Le taqlid et les madhahib
"Fatawa du Comité Permanent pour la Recherche Islamique et l’Ifta (Fatawa al-Lajnat-ud-daima lil-buhuth wal-Ifta Al-'ilmya)", Volume 5 : Fiqh et Tahara, Réuni et organisé par Shaykh Ahmad ibn Abdur-Razaq Ad-Duwaysh, Dar Al-'Asima, 1413H
Deuxième question de la Fatwa n°11296
Question :
Réponse :
Et Abû Ma'ali Al-Juwayni a choisi comme définition du taqlid le suivi de quelqu’un et que ce suivi ne soit pas basé sur une preuve et ne soit pas lié à la science.
Et ces définitions des savants d'Ussul, qui sont toutes proches dans le sens, ont des différences [dans la formulation] qui viennent de l'habileté de l'énonciation, mais le point principal ici est de clarifier approximativement l'essence du taqlid.
- Et quant à ses catégorie et le jugement de chaque catégorie, alors c'est comme suit :
- 1) Le taqlid (d’un savant) de celui qui a les compétences pour faire l'ijtihad, après que la vérité lui soit parvenue avec les preuves confirmées du prophète (prières et bénédictions d’Allah sur lui)
- 2) Le taqlid de celui qui a les compétences pour faire l'ijtihad, et qui suit un autre que lui parmi les mujtahidin avant qu'il ne parvienne à un jugement avec son [propre] ijtihad.
Il ne lui est pas permis de suivre aveuglément d'autres.
Il est responsable de l'ijtihad pour connaître ce que la Shari'a lui a imposé et ce d’après la Parole d’Allah, le Très-Haut (traduction rapprochée) :
« Craignez Allah autant que vous le pouvez »
Et ce qui a été authentifié de la parole du prophète (prières et bénédictions d’Allah sur lui) :
« ce que je vous ai enjoint de faire, faites-le selon vos capacités »
- 3) Le taqlid de celui qui n'est pas capable de faire des recherches sur les preuves et d’en tirer des règles, envers un savant qui a les compétences de l'ijtihad dans les preuves de Shari'a.
Ceci est permis, en raison de Sa Parole, le Très-Haut (traductions rapprochées) :
« Allah ne charge pas une âme plus qu’elle ne peut porter »
« demandez aux gens du rappel [les savants] si vous ne savez pas »
- 4) Le taqlid envers celui qui est en contradiction avec la Shari'a des prédécesseurs, des leaders et des dirigeants, en raison du nationalisme ou par suivi des désirs.
Et en vérité beaucoup de textes du Qur'ân et de la Sunna ont été mentionnés [à ce sujet]. Et Allah, le Très-Haut dit (traductions rapprochées) :
« Il n’appartient pas à un croyant ou à une croyante, une fois qu’Allah et Son messager ont décidé d’une chose d’avoir encore le choix dans leur façon d’agir. » [Sourate Al-Ahzab:36]
« Que ceux, donc, qui s’opposent à son commandement prennent garde qu’une épreuve ne les atteigne, ou que ne les atteigne un châtiment douloureux. » [Sourate Nur:63]
« Dis : “Si vous aimez vraiment Allah, suivez-moi, Allah vous aimera alors et vous pardonnera vos péchés. Allah est Pardonneur et Miséricordieux. » [Al Imran:31]
« Allah a maudit les infidèles et leur a préparé une fournaise, pour qu’ils y demeurent éternellement, sans trouver ni alliés ni secoureur. Le jour où leurs visages seront tournés dans le Feu, ils diront : “Hélas pour nous ! Si seulement nous avions obéi à Allah et obéi au Messager ! ”. Et ils dirent : “Seigneur, nous avons obéi à nos chefs et à nos grands. C’est donc eux qui nous ont égarés du Sentier. Ô notre Seigneur, inflige-leur deux fois le châtiment et maudis les d’une grande malédiction”. » [Sourate Al-Ahzab:64-68]
Question :
Certains disent que le taqlid est une mécréance (kufr) sans exception, une perversité (fisq) et une association (shirk) et ils attribuent la mécréance (kufr) et l’égarement aux quatre imams.
Quel est le jugement concernant une telle personne ?
Ils disent aussi que c'est l'avis des savants des deux sanctuaires [ Masjid Al-Haram et Masjid Nabawi], du Royaume Saoudien et du Koweït.
Réponse :
La louange est à Allah Seul et que la Paix et les Bénédictions soient sur Son messager, sa famille et ses compagnons.
- Toutes formes de taqlid ne sont pas du kufr ou du fisq ou du shirk, plutôt la vérité est que le jugement exige une explication, qui peut être trouvée dans la réponse à la deuxième question de ce qui a précédé.
