Les savants, héritiers des prophètes

...Tout ce qui brille n'est pas de l'or...
Et ce, pour la simple raison que tous ceux qui parlent au nom de la science et de la chari'a ne sont pas forcément des 'Oulama (savants).
Quel est donc la différence entre un 'Alim, un cheikh ou un Imam ?
Il est ici important de définir la vraie compréhension quant à celui que l'on dénomme 'Alim.
Ceci est de vigueur du fait que beaucoup de gens ignorent que les rangs des savants sont occupés par ceux qui n'en sont pas, et de là est issue la confusion dans les bancs de la science dont nous goûtons aujourd'hui l'amertume.
En effet les musulmans en général ou les Talib el 'Ilm (étudiants en science islamique), en particulier, pensent que toute personne qui a édité un livre ou fait un prône ou une conférence est par conséquent un savant !
Or ceux qui méritent ce titre sont peu nombreux de nos jours, et ce car pour être considéré 'Alim il faut correspondre à certains critères qui ne peuvent s'appliquer à tous ceux qui se prétendent l'être :
- Le 'Alim n'est pas obligatoirement celui qui est éloquent dans ses prônes et ses conférences ;
- Le 'Alim n'est pas obligatoirement celui qui a écrit un livre ou édité un manuscrit.
Malheureusement, prendre uniquement ces arguments comme baromètre, pour faire d'un individu un savant est ce qui est encré dans l'esprit des jeunes et des gens en général.
al Hafid ibn Rajeb al Hanbali dit à ce sujet :
« Nous avons été éprouvés par l'ignorance des gens, qui croient que celui qui s'exprime énormément parmi les derniers, est plus savant que les prédécesseurs ; Certains pensent même qu'un individu est plus savant que tous les prédécesseurs parmi les Sahabas et ceux qui vinrent après, de par la largesse et l'éloquence de ses discours[...]et beaucoup des derniers (dernières générations) furent éprouvés ainsi, et croient que celui qui polémique énormément, épilogue et débat sur des questions religieuses est plus savant que celui qui n'en fait pas autant. »
Et ceci décrit le temps d'ibn Rajab, que dirait-il alors s'il avait vu les professeurs de notre époque qui submergent les cassettes et les livres de leurs paroles, avec lesquelles les gens se laissent duper, d'autant plus que leurs cassettes paraissent régulièrement toutes les semaines, et leurs livres tous les mois, et que par conséquent les gens pensent que ce sont des 'Ulémas ?!
Et ibn Rajab a dit :
C'est à dire que le fait de beaucoup parler n'est pas un critère pour être considéré comme savant.
Parmi les choses à prendre en considération pour faire la différence entre tous ceux qui sont appelés 'Uléma, il y a l'âge. Prendre la science des grands (plus âgés), doit être une condition dans l'apprentissage, notamment à notre époque. En effet le plus âgé a acquit la science, parachevé sa raison, et s'est éloigné de l'impact des passions ect...

La chair des savants est empoisonnée !!!
Allah a dit :
Traduction relative et approchée : "Ô vous qui avez cru ! Évitez de trop conjecturer [sur autrui] car une partie des conjectures est péché. Et n'espionnez pas ; et ne médisez pas les uns des autres. L'un de vous aimerait-il manger la chair de son frère mort ?(Non !) Vous en aurez horreur. Et craignez Allah. Car Allah est Grand accueillant au repentir, Très Miséricordieux" S49 V12
En effet, médire d'un musulman reviendrait à manger sa chair. Alors que dire s'il s'agit d'un savant ? Les conséquences seront d'autant plus grandes que la chair des savants est empoisonnée !
Allah a dit dans un Hadith Qoudoussi :
« Celui qui fait preuve d'hostilité envers un de Mes amis Je lui déclare la guerre ... »
« Si les amis d'Allah ne sont pas les savants alors Allah n'a pas d'ami »
Tout comme le Prophète (Paix et bénédiction d'Allah sur lui) disait :
" Ne fait pas parti de nous, celui qui n'honore pas les plus âgés parmi nous, n'est pas miséricordieux envers nos jeunes et ne reconnaît pas les droits des savants " (3) .
En effet 'Ali ibn abi Taleb disait dans les célèbres conseils qu'il donna à Koumail ben Zaïd :
« Ne peut détester les gens du Hadith et médire sur eux que celui qui fait partie des innovateurs, des menteurs et des pervers » .

