L'obligation de la dot

Publié le par 3ilm char3i-La science legiferee

L'obligation de la dot

La dot : c'est la somme d'argent (ou autre) donnée à l'épouse à l'occasion de l'acte de mariage.

On l'appelle, dans le langage populaire, le trousseau (de la mariée).

La dot est un droit de la femme en vertu du mariage, qu'elle ait été citée comme condition du mariage ou que l'on ne l'ait pas évoquée.

 

Si la dot a été fixée, on prend en compte ce qui a été fixé, que ce soit peu ou beaucoup ; si elle n'a pas été fixée et que le contrat de mariage a été conclu sans que l'époux n'ait donné quoi que ce soit (1), alors il doit donner l'équivalent de ce que les gens ont l'habitude d'offrir en dot dans pareil cas.

 

La dot peut être une somme d'argent, mais elle peut aussi être un avantage (en nature).

En effet, le Prophète a marié un homme et une femme en échange de quoi l'époux a dû apprendre à sa femme un passage du Coran. (2)

 

Ce qui est recommandée dans la religion, c'est que la dot soit modeste.

Au plus, elle est modeste et facile à payer, au mieux c'est, pour suivre ainsi l'exemple du Prophète صلى الله عليه وسلم et pour obtenir la bénédiction (dans le mariage).

 

Le mariage qui récolte le plus de bénédiction est celui qui a occasionné le moins de dépenses.

 

Muslim rapporte dans son Sahîh, qu'un homme a dit au Prophète صلى الله عليه وسلم :

 

"Je viens d'épouser une femme."

Le Prophète صلى الله عليه وسلم lui demanda :"Combien as-tu convenu pour la dot ?"

Il répondit : "Quatre onces (c'est-à-dire cent soixante dirhams).

Le Prophète صلى الله عليه وسلم dit alors : "Quatre onces ?! On croirait que vous extrayez l'argent de cette montagne ! Je n'ai rien à te donner, mais il se peut que je t'envoie en expédition et que tu y récoltes un butin." (3)

 

'Umar رضي الله عنه a dit :

 

"N'exagérez pas dans le montant des dots ; si c'était une bonne action ici-bas ou un acte pieux pour l'au-delà, le Prophète l'aurait fait avant nous.

Mais il n'a pas donné en dot à une de ses femmes, ni il n'a réclamé en dot pour une de ses filles, plus de douze onces, et l'once équivaut à quarante dirhams."

 

L'augmentation du montant des dots ces dernières années a eu un effet néfaste et a empêché beaucoup d'hommes et de femmes de se marier.

 

L'homme doit attendre de longues années jusqu'à ce qu'il puisse réunir l'argent de la dot, ce qui a des conséquences néfastes :

 

Beaucoup d'hommes et de femmes ont des problèmes pour se marier ;

 

La famille de la fille accorde maintenant de l'importance au montant de la dot, s'il est élevé ou pas.

La dot est devenue pour eux ce qu'ils pourront extorquer de l'homme en échange de leur fille.

S'il peut payer beaucoup, ils la marient sans regarder l'avenir.

S'il ne peut payer qu'une petite somme, ils refusent le prétendant, même s'il est convenable du point de vue de sa religion et de son comportement !

 

Dans le cas où les relations entre les époux se dégradent, étant donné que la dot atteint un montant excessif, en général, l'homme ne se sépare pas de sa femme dans de bonnes conditions ; au contraire, il la maltraite et lui cause du tort, en espérant qu'elle lui rende une partie de ce qu'il lui a versé (comme dot).

Si la dot était modeste, ils se sépareraient facilement.

 

Si les gens pouvaient réduire le montant des dots, et s'entraider dans ce domaine, et si certains mettaient cela en application, il se produirait un grand bien pour la société, un soulagement, et cela préserverait la chasteté de beaucoup d'hommes et de femmes.

 

Mais, malheureusement, les gens sont rentrés en compétition : c'est à qui demandera la dot la plus élevée !

 

Chaque année, ils rajoutent des choses que l'on ne connaissait pas auparavant, et je ne sais pas où ils vont s'arrêter !

 

Certaines personnes, cependant, surtout chez les bédouins, ont adopté une méthode qui comporte une certaine souplesse : ils autorisent le marié à payer une partie de la dot plus tard.

 

Par exemple, ils marient leur fille en convenant d'une dot d'un montant quelconque, la moitié comptant et la moitié payable dans un an, ou plus tôt ou plus tard.

 

Cela soulage un peu le mari. (4)

 

(1) "Si le mariage a été conclu sans que la dot n'ait été fixée, le mariage est valable, [...] mais on fait une estimation du montant de la dot (que le mari devra payer)..." Al-Mulakh-khas ul-Fiqhî, 2/360. [NdT]

(2) Rapporté par Al-Bukhârî, n°5086, livre du marige, chapitre du mariage du pauvre ; Muslim, n°1425, livre du mariage, chapitre de la dot et de l'autorisation, que ce soit l'apprentissage du Coran.

(3) Rapporté par Muslim, n°1424, livre du mariage, chapitre de l'importance de voir la femme (que l'on va épouser).

(4) "La dot est la propriété de la mariée, et son tuteur n'a pas le droit d'en prendre quoi que ce soit, sauf si elle le lui autorise, de son plein gré, selon la parole d'Allâh (trad. approximative) :

"Et donnez aux épouses leur dot.." [Les Femmes, v.4].

Son père, seulement, peut en prendre une partie si elle n'en a pas besoin, et sans que cela ne lui porte préjudice, même sans son autorisation, en vertu de la parole du Prophète صلى الله عليه وسلم :

"Toi et ton argent, appartenez à ton père."

Al-Mulakh-khas ul-fiqhî, 2/359. [NdT]

 

extrait de "Le mariage en Islam" page 58, 8ᵉ partie "les conséquences du mariage"

 Publié par 3ilmchar3i.net

 

Cheikh Mouhammad Ibn Salih Outheymine - الشيخ محمد بن صالح العثيمين

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