La vitamine D
À la fois vitamine (= apport extérieur) et prohormone (= précurseur hormonal produit par notre corps), la vitamine D est vitale pour la santé car elle joue un rôle essentiel dans le métabolisme du calcium dans l’organisme.
« Calciférol=qui porte le calcium » est l’un des autres noms de la vitamine D.
On distingue par ailleurs l’ergocalciférol (vitamine D2 – forme végétale) et le cholécalciférol (vitamine D3 – forme chez l’Homme et l’animal).
Elle équilibre le taux de calcium dans le sang en améliorant son absorption par les intestins et en diminuant son élimination dans l’urine.
Elle participe aussi au dépôt et au retrait du calcium des os, selon les besoins de l’organisme.
On comprend alors qu’une carence en vitamine D peut conduire à une carence en calcium.
Il faut savoir que notre corps peut produire directement la vitamine D par la peau grâce au soleil.
Ainsi, sous l’effet des rayons ultraviolets du soleil (les UVB), notre corps produit le cholécalciférol (vitamine D3) qui va subir une réaction chimique dans le foie puis au niveau du rein pour donner sa forme définitive et active, le 1,25 dihydroxycholecalciférol ou 1,25 OH vitamine D3.
Cependant, pour certaines personnes, la quantité de vitamine D dans le sang peut être plus faible que la normale.
Il est alors nécessaire de combler cette carence par un apport complémentaire comme dans les catégories de population suivantes:
-les personnes âgées présentent souvent une ostéoporose (= baisse de la densité de l’os) qui expose à un risque élevé de fracture.
Ceci est dû à une baisse de production de vitamine D avec l’âge. Ainsi, un complément quotidien de vitamine D + calcium est recommandé.
-les personnes dont la peau est très pigmentée (=foncée) comme la population africaine ou indo-pakistanaise ont aussi, très souvent, une carence en vitamine D.
Ceci est lié à la pigmentation de la peau qui limite le passage des rayons UVB du soleil et au faible ensoleillement des pays occidentaux (cela varie également suivant les régions).
-les femmes voilées (hijab, jilbab voire sitar) sont également plus sujettes à une carence de par leur tenue vestimentaire.
Certaines se plaignent d’être souvent fatiguées ou de tomber fréquemment malade.
Une carence en vitamine D peut ainsi être mise en cause.
Il faut savoir qu’une étude a été réalisée aux Emirats arabes unis (EAU) en 1998 sur des échantillons de femmes entre 19 et 44 ans.
Cette étude a montré que les femmes « émiratiennes » avaient un taux de vitamine D jusqu’à 5 fois plus faible que les européennes qui vivent aux EAU.
Une étude similaire en Turquie en 2005 montrait sur un échantillon de jeunes adolescentes que celles qui étaient voilées présentaient un taux de vitamine D 2 fois plus faible que celles qui n’étaient pas voilées.
La conclusion de ces études est que l’ensoleillement, même satisfaisant (comme aux EAU) ne suffit pas à assurer les besoin en vitamine D.
Encore faut-il que les femmes puissent s’exposer occasionnellement au soleil et avoir un apport alimentaire en vitamine D. Nous reviendrons à la fin de l’article sur ces 2 dernières notions.
-les femmes enceintes et celles qui allaitent sont également concernées par la supplémentation mais celle-ci est essentiellement destinée à prévenir la carence en calcium chez le nourrisson.
En effet, les besoins nutritionnels des femmes enceintes ou qui allaitent sont couverts par une alimentation variée et équilibrée.
Rappelons ici qu’une carence en vitamine D peut engendrer une carence en calcium qui est beaucoup plus marquée et fréquente chez le nourrisson.
Ainsi, chez le nourrisson, la survenue d’une hypocalcémie néo-natale (=manque de calcium à la naissance) est associée à un risque élevée de crise d’épilepsie, de maladie cardiaque et aussi de mort subite.
