La visite des cimetières par les femmes
Sujet à divergence entre les savants
Cheikh Ibn Bâz
Est-ce que la visite des cimetières est permise pour les femmes ?
Réponse :
Dans un hadith authentique, le Messager d’Allah, prière et salut d’Allah sur lui, a maudit les visiteuses des tombes.
Ce sont les hadiths rapportés par Ibn cAbbâs, Abû Hurayra et Hassân ibn Thâbit al-Ansârî, qu’Allah les agrée.
Les savants en ont déduit que la visite pour les femmes est interdite, car le fait de maudire implique l’interdiction, et même plus qu’interdit, car cet acte fait partie des péchés majeurs.
En effet, selon les savants, toute désobéissance faisant l’objet d’une menace ou d’un bannissement est compté parmi les péchés majeurs.
Par conséquent, la visite des tombes pour les femmes n’est pas seulement déconseillée, mais interdite.
La cause, et Allah est Plus Savant, est qu’elles sont, en général, peu patientes, ce qui peut entraîner de leur part des désobéissances, et de plus, elles sont une source de séduction.
Par conséquent, leur visite aux tombes et leur participation aux convois funèbres peuvent séduire les hommes et elles peuvent être séduites par les hommes.
Mais la Loi islamique universelle est venue pour couper court aux moyens qui incitent à la corruption et à la séduction.
Ceci est la miséricorde d’Allah pour Ses serviteurs, qu’Il soit Exalté.
Dans un autre hadith, le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, a dit :
«Je n’ai pas laissé une source de séduction pire que les femmes.» [1]
Donc, il faut couper court à tous les moyens incitant à ce moyen de séduction.
Parmi ces moyens, la Loi islamique a interdit aux femmes de sortir sans vêtement conforme aux textes, et les a obligées à obéir à leur mari, de même, elle a interdit le tête-à-tête entre femme et homme avec lequel elle peut se marier, ainsi que le fait de voyager sans Mahram.
Tout ceci a été instauré pour prévenir la séduction.
L’avis de certains jurisconsultes selon lequel les femmes peuvent visiter la tombe du Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, et de ses Compagnons est un avis dépourvu de preuves, car l’interdiction porte sur toutes les tombes en général.
Par contre, la visite des tombes est recommandée aux hommes, mais sans qu’elle soit le but de leur voyage, conformément au hadith du Prophète, prière et salut d’Allah sur lui :
« Visitez les tombes, car elles vous rappellent l’au-delà. » [2]
Parmi ces moyens, la Loi islamique a interdit aux femmes de sortir sans vêtement conforme aux textes, et les a obligées à obéir à leur mari, de même, elle a interdit le tête-à-tête entre femme et homme avec lequel elle peut se marier, ainsi que le fait de voyager sans Mahram.
Tout ceci a été instauré pour prévenir la séduction.
L’avis de certains jurisconsultes selon lequel les femmes peuvent visiter la tombe du Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, et de ses Compagnons est un avis dépourvu de preuves, car l’interdiction porte sur toutes les tombes en général.
Par contre, la visite des tombes est recommandée aux hommes, mais sans qu’elle soit le but de leur voyage, conformément au hadith du Prophète, prière et salut d’Allah sur lui :
« Visitez les tombes, car elles vous rappellent l’au-delà. » [2]
Mais il n’est pas permis de voyager dans le seul but de visiter les tombes.
Par contre, il est permis de voyager dans le but de visiter les trois mosquées.
En effet, le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, a dit :
«Il n’est pas permis de voyager dans le but de visiter les mosquées, excepté les trois : la mosquée al-Haram (la Mecque), ma mosquée (Médine) et la mosquée al-Aqsâ (Jérusalem).» [3]
Une fois que le musulman a visité la mosquée du Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, il la fait suivre de la visite des tombes du Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, de ses Compagnons, des martyrs du cimetière al-Baqî’ et la mosquée Qubâ, sans avoir à effectuer un voyage.
Par contre, s’il réside à Médine, il lui est permis de visiter la tombe du Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, de ses Compagnons, du cimetière al-Baqî’ et la mosquée Qubâ.
Mais, effectuer un voyage dans le seul but de visiter ces lieux n’est pas permis, selon l’avis le plus sûr des savants, conformément au hadith :
«Il n’est pas permis de voyager dans le but de visiter les mosquées, excepté les trois : la mosquée al-Haram (la Mecque), ma mosquée (Médine) et la mosquée al-Aqsâ (Jérusalem).»
Par contre, s’il réside à Médine, il lui est permis de visiter la tombe du Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, de ses Compagnons, du cimetière al-Baqî’ et la mosquée Qubâ.
