L’importance de la croyance dans la guérison
Sa’d rapporte :
[Dacîf Abû Dâwud (3875)]
Al-Maf’ûd (l’homme cardiaque) est celui qui se plaint du cœur, de la même manière que Al-Mabtûn désigne celui qui se plaint du ventre. »
Et Al-Ladûd désigne ce qui est administré en coin de bouche.
Les dattes possèdent des propriété étonnantes pour ce mal, et tout particulièrement les dattes de Médine, notamment [celles qu’on nomme] Al-‘Ajwah. (تمر عجوة)
Le fait qu’elles doivent être au nombre de sept est une chose qui doit être abordée par la Révélation.
Sa’d Ibn Abî Waqqâ s rapporte que le Messager d’Allah (salallahu ‘alayhi wasalam) a dit :
« Celui qui mange au matin sept dattes [du village] Al-‘Âliyah ne sera touché en ce jour ni par le poison ni par la sorcellerie. »
et sous une autre formulation :
« Celui qui mange au matin sept dattes cueillies entre ces deux terres volcaniques [2] ne sera touché par aucun poison jusqu’au soir. »
[Al-Bukhârî (5768) et Muslim (2047)]
Les dattes sont chaudes du deuxième degré, et sèches du premier degré.
On dit aussi qu’elles sont humides, et aussi modérées [3].
Elles comptent parmi les meilleurs aliments dans les pays froids et chauds dont la température est du deuxième degré, et elles sont meilleures pour eux que pour les habitants des pays froids, en raison de la fraîcheur de l’organisme de leurs habitants, et de la chaleur de l’organisme des gens des pays froids.
C’est pourquoi les habitants du Hijâz, du Yémen et de At-Tâ’if et leurs alentours ont l’habitude de se nourrir beaucoup d’aliments [d’humeur] chaude, plus que d’autres, comme les dattes et le miel.
Nous les avons vus ajouter à leurs mets dix fois de plus de poivre et de gingembre que les autres, voire plus encore.
Ils consomment du gingembre comme les autres mangent des sucreries.
J’ai vu certains d’eux en manger comme d’autres grignotent en buvant.
Cela leur convient et ne leur cause aucun préjudice en raison de la fraîcheur de leur organisme, et de l’évacuation de la chaleur vers la surface du corps, de la même manière que l’eau des puits est fraîche en été et chaude en hiver.
Ainsi, l’estomac consume les aliments lourds en hiver, mais pas en été.
Elles sont leur subsistance et leur matière, et les dattes de Al-‘Âliyah comptent parmi les meilleures de leurs dattes, car elles renforcent le corps, sont d’un goût exquis, et d’une véritable douceur.
Les dattes sont à la fois un aliment, un remède et un fruit, elles conviennent à la plupart des corps, renforcent la chaleur interne, et ne produisent pas d’excédents mauvais comme d’autres aliments ou fruits.
Plus encore, elles protègent celui qui prend l’habitude d’en consommer de la puanteur et la corruption des humeurs.
Un remède poussant à cet endroit peut être bon pour une maladie, mais ne pas avoir cette propriété s’il pousse ailleurs en raison de l’influence de la terre ou de l’air ou des deux.
La terre a des propriétés et natures dont la diversité est proche de celles de l’homme.
De nombreuses plantes peuvent être un aliment dans un pays et un poison mortel dans un autre ; un remède pour les uns et un aliment pour les autres ; un remède pour des maladies chez certains, et un remède pour d’autres maladies chez d’autres ; un remède convenant aux gens d’une région mais pas à d’autres.
Allah a créé les cieux, les terres, et les jours au nombre de sept.
De même, l’homme fut créé en sept phases.
Allah a légiféré à Ses serviteurs de tourner sept fois autour de la Ka’bah, les allers-retours entre As-Safâ et Al-Marwah sont également au nombre de sept, les lapidations des stèles se fait par série de sept, et les premiers Takbîr de la prière du ‘Îd sont également au nombre de sept.
Le Prophète (salallahu ‘alayhi wasalam) a dit :
« Commandez à vos enfants de célébrer la prière à l’âge de sept ans. »
[Sahîh Abû Dâwud (494)]
Lorsqu’il était malade, le Prophète (salallahu ‘alayhi wasalam) ordonna qu’on verse sur lui sept outres.
[Al-Bukhârî (4442)]
Allah envoya le vent contre le peuple de ‘Âd pendant sept nuits, et le Prophète (salallahu ‘alayhi wasalam) demanda à Allah qu’Il l’aide contre son peuple par « sept » comme les sept de Yûsuf.
