'acquittent donc bien de leurs devoirs, les bienfaitssont généraux ; s'ils viennent à se corrompre, cela corrompe l'ensemble [des gens], ainsi que l'a dit Abû Bakr as-Siddîq (radhiallâhu 'anhu) à al-Ahmasiyyah qui lui avait demandé : 
« Combien de temps cet état heureux durera-t-il ? 
Aussi longtemps, répondit-il, que vos Imâms seront sur la voie droite. ».

Il faut comprendre par le terme de détenteurs de l'autorité les rois, les savants, et les personnes liées à l'administration et tout homme préposé à une fonction, car ils font partie de cette catégorie.

Chacun d'eux doit ordonner ce qu'Allâh - Ta'âla - a ordonné ainsi qu'interdire ce qu'Il a interdit ; chacun de ceux qui doivent leur obéir doit le faire lorsque eux-mêmes désobéissent à Allâh - Ta'âla.
 
C'est ce qu'a dit Abû Bakr as-Siddîq (radhiallâhu 'anhu) lorsque, mis à la tête des musulmans, il prononça cette allocution : 

« Ô gens ! Celui qui est fort parmi vous est faible à mes yeux tant que je ne lui ai pas fait observer la vérité. Celui qui est faible parmi vous est fort à mes yeux : je lui ferai obtenir la vérité. Obéissez-moi dans la mesure où j'obéirai moi-même à Allâh ! Si je désobéis à Allâh, vous ne me devez plus obéissance. »[5]
 
[1] Coran, 12/53
[2] Rapporté par Muslim dans son Sahîh
[3] Rapporté par L'imâm Ahmed dans son Mousnad
[4] Coran, 4/59
[5] Madjmu' al-Fatâwa de Ibn Taymiyyah, Vol-28

 

copié de manhajulhaqq.com
 

Cheikh Ul-Islam Taqiyud-din Ibn Taymiyyah - الشيخ الإسلام بن تيمية

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