Mais, effectuer un voyage dans le seul but de visiter ces lieux n’est pas permis, selon l’avis le plus sûr des savants, conformément au hadith :
«Il n’est pas permis de voyager dans le but de visiter les mosquées, excepté les trois : la mosquée al-Haram (la Mecque), ma mosquée (Médine) et la mosquée al-Aqsâ (Jérusalem).»
Par contre, s’il décide de visiter la mosquée du Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, la visite de sa tombe et des autres peuvent être inclues dans ce voyage.
Quand il arrive à la mosquée, il prie le nombre de Rakcât qu’il peut, rend visite à la tombe du Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, et à celles de ses deux Compagnons (Abû Bakr et ‘Umar, qu’Allah les agrée) ; il récite la prière sur le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, il fait des invocations pour le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, puis salue et fait des invocations pour Abû Bakr, qu’Allah l’agrée, puis pour cUmar, qu’Allah l’agrée, ceci conformément à la Sunna.
De même, quand il visite les autres villes, comme Damas, Le Caire, Riyadh ou autre, il est recommandé d’aller visiter les tombes, puisque c’est une source d’exhortation, de rappel et de bienfaisance envers les morts, en faisant des invocations et en implorant la miséricorde d’Allah sur eux, s’ils sont musulmans. En effet, le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, a dit : «Visitez les tombes, car elles vous rappellent l’au-delà.» [4]
Il enseignait à ses Compagnons, lors de la visite des tombes, de dire :
«Que le salut soit sur vous, ô gens de ces demeures, parmi les croyants et les musulmans, et nous allons, si Allah le veut, vous rejoindre. Nous demandons à Allah le salut pour nous et pour vous. Qu’Allah accorde Sa grâce à ceux qui sont morts avant nous et à ceux qui vont les suivre.» [5]
Ceci est la Sunna (c’est-à-dire que l’objet de son voyage ne doit pas être la visite des tombes).
De même, il ne doit pas invoquer les morts mais il doit invoquer Allah, car ceci est un acte de polythéisme et d’adoration voué à autre qu’Allah, et Allah l’a interdit à Ses serviteurs (traduction rapprochée) :
« Les mosquées sont consacrées à Allah : n’invoquez donc personne avec Allah. » [6]
Il a dit aussi, qu’Il soit Exalté (traduction rapprochée) :
« Tel est Allah, votre Seigneur : à Lui appartient la royauté, tandis que ceux que vous invoquez, en dehors de Lui, ne sont même pas maîtres de la pellicule d’un noyau de datte. Si vous les invoquez, ils n’entendent pas votre invocation ; et même s’ils entendaient, ils ne sauraient vous répondre. Et le jour du Jugement ils vont nier votre association. Nul ne peut te donner des nouvelles comme Celui qui est parfaitement informé. » [7]
Allah montre qu’invoquer les morts est un acte de polythéisme et d’adoration d’autre chose en dehors de Lui.
Dans le même sens, on lit la parole d’Allah (traduction rapprochée) :
« Et quiconque invoque avec Allah une autre divinité, sans avoir la preuve évidente [de son existence], aura à en rendre compte à son Seigneur. En vérité, les mécréants, ne réussiront pas. » [8]
Allah qualifie cette invocation de mécréance ; c’est pourquoi le musulman doit y prendre garde.
De même, il incombe aux savants d’expliquer aux gens ces notions, afin de les mettre à l’abri du polythéisme, car beaucoup de gens, quand ils passent devant une tombe vénérée, implorent du mort le secours, lui demande la guérison, la victoire, et ceci constitue un acte de grand polythéisme, qu’Allah nous en préserve.
En effet, c’est à Allah que l’on demande tout cela, et non aux morts ou autres créatures.
Par contre, on peut demander aux vivants ce qui leur est possible de faire, à condition qu’il soit présent et entende la requête ou la lise, comme par exemple, demander de l’aide aux gens pour construire une maison, car il existe entre eux une relation d’amitié ou d’entraide.
Cela est permis, comme Allah, qu’Il soit élevé, le rapporte dans le récit de Mûssâ (traduction rapprochée) :
« L’homme de son parti l’appela au secours contre son ennemi. » [9]
Par contre, si tu demandes à un mort, un absent ou à un objet comme les idoles, de guérir un malade, de l’assister pour combattre les ennemis ou tout autre service, cela fait partie du polythéisme majeur.
De même, demander à un être vivant présent un service qui n’est que du pouvoir d’Allah, Exalté, fait partie du polythéisme.
Invoquer un absent signifie que l’on croit qu’il connaît l’invisible ou entend l’invocation, même s’il est loin.
Cette croyance est évidemment fausse et entraîne la mécréance de celui qui y croit.
