Le repentir d'une innovation doit apparaître par les actes
Al Hassan Ibn Chaqîq raconte, nous étions chez ‘Abdoullah Ibn al Moubârak, quand un homme arriva :
"Il lui dit : "Es-tu ce jahmiy ?"
– "Oui."
– "Lorsque tu sortiras de chez moi, n’y reviens plus!"
– "Je me repens"
– "Non, jusqu’à ce qu’il apparaisse de ton repentir l’équivalent de ce qui était apparu de ton innovation.""
Ce récit est d’al Hassan Ibn Chaqîq Ibn ‘Oumar Ibn Chaqîq al Jarmiy.
Il porte sur ‘Abdoullah Ibn al Moubârak, le Savant, l’ascète, le célèbre Imâm.
-Al Hassan Ibn Chaqîq rapporte à son propos qu’un "homme vint à lui", comme pour dire qu’il ne le connaissait pas et qu’il n’avait pas pu vérifier qui il était.
-Il lui dit : "Tu es ce Jahmiy qui professe la doctrine des jahmiyyah ?"
Ce sont eux qui rejettent les Noms et Attributs d’Allah.
De plus, ils prétendent qu’Allah est partout.
-Il dit : "Oui. – Lorsque tu sortiras de chez moi, n’y reviens plus !", [parole tenue] en guise d’ostracisme (al Hajr) et liée à sa mécréance et son égarement.
Ceci est une preuve qu’ostraciser et éloigner les gens de l’innovation est obligatoire.
Il faut en effet que l’homme les ostracise, les éloigne de son assise et qu’eux-mêmes ne s’assoient pas à ses côtés.
-L’homme dit : "Je me repens".
Ceci se passe à une époque où les Traditions (Sounane) sont en vue, et où les innovations (Bida‘) sont peu nombreuses.
Les Gens de la Sounnah, les Imâms, les Savants ont alors un rang élevé et la force [de leur côté] ; tandis que les Gens de l’Innovation sont délaissés.
-C’est pour cette raison que cet Innovateur a dit : "Je me repens", à ‘Abdoullah Ibn al Moubârak.
[Ce dernier lui ayant répliqué ] : "Non, je ne te l’accepte pas, jusqu’à ce qu’il apparaisse de ton repentir l’équivalent de ce qui était apparu de ton innovation".
De la même façon que tu as mis en vue ton innovation, de la même façon mets en vue la Sounnah dans les [différents] endroits où tu montrais l’Innovation, jusqu’à ce que cela devienne un signe de ton repentir.
Quant au fait de prétendre avec la langue, je ne l’accepte pas.
[Ce récit] prouve qu’il est obligatoire d’ostraciser les gens de l’Innovation, tels que les Jahmiyyah, les Mou‘tazilah, les Râfidah [ou encore] les Khawârij.
L’homme doit les ostraciser, ne plus leur parler, ne pas s’asseoir avec eux et les chasser de ses propres assises… jusqu’à ce qu’apparaisse [clairement] leur repentir.
C’est pour cela que ‘Abdoullah Ibn al Moubârak ne l’a pas pris en compte.
Il n’accepta en rien sa parole (Lam yaqbal qawlahou wa lâ kalâmahou), jusqu’à ce que son repentir apparaisse par des actes.
Les mots sur la langue ne suffisent pas : il faut qu’apparaisse de ton repentir, l’équivalent de ce qui était apparu de ton innovation.
Tiré de :« Kitâb ach-Charh wal Ibânah » que Cheykh ‘Abdoul ‘Azîz ar-Râjihiy a commentée.
Traduction et vocalisation : Aboû ‘Oubaydillah
copié de alminhadj.fr
Cheikh ‘Abdel‘Azîz Bnou ‘Abdillah Ar-Râjihî - الشيخ عبد العزيز بن عبد الله الراجحي