- Aucun des quatre imams n’a appelé à son madhab, ni n’était fanatique de cela, ils n'ont pas non plus exigé que les gens agissent sur cela ou sur aucun [autre] madhab en particulier.
Mais ils ont seulement appelé à agir selon le Livre et la Sunna (qu’Allah leur fasse miséricorde).
Ils ont expliqué les textes de la religion, clarifié ses principes et ce que l’on en tirait et ils ont donné des jugements ( Fatawa) dans ce sur quoi on les a interrogés avec des preuves du Livre et de la Sunna, sans exiger de leurs étudiants ou d'autres d’adopter l'avis de quelqu'un en particulier des savants de la Umma.
Plutôt ils fustigeaient cela et ils ordonnaient de jeter leurs avis contre le mur s'ils divergeaient d’un hadith authentique ( sahih).
Et l’un d'entre eux a dit : « Si un hadith est authentique, alors c'est mon madhab. »
Et tout musulman doit s'efforcer de connaître la vérité par lui-même, s'il est capable de le faire et chercher l'aide d'Allah, puis parmi les trésors de science que les prédécesseurs des savants musulmans ont laissé pour ceux après eux, et ce qui leur est facile dans le chemin vers la compréhension des textes et leurs applications.
Et quiconque n'est pas capable de comprendre les règles de ses preuves et ses dérivations pour une question, il doit demander aux gens de science dignes de confiance sur ce dont il a besoin comme règle de Shari'a, cherchant à connaître la vérité avec ses preuves autant qu'il en est capable, d’après la parole la plus haute (traduction rapprochée) :
« demandez aux gens du rappel [les savants] si vous ne savez pas. »
Et il doit interroger celui en qui il a confiance parmi ceux qui sont connus pour leur science, mérite, piété et justice.
Et il est connu que les quatre imams sont loin de ceux qui s’intéressent excessivement à cela [les madhabs] et de ceux qui leur attribuent mécréance, égarement, fausseté et mensonge.
Il n'y a personne des savants des deux sanctuaires, Makkah ou Médine, ni du reste des savants du Royaume Saoudien qui critique les imams de fiqh, Malik, Abu Hanifah, As-Shafi'i, Ahmad ibn Hanbal et leurs semblables parmi les savants de fiqh, ou qui leur tienne peu de considération. Plutôt il est connu qu'ils les honorent et reconnaissent leur mérite.
Et [ils savent] qu'ils ont ouvert la voie pour la vérité au service de l'islam, sa protection et la compréhension de ses textes, ses principes et leur clarification, sa transmission, leur jihad pour le soutenir, sa défense, protégeant des doutes et en rejetant les revendications de ceux qui s’y attribuent faussement et les innovations des menteurs, qu'Allah les récompense pour l'islam et les musulmans par une bonne récompense.
Et ce qui témoigne de la position des savants des deux sanctuaires et du reste des savants du Royaume Saoudien, en ce qui concerne les honneurs et l'estime envers les quatre imams, est l'enseignement de leur madhab et de leurs travaux dans Masjid Al-Haram à Makka Al-Mushrifa, Al-Madinah Al-Munawara, dans le reste des masjids du Royaume Saoudien et dans ses universités et leur souci de publier beaucoup de leurs livres et de les distribuer et de les répandre parmi les musulmans dans tous les pays dans lesquels les musulmans sont.
Et d’Allah vient le succès et que la Paix et les Bénédictions d'Allah soient sur Son messager, sa famille et ses compagnons.
Le Comité Permanent pour la Recherche Islamique et l’Ifta :
Membre : Abdullah ibn Ghudayan, Vice-président : Abdur-Razaq Afifi, Président : Abdul-Aziz ibn Baz
Le texte suivant est une traduction de Majallat al Buhuth Al-Islamiah, n°51 Rabi' Al-Awal-Jumadi Al-Akhar, 1418H.
Question :
Nous voyons que tous les imams sont sur un madhhab qui diffère de l'un à l’autre et la plupart du temps la question se termine en une bataille entre eux qui mène certains prieurs à quitter la prière.
Donc nous avons besoin d'une réponse suffisante claire sur ce sujet.
Devons-nous suivre une école de pensée ( madhab) et comment réconcilions-nous entre les écoles de pensée pour que nous puissions arranger cette situation ?
Réponse :
La louange est à Allah Seul et que la paix et les bénédictions soient sur Son messager, sa famille et ses compagnons.
La différence qui est présente dans les branches du fiqh entre les quatre madhabs revient à ses causes, par exemple un hadith est authentique pour certains [imams] et pas pour d'autres, ou l’application d'un hadith par un [imam] et pas par d'autres et d'autres [raisons] parmi les causes de différence.