La carence en calcium peut être responsable d’une maladie appelée le rachitisme (=carence prolongée en calcium).
Elle provoque des déformations osseuses et des faiblesses musculaires pouvant être responsables d’un retard à la marche et de difficultés respiratoires.
Des troubles au niveau des défenses de l’organisme peuvent aussi apparaître et occasionner des infections.
Pour pallier à cette problématique,le ministère de la santé français a autorisé, par un arrêté, le 13 février 1992, l’ajout de vitamine D dans les laits pour nourrissons.
Ainsi, il est recommandé de maintenir une supplémentation quotidienne de vitamine D jusqu’au sevrage pour un allaitement exclusif au sein, qui n’a donc pas recours à ces laits enrichis ou si l’apport de lait artificiel est inférieur à 500ml/j.
Afin de prévenir le risque d’hypocalcémie néonatale, rappelons qu’il est fortement recommandé de prendre une supplémentation en vitamine D vers le 6ème-7ème mois de grossesse.
Il s’agit d’une ampoule buvable en une dose unique.
Pour le reste de la population, une autre mesure a été adoptée suite à la circulaire du 11 octobre 2001 qui autorise l’utilisation des laits et produits laitiers frais, de consommation courante, supplémentés en vitamine D.
Cependant, cela s’est avéré insuffisant comme le révèle un communiqué officiel de 2003.
Dans ce sens, une supplémentation reste recommandée au moins jusqu’à l’adolescence.
Au delà, c’est du cas par cas selon les groupes plus à risques cités plus haut (population noire, femmes voilées, personne âgée…)
D’après un rapport de l’Organisation mondiale de la santé publié en 2008 sur l’évaluation de l’exposition solaire sur la production de vitamine D, il a été estimé que l’exposition au soleil peut procurer jusqu’à 90 % de la vitamine D nécessaire.
Ainsi, une simple exposition des avant-bras et du visage pendant 5 à 10 minutes entre 10 h et 15 h, à raison de deux ou trois fois par semaine, suffit à assurer un apport convenable en vitamine D à un adulte en bonne santé.
Pour les peaux foncées ou si l’ensoleillement est faible (temps nuageux par exemple), il est possible d’aller jusqu’à 30min d’exposition.
Rappelons que les UVB sont filtrés par les fenêtres.
Une exposition prolongée par rapport à celle recommandée ne permettra pas de produire davantage de vitamine D car il existe un mécanisme de régulation dans notre corps qui permet d’éviter une accumulation toxique.
De plus, un temps d’exposition plus long aux UVB est associé à un risque augmenté de cancer de la peau.
De cette façon, d’avril à octobre environ, l’organisme pourra fabriquer et stocker assez de vitamine D pour l’hiver, période où l’ensoleillement se raréfie davantage.
Par ailleurs, certains aliments présentent une source de vitamine D tel que les huiles de poissons (huile de foie de morue) et les poissons (saumon, sardine et thon en boite) mais aussi le beurre, les céréales, les oeufs, les foies d’animaux et un peu le lait (cf plus haut).
En conclusion, nous devons veiller à nos stocks de vitamine D.
Pour cela, n’hésitez pas à en parler à votre médecin traitant afin d’assurer, aux populations les plus à risque, les apports complémentaires nécessaires.
sources: American academy of pediatric (Académie américaine de pédiatrie) 2008
Agence française de sécurité sanitaire des aliments(Afssa) 2005, « recommandation sur la supplémentation en vitamine D »
Ministère de la santé 2003, « stratégie d’action efficace ou recommandée concernant la vitamine D »
Société française de pédiatrie 1995, « intérêt d’une supplémentation en vitamine D »
Dr Ait m’hammed Moloud - Médecin généraliste et auteur du livre : « La Hijama, fondements-techniques-conseils » aux éditions Tawbah
copié de muslim.sante.free.fr
Dr Ait M’hammed Moloud