Les bonnes manières liées au questionnement

Publié le par 3ilm char3i-La science legiferee

Les bonnes manières liées au questionnement

Le questionnement des gens de science et du rappel a des conditions.

 

Les gens ont besoin de questionner et ceci est nécessaire, mais il y a des prédispositions à cela :

 

-Prédisposition concernant le questionneur

-Prédisposition concernant le questionné

 

Il convient que le questionneur fasse preuve de bonnes manières afin que le questionné parvienne à la réponse conforme à la vérité inchâ'aLlâh.

 

Il est obligatoire qu'il respecte certaines manières et certaines choses en rapport avec cela.

 

La clarté dans la question sans généraliser ou laisser de point obscur.

 

Parmi ces choses que le questionneur doit obligatoirement respecter, est que sa question doit être claire et non déguisée.

 

C'est à dire qu'il doit se détailler lui-même le cas avant de poser la question.

 

On remarque que parmi les musulmans il y a celui qui lorsqu’il lui est arrivé une affaire ou qu'il est confronté à une problématique, il vient aux gens de science et les interrogent directement, sans qu'il ne se prépare pour détailler son cas.

 

Ou encore il décroche le téléphone directement et il questionne le savant au sujet de ce qui lui parvient, sans assimiler tout ce qui est lié à cette affaire.

 

Et lorsque le questionné cherche à y voir plus clair, et lui demande des détails, il répond "WaLlâhi je ne connais pas cela... j'ai été délégué par untel... c'est ainsi... je ne sais pas".

 

Il faut donc que le questionneur se prépare pour détailler son cas avant d'interroger, car par la question tu veux connaître le statut (de la chose) auprès d'Allâh Jalla wa 'Alâ.

 

Lorsque tu prends connaissance de ce statut, tu es innocenté de ses conséquences.

 

Il est impératif que la question soit claire pour le savant, car sinon comment pourrait-il répondre à une chose qui ne l'est pas ?

 

Et pour cela, il convient au questionneur de prendre en compte le temps restreint du mouftî (celui qui émet des verdicts religieux), le peu de temps dont il dispose pour répondre à la question.

 

Il faut que celui qui interroge prépare sa question d'une formulation claire, sans dissimulation ou point obscur.

 

Il s'efforce d'aider le mouftî à préserver son temps et pour que la réponse soit la plus profitable possible.

 

Donc la clarté de la question, le peu de propos tout en préparant les détails avant de poser la question, ceci fait partie des bonnes manières qu'il convient de respecter.

 

Et souvent la réponse n’est pas claire à cause du questionneur qui n'a pas bien formulé sa question, alors que si il s’était bien préparé puis avait questionné, la réponse aurait été claire.

 

Parmi ces bonnes manières qu'il convient d'observer dans le questionnement, que l'on n'évoque pas au savant l’avis d'un autre (savant).

 

Certaines personnes interrogent les gens de science par téléphone - et le téléphone a rapproché et accentué beaucoup de problèmes liées aux questions -, il en appelle un, puis ensuite il en interroge un deuxième, puis ensuite un troisième, et un quatrième...

 

Ainsi il rentre dans le trouble, et ensuite il fait une chose qui n'est pas bonne qui est le fait de choisir le plus facilitant parmi ces avis et certes il ne convient pas de faire cela.

 

Il faut que tu recherches celui en qui tu as confiance en sa science et en sa religion, comme disent les gens de science :

 

"Il convient à celui qui a besoin d'un verdict de questionner celui en qui il a confiance en sa science et en sa religion."

 

Lorsque tu as confiance en la science d'untel et en sa religion, alors tu l'interroges et tu n'interroges personne d'autre.

 

Car si tu le fais il se peut qu'il ait une réponse différente du premier et tu te retrouveras dans l'embarras.

 

Donc fait partie des bonnes manières que tu n'interroges pas plus qu'un seul savant pour une même affaire

 

La multiplication du questionnement :

 

- Premièrement : restreint le temps des savants

- Deuxièmement : place le questionneur dans des complications.

 

Beaucoup de ceux qui questionnent disent :

 

"Nous sommes perplexes, nous ne savons pas, celui-ci dit tel chose et celui-là dit autre chose".