Allah le Très-Haut dit (traduction rapprochée) :
« Dis : « Nul de ceux qui sont dans les cieux et sur la terre ne connaît l’Inconnaissable, à part Allah ». » [10]
Lorsque l’on croit que cette personne que l’on invoque possède des pouvoirs qui lui permettent de gérer l’univers, c’est-à-dire qu’il accorde la subsistance à qui il veut et en prive qui il veut, à l’instar de certains ignorants qui nomment certaines personnes Walî (bien-aimé, proche d’Allah), on a commis un acte de polythéisme dans la Seigneurie (Rububiyya) d’Allah, et c’est pire encore que le polythéisme des adorateurs des idoles.
Par conséquent, la visite des morts qui est permise est une visite de bienfaisance, une occasion pour invoquer la miséricorde pour eux, un rappel pour soi et une préparation pour l’au-delà : tu te rappelles que tu vas mourir comme eux, ce qui t’incite à te préparer pour l’au-delà, à invoquer Allah pour tes frères musulmans morts, à implorer pour eux la miséricorde et le pardon. C’est cela la sagesse que l’on tire de la visite des tombes autorisée.
Et Allah est Celui Qui accorde la réussite.
[1] Al-Bukhârî dans le chapitre du mariage (5096), Muslim dans le chapitre du rappel (2740).
[2] Muslim dans son Sahîh dans le chapitre des funérailles (108-976).
[3] Al-Bukhârî dans le chapitre du mérite de la prière (1197), Muslim dans le chapitre du pèlerinage (827).
[4] Muslim dans le chapitre des funérailles (108-976).
[5] Muslim dans le chapitre des funérailles (974-975).
[6] Les Djinns, v. 18.
[7] Le Créateur, v. 13-14.
[8] Les Croyants, v. 117.
[9] Le Récit, v. 15.
[10] Les Fourmis, v. 65.
Fatwa de cheikh Ben Baz.
Majmuc Fatâwâ wa Maqâlât Mutanawicat, tome 5, page 332-335
✅ Publié par salat-janaza.com
Cheikh Al-Albany
« - Troisièmement : l'autorisation que le Prophète صلى الله عليه وسلم a adressé aux femmes dans deux hadiths que la Mère des croyants, 'Aïcha a retenus pour nous :
'Abdoullah Ibn Abi Moulaykah rapporte en effet que :
« 'Aïcha revint un jour du cimetière. Je lui dis alors : « Ô mère des croyants ! D’où reviens-tu ? » « De la tombe de ’Abdourrahmane Ibn Abi Bakr », dit-elle. Je lui demandais : « Le Messager d’Allah n’avait-il pas interdit de visiter les tombes ? » Elle répondit alors : « Effectivement. Par la suite, il a ordonné de les visiter. » [1]
Une autre version mentionne, toujours selon 'Aïcha que :
« le Messager d’Allah autorisa de visiter les tombes. »
« 'Aïcha revint un jour du cimetière. Je lui dis alors : « Ô mère des croyants ! D’où reviens-tu ? » « De la tombe de ’Abdourrahmane Ibn Abi Bakr », dit-elle. Je lui demandais : « Le Messager d’Allah n’avait-il pas interdit de visiter les tombes ? » Elle répondit alors : « Effectivement. Par la suite, il a ordonné de les visiter. » [1]
Une autre version mentionne, toujours selon 'Aïcha que :
« le Messager d’Allah autorisa de visiter les tombes. »
[1] Rapporté par Al-Hakim (1/376) et, d’après lui, par Al-Bayhaqi (4/78). Rapporté également par Ibn ’Abdoul-Bar dans At-Tamhid (3/233) […].
L’autre version figure chez Ibn Madjah (1/475)
Je préciserai ici qu’Al-Hakim s’est tu à son sujet, qu’Adh-DHahabi l’a jugé « authentique » et qu’Al-Boussiri en a dit dans Az-Zawa-id (1/988) : « Sa chaîne de rapporteurs est authentique et ses rapporteurs sont de confiance ». Et il est effectivement tel que l’ont jugé ces deux derniers.
Par ailleurs, Al-Hafidh Al-’Iraqui en a dit dans Takhridj Al-Ihya (4/418) : « Rapporté par Ibn Abi Ad-Douniya dans Al-Qoubour et par Al-Hakim sur la base d’une chaîne de rapporteurs solide. »
[Puis le chaykh répond à une objection émise par Ibn Al-Qayyim sur ce hadith et parle par la suite de l’authenticité du hadith] »
« Les rites funéraires et leurs innovations » de cheikh Al-Albânî
✅ Publié par 3ilmchar3i.net
Cheikh 'Abdel-'Azîz Ibn 'Abdi-llâh Ibn Bâz - الشيخ عبدالعزيز بن عبدالله بن باز
Cheikh Mouhammad Nacer-dine Al-Albany - الشيخ محمد ناصر الدين الألباني