Donc il est obligatoire au musulman d’avoir une bonne opinion d'eux et chacun d'entre eux est un mujtahid dans ce qui est parvenu de lui de fiqh, dans le recherche de la vérité.
Ainsi si cela [ l'ijtihad] est correct, il a deux récompenses : une récompense pour son ijtihad et une récompense car cela est correct.
Et si c'est incorrect, alors il a une récompense pour son ijtihad et le faux [ijtihad] excusé.
Quant au suivi aveugle ( taqlid) des quatre imams, quiconque est capable de prendre la vérité avec ses preuves, il lui obligatoire de prendre les preuves.
Et s'il n'est pas capable, alors il fait un taqlid du plus digne de confiance des gens de science autant qu'il en est capable.
Et ces différences sont dans les branches [du fiqh] et n'entraîne pas l’interdiction pour ceux qui divergent de prier l'un derrière l'autre, mais il est obligatoire de prier l'un derrière l'autre, car en vérité les compagnons (qu’Allah les agrée) divergeaient sur des questions dans les branches et ils priaient toujours l'un derrière l'autre et de même les tabi'in et ceux qui les ont suivis dans la bonté.
Et d'Allah vient le succès et que la Paix et les Bénédictions d'Allah soient sur Son messager, sa famille et ses compagnons.
"Fatawa du Comité Permanent pour Recherche la Islamique et l’Ifta ( Fatawa-ud-daimah Al-Lajnat lil-buhuth wal-Ifta Al-Ilmia)", Volume 5 :Fiqh et Taharah, Réuni et organisé par Shaikh Ahmad ibn Abdur-Razaq Ad-Duwaish, Dar Al-‘Asima, 1413H.
Quatrième et cinquième question de la fatwa n°4476
Question :
Quel est le jugement sur celui qui suit aveuglément l’imam Malik dans son ijtihad et laisse le Qur'an et le Hadith.
Réponse :
La louange est à Allah Seul et que la Paix et les Bénédictions soient sur Son messager, sa famille et ses compagnons.
Malik (qu’Allah lui fasse miséricorde) est un imam des imams de science; il est un homme, il se trompe [de temps en temps] et a raison [de temps en temps] et [certaines] de ses paroles sont acceptées et [certaines] sont rejetés.
Ainsi, ce qui est conforme à la vérité parmi ses paroles est accepté et ce qui n'est pas conforme à la vérité est laissé.
Et une personne, si elle est capable de prendre les règles du Qur'an et de la Sunna, il ne lui est pas permis de suivre aveuglément quelqu'un et s'il n'est pas capable [de prendre les règles du Qur'an et de la Sunna] et que quelque chose est ambiguë parmi les questions de sa religion, alors il doit demander au plus digne de confiance des gens de science et il doit agir sur la réponse, de même pour Malik et pour d'autres.
Question :
Pourquoi les savants des [différents] pays sont divisés dans la Shari'a du prophète d'Allah, Muhammad (salallahu ‘alayhi wa salam), en quatre écoles de pensée (madhahib) de Malik, Shafi'i, Abu Hanifa et Ahmad, sachant que la religion du messager est une et que le Qur'an est un ?
Réponse :
La louange est à Allah Seul et que la Paix et les Bénédictions soient sur Son messager, sa famille et ses compagnons.
La base de la législation [de la religion] est le Qur'an et la Sunna est une clarification pour le Qur'an et les quatre imams, chacun d'eux, Allah le Glorifié et le Très-Haut, leur a accordé la guidée pour comprendre la religion à mesure de ce qui leur était facile.
Et chacun d'eux avait des étudiants qui ont rapporté d'eux leur fiqh et ainsi ont été fondés les quatre madhahib.
Et tout ce que l’un d’entre eux dit n’est pas la vérité.
Mais ils sont des mujtahidin et si leur [avis] est correct, ils ont deux récompenses, une récompense pour l’ijtihad et une récompense car [l'avis] est correct et s'il est incorrect, ils ont une récompense pour l’ijtihad et on excuse l’erreur.
Et d'Allah vient le succès et que la Paix et les Bénédictions d'Allah soient sur Son messager, sa famille et ses compagnons.
Quatrième question la Fatwa n°4172
Question :
Quel est le jugement du suivi aveugle (taqlid) des quatre écoles de pensée (madhahib) et (du suivi) de leurs paroles en toute situation et en tout temps ?
Réponse :
- Premièrement : Les quatre écoles de pensée (madhahib) sont attribuées aux quatre imams; l’imam Abu Hanifa, l’imam Malik, l’imam Shafi'i, l’imam Ahmad [ibn Hambal]. Ainsi le madhhab Hanafi est attribué à Abû Hanifa, etc pour reste des madhahib.