 

Nous disons :

 

"C'est toi qui as fait une erreur en premier en questionnant plus qu'un savant. Interroge celui que sa science et sa religion t'inspire confiance et prend son verdict et tu te décharges ainsi de la responsabilité devant Allâh Jalla wa 'Alâ. Car Allâh Jalla wa 'Alâ t'a ordonné d'interroger les gens du rappel et tu t’es conformé en interrogeant les gens du rappel, donc ne t'ajoute pas de poids et de charge."

 

Parmi les bonnes manières, le fait de ne pas faire d'énigme dans sa question.

 

Par exemple, il y a celui qui interroge et qui dit : "Untel à qui il est arrivé ceci et cela".

 

Il veut par cela sortir sa personne d’une affaire le concernant lui-même, pour en faire un cas y ressemblant.

 

Et il pense, ce questionneur, que si on répond à cette nouvelle question (celle qui ressemble à son cas) alors ceci s'appliquera à sa (véritable) question.

 

Il dit par exemple : "Untel si il lui arrive ceci et cela".

 

Alors qu'en réalité son cas est différent de cela, mais lui il pense que les deux sont équivalents.

 

Tout cela pour que le savant ne pense pas que ce soit lui-même (le questionneur) qui est concerné par l'affaire et qui ait besoin de la réponse, et à cause de tout cela le savant généralise (son verdict).

 

Autre bonne manière à observer, que tu n'interroges que sur ce dont tu as besoin, et ne pense pas que si tu te montres énigmatique dans ta question et qu'on y réponde, que la réponse s'applique à ton cas.

 

Si tu avais expliqué ton cas clairement, et que la question ou l'évènement exposé aurait été clair, la réponse serait complètement différente.

 

Ne sois pas énigmatique dans le questionnement des gens de science, que ce soit dans le fiqh (compréhension des actes d'adoration), ou en ce qui concerne des individus ou des circonstances.

 

Mais plutôt la question doit être claire et ceci fait partie du respect et de la révérence envers les gens de science, et ceci montre bien la sincérité du questionneur pour parvenir à la réponse authentique.

 

Quant au fait d'aveugler les gens de science afin d'obtenir d'eux une certaine réponse, ceci ne correspond pas au respect et la révérence dus aux gens de science.

 

Et également tu ne t'es pas acquitté (de ton devoir d'interroger) car c'est toi qui as amené le savant à la réponse, et si il avait connu la question telle qu'elle est réellement et le but que tu visais par celle-là, peut-être aurait-il répondu par autre chose, donc de cette manière-là tu ne t'es pas acquitté de ton devoir.

 

Parmi les bonnes manières à respecter dans le questionnement, que le questionneur pose lui-même sa question et qu'il n'interroge pas pour quelqu'un d'autre que lui.

 

Il parvient beaucoup de questions dans lesquelles le questionneur déclare : "Un de mes proches m'a délégué, il interroge au sujet de cela et cela" ou il dit : "Lorsqu'il arrive ceci à untel, qui est un de mes amis de travail, et il m'a chargé de vous demander pour lui".

 

Pourquoi lui-même ne demande-t ‘il pas ?

 

Le cas est différent, le mouftî ou le savant doit connaître les détails et il doit questionner : "qu'est-ce qui s’est passé?", "Est-ce que ceci ou cela s'est passé?".

 

Si le questionneur n'est pas celui à qui est arrivée la chose il ne pourra pas aider le mouftî à donner la réponse.

 

Exception faite des questions concises ou dans le cas où c’est vraiment la timidité face au savant ou le sentiment de honte qui ont empêché l’intéressé de questionner en personne.

 

Donc la base c’est que la personne interroge pour ce qui le concerne lui-même, car la réponse varie selon le questionneur et comment la question est présentée.

 

Et le transmetteur ne transmet pas toujours la chose sous sa réelle forme et tant de réponses manquent de précision et cela revient à la manière dont la question a été posée.

 

Le bon usage à observer pour le questionneur lorsqu'il interroge les gens de science par téléphone ou autre, est qu'il n'enregistre pas la réponse par écrit ou dans un appareil d'enregistrement sans la permission du savant.