[Al-Bukhârî (1006)]
Allah a comparé ce qui multiplie l’aumône à un grain qui fait pousser sept épis, chaque épi contenant cent grains ; les épis vus par le compagnon de Yûsuf étaient au nombre de sept, et ils les ont semés pendant sept ans, et l’aumône est multipliée jusqu’à sept cent fois, voire plus encore, et ceux qui entreront au Paradis sans jugement dans cette communauté seront soixante-dix mille.
Nul doute que ce chiffre possède des spécificités que d’autres n’ont pas.
Le sept rassemble la signification des nombres, dans leur ensemble et leurs spécificités.
Le nombre est soit pair, soit impair.
Les nombres pairs sont premiers et seconds, de même pour les nombres impairs.
Ce sont quatre degrés : pair premier et second, impair premier et second.
Ces degrés ne sauraient être moindre que sept qui est un nombre complet qui rassemble les quatre degrés des nombres, c’est-à-dire : pair, impair, premiers et seconds, ce qui signifie pour l’impair : le premier est le nombre trois, et le second est le nombre cinq.
Le premier pair est le nombre deux, et le second est le nombre quatre.
Les astres sont au nombre de sept, les jours sont au nombre de sept, et l’âge des gens est composé de sept [périodes] : enfant jusqu’à sept ans, puis garçon jusqu’à quatorze ans, puis adolescent, puis jeune homme, puis homme mûr, puis vieillard, puis sénile jusqu’à la fin de l’existence.
Et Allah connaît mieux Sa sagesse, Sa législation, et Sa prédestination dans la spécification de ce nombre.
Est-ce ce sens qui est visé ou un autre ?
Et les propos de celui dont les paroles ne sont que certitude, affirmation, preuve et révélation sont plus dignes d’êtres accueillis avec acceptation, soumission, et sans aucune objection.
Elles peuvent aussi être bénéfiques, en raison de propriétés de ce lieu ou de ce sol, contre tout poison.
Mais il y a ici un point qu’il faut exposer et qui est que la condition pour le remède soit bénéfique est que le malade doit l’accepter, croire à son utilité, et ainsi la nature l’acceptera et s’en aidera pour repousser la maladie.
Ceci au point que beaucoup de traitements se suffisent de la croyance, du bon consentement, et de l’acceptation totale.
Les gens ont vu en cela des choses étonnantes, car la nature l’accepte avec force, l’âme s’en réjouit, donc les forces se ravivent, le pouvoir de la nature se renforce, la chaleur interne rejaillit, et cela aide à repousser ce qui est nuisible.
Au contraire, de nombreux remèdes sont utiles contre des maladies, mais leur effet est annihilé par le manque de croyance du malade en eux, et du fait que la nature ne les accepte pas, ainsi ils n’ont aucun effet.
Regarde comment il est inutile aux cœurs qui ne croient pas qu’il contient une guérison et une utilité, et plus encore comment il augmente leur maladie.
Les maladies du cœur n’ont pas de remède plus efficace que le Coran qui constitue leur guérison parfaite et totale, ne laissant aucune maladie sans la guérir, préservant totalement sa santé, et la protégeant parfaitement contre tout ce qui lui est nuisible.
Cependant, l’éloignement de beaucoup de cœurs vis-à-vis du Coran, l’absence de croyance ferme qu’il soit une guérison, l’absence de mise en pratique, et leur détournement vers des remèdes composés par leurs semblables a fait obstacle entre eux et la guérison à travers lui.
Les habitudes se sont imposées, le détournement s’est accentué, et les maux et maladies chroniques ont dominé les coeurs.
Les gens et les médecins ont été éduqués à soigner leurs semblables par ce que leurs enseignants et ceux qu’ils tiennent en haute estime leur ont établi.
Ainsi, le malheur a pris de l’ampleur, la maladie s’est installée, sont apparues des maux et maladies qu’ils ont été incapables de soigner, et chaque fois qu’ils tentaient de les soigner avec ces nouveaux remèdes, ils empiraient et se renforçaient, ils sont comme le dit [le poète] :
[2] C’est-à-dire Médine qui est située entre deux terres volcaniques, à l’Est et l’Ouest.
[4] Gemme désigne une pierre précieuse, et corindon le minéral le plus pur après le diamant.
L’authentique de la médecine prophétique
✅ Publié par salafs.com
Imam Muhammad Ibn Abî Bakr Ibn Qayyîm al-jawziya - الإمام محمد بن أبي بكر ابن قيم الجوزية