- Deuxièmement : Ces imams ont pris le fiqh (la jurisprudence) du Livre et de la Sunna et ils étaient des mujtahidin en cela et un mujtahidtombe juste- alors pour lui deux récompense, une récompense pour son ijtihad et une récompense car cela est correct, ou [un mujtahid] se trompe- alors il est récompensé pour son ijtihad et est excusé pour son erreur.
- Troisièmement : Celui qui est capable de prendre du Qur'an et de la Sunna prend d'eux [le Qur'an et la Sunna] comme on a pris d'eux auparavant et il ne lui est pas permis de suivre aveuglément autre que ce qu'il croit être vrai. Mais il doit prendre ce qu'il croit être vrai et il est lui permis de faire du taqlid dans ce dont il est incapable et dans ce dont il a besoin.
- Quatrièmement : Quiconque n'a pas la capacité de prendre [du Qur'an et de la Sunna], il lui est permis de suivre aveuglément celui en qui il a confiance pour faire du taqlid et si vient en lui un manque de confiance, il doit demander jusqu’à ce qu’il l’obtienne.
- Cinquièmement : Il est clair d’après ce qui a précédé que leurs paroles [des imams] ne sont pas suivies en toute situation et en tout temps, parce qu'ils ont pu se tromper. Mais la vérité est suivie parmi leurs paroles qui sont basées sur des preuves.
Le texte suivant est une traduction prise de :
"Fatawa du Comité Permanent pour la Recherche Islamique et l’Ifta (Fatawa-ud-daima Al-Lajnat lil-buhuth wal-Ifta Al-Ilmia)", Volume 5 :Fiqh et Tahara, Réuni et organisé par Shaikh Ahmad ibn Abdur-Razaq Ad-Duwaish, Dar Al-'Asima, 1413H.
Fatwa n°5560
Question :
Le professeur dit qu'il n'est pas possible de rassembler la méthode des quatre imams dans la législation Islamique.
Je demande de votre éminence que vous nous disiez si le professeur a raison ou s'il s'est trompé et je vous demande de nous indiquer s'il y a un livre sur ce problème.
Réponse :
En effet on ne demande pas à un musulman de rassembler les quatre madhahib dans ses actions, mais s'il est capable de tirer les règles [de l'islam] tout seul des preuves, il lui est obligatoire de prendre ce qui lui est apparent et s'il n'est pas capable de tirer les règles, il doit suivre un imam parmi les imams des Muslimin, en les imitant, comme Allah, le Très-Haut dit (traduction rapprochée) :
« craignez Allah autant que vous le pouvez »
« demandez aux gens du rappel [les savants] si vous ne savez pas. »
Et d'Allah vient le succès et que la Paix et les Bénédictions d'Allah soient sur Son messager, sa famille et ses compagnons.
Quatrième question de la fatwa n°2815
Question :
Certaines personnes croient qu'il est obligatoire au musulman, pour que leur adorations ('ibada) et œuvres (mu'amala) soient correctes qu'ils suivent une des quatre écoles de pensée connues (madhahib) et que le madhhab des imams Shi'a et Zaidi Shi'a n’en font pas partie. Etes-vous d'accord, votre excellence, avec cet avis sans exception et interdisez le taqlid du madhhab du 12ème imam shi'a [Ja'fari] par exemple ?
Réponse :
La louange est à Allah Seul et que la Paix et les Bénédictions soient sur Son messager, sa famille et ses compagnons.
Le musulman doit suivre ce qui est parvenu d'Allah et de Son messager, s'il est capable de prendre les règles tout seul et s'il n'est pas capable [de le faire], il doit demander aux gens de science dans ce qui lui est difficile dans les questions de son din et interroger le plus savant qu’il peut joindre parmi les gens de science et leur demander oralement ou en écrivant.
Et il n'est pas permis au musulman de suivre le madhhab de l'Imamat Shi'a, les Zaidi Shi'a, ni ceux qui leur ressemble parmi les gens de l'innovation (ahlul-bid'a) comme les Khawarij, Mu'tazila, Jahmia, ou d'autres.
Quant au fait de s’attribuer à un des quatre madhahib connus, il n'y a aucun mal en cela si l’on n'est pas fanatique du madhab auquel on s’attribue et qu’on ne va pas contre les preuves pour son amour.
Et d'Allah vient le succès et que la Paix et les Bénédictions d'Allah soient sur Son messager, sa famille et ses compagnons.
copié de salafs.com
Comité permanent [des savants] de l'Ifta - اللجنة الدائمة للبحوث العلمية والإفتاء