Et Allah a évoqué ces trois catégories à la fin de sourate el Fatiha :
Traduction relative et approchée : "Le chemin de ceux que Tu as comblés de faveurs, non pas de ceux qui ont encouru Ta colère, ni des égarés." S1 V7
Les deux dernières catégories citées précédemment reflètent parfaitement les groupes égarés d'aujourd'hui, quand bien même ils s'apparenteraient à l'Islam.
Aujourd'hui les savants se comptent sur les doigts de la main parmi eux citons : Cheikh al Albani, Cheikh ibn Baz, Cheikh Fawzan, Cheikh 'Outhaymin...

Le seul homme qu'il incombe de suivre en tout et pour tout est le Prophète (Paix et bénédiction d'Allah sur lui), l'infaillible, qui ne parle pas sous l'effet de la passion.
Allah a dit à son sujet :
Traduction relative et approchée : "...Et il ne prononce rien sous l'effet de la passion ; Ce n'est rien d'autre qu'une révélation inspirée" S53 V3-4
En effet aucun autre homme, même le plus savant, n'est exempt d'erreur.
Le Prophète (Paix et bénédiction d'Allah sur lui) a dit:
La position à adopter est alors la suivante :
Prendre leurs dires lorsqu'ils sont conformes aux textes :
C'est à dire le Coran, la Sounnah, tels qu'ils furent compris par nos prédécesseurs vertueux et rejeter leurs dires lorsqu'ils vont à leur encontre.
En effet il faut privilégier la Sounnah authentique du Prophète (Paix et bénédiction d'Allah sur lui) sur l'avis de quiconque, quel que soit son niveau.
Pourquoi alors, certains s'obstinent-ils encore à suivre aveuglement des savants ou bien une école en prétendant que cela est une obligation ?!
Je tiens tout de même à ajouter que si les savants ne sont pas à l'abri de l'erreur, il n'en reste pas moins que se sont ceux qui craignent le plus Allah, et ceux qui conseillent le mieux la communauté et le fait qu'ils puissent revenir sur leurs propres propos est un signe d'honnêteté qui est tout à leur honneur.
Un jour el Hassan ibn Zyad fut interrogé sur un sujet et la réponse qu'il donna était fausse ; Malheureusement il ne se rappelait plus qui l'avait interrogé, alors il engagea une personne pour dire à haute voix parmi les gens : « Hassan ibn Zyad fut interrogé tel et tel jour sur une question et il s'est trompé, alors que celui qui l'a questionné aille le voir !». Ainsi pendant plusieurs jours, il s'est abstenu de faire des Fatwas aux gens jusqu'à ce qu'il retrouva celui qui l'avait interrogé et l'informa qu'il s'était trompé et lui donna la bonne réponse (10).
De toute façon ils resteront récompensés pour leurs efforts ! Le Prophète (Paix et bénédiction d'Allah sur lui) a dit :
« Quand le juge prononce un décret et qu'il a fait un effort personnel et qu'il répond correctement, il sera rétribué deux fois, mais s'il fait preuve d'effort et qu'il se trompe, il sera quand même rétribué une fois » (11).
(6) Le Khabar désigne ce qui est accrédité au Prophète (Paix et bénédiction d'Allah sur lui ) . Il peut avoir un sens plus large et englober ce qui est accrédité à un autre que lui.
(7) C'est le fait de nier ou rejeter une information contenue dans le Coran ou la Sounnah.
(8) Rapporté par Ahmad, ibn Majah et Tirmidhi. Sa chaîne de transmission est authentique.
(9) Rapporté par Saleh fils de l'imam Ahmad, cité dans les Fatawa de ibn Taymiya et dans I'lam el Mouaki'in de ibn el Qayim
(10) Extrait de el Faqih wa el Moutafaqih de El Khatib el Baghdadi.
(11) Rapporté par el Boukhari et Mouslim.
Recherche rédigée par oummou Yassir