 

Et il m'est parvenu qu'une fois, quelques frères ont enregistré une réponse non convenable d'une personne de science.

 

Et cela revient au fait que le savant réponde selon le contexte du questionnement, mais s’il avait su que ceci était enregistré et que la réponse serait écoutée par d'autres, sa réponse aurait été autre.

 

Fait partie du manque de respect envers les gens de science et le non-respect de leurs droits, et fait partie des verdicts concernant leurs droits, le fait d'enregistrer la réponse des gens de science par téléphone ou par écrit et ensuite la répandre sans leur permission.

 

C'est au savant que revient pleinement le droit de diffuser son verdict, ou bien de ne pas le diffuser ou de l'enregistrer.

 

Le questionneur interroge sur ce qui le concerne lui seul, alors est-ce que le savant t'a permis d'enregistrer la question et la réponse par téléphone ?

 

Il ne l'a pas fait. Donc si tu souhaites enregistrer, tu lui demandes la permission au début et tu dis : "AhsanaLlâh ilayk, j'ai besoin d'une réponse enregistrée sur cassette et à présent j'aimerai enregistrer."

 

Si il te le permet, tu as fait le nécessaire et de cette manière tu ne fais pas partie de ceux qui ne respectent pas les gens de science et qui ne rendent pas la chose claire pour eux.

 

Ils tirent profits de certaines occasions et ils enregistrent ce que les savants ne souhaitent pas.

 

Une fois il est arrivé une chose pareille, et lorsque le savant fut interrogé il a dit : "Jamais, je n'ai pas dit ceci et cela avec ces détails, mais le cas demande à être détaillé d'une certaine façon".

 

La question et la réponse enregistrées sont claires, alors pourquoi le savant dit que l'affaire demande à être détaillée?

 

Parce qu'à présent il considère que l'affaire comporte une certaine problématique, alors qu'il a pensé lors de la question par téléphone qu'elle ne concernait que le questionneur.

 

Ainsi le savant peut spécifier un verdict dans un contexte bien déterminé mais que si il avait été informé que ceci serait propagé il ne l'aurait pas prononcé.

 

Ceci fait partie des bons comportements que le questionneur doit respecter, il doit dire au savant que : "cette question me concerne spécifiquement dans les sujets de l'unicité et de la croyance", ou que ceci sera envoyé dans tel et tel pays et sera répandu, ou que "nous étudions cela avec les frères" ou "nous allons faire de ce sujet ceci et cela dans un travail afin de réprimander un mal", et ainsi de suite, et ceci est tout à fait différent."

 

-Certains questionneurs, et cela revient souvent - et j'ai moi-même eu expérience de ce genre de choses, avec regret -, croient que le fait de flouer la question et de se jouer du savant consiste à faire preuve d’intelligence.

 

Il l'interroge jusqu'à l'amener à la réponse (désirée).

 

Il ne lui a pas éclairci la question, il dit par exemple : "Lorsque quelqu'un dit ceci ou cela devient-il apostat ou non ?", "Devient-il innovateur ou non ?", "Est-il pervers ou non ?".

 

Certains savants et spécialement ceux qui ont eu une expérience (avec ce style de questions), demandent des détails ou il se peut même qu'ils ne répondent pas à la question.

 

D’autres répondent selon l'apparent en considérant que c'est une question d'ordre général, mais si ils étaient interrogés sur le fait de l'appliquer (sur des individus précis) la réponse serait différente.

 

Et ceci est important à connaître avant de questionner.

 

Ne pas faire d'énigme ou être vague, en pensant que ceci est signe d’intelligence ou que tu as obtenu du savant une réponse.

 

En réalité tu as commis un péché dans ce que tu vas propager et aussi de par la situation du savant (dans laquelle tu l'as mis).

 

Et certains d'entre vous ont pu constater beaucoup de divergences dans les fatawa (verdicts) par le passé : untel transmet ceci et untel transmet cela.

 

Et dans la majorité des cas, cela revient au questionneur qui n'a pas donné au savant la réalité (cachée) derrière les termes de sa question.

 

Il a certes posé une question générale,  le savant pensant que c'est une question d’ordre générale (et non un individu précis), il ne demande pas de détail et répond en conséquence.

 

Celui-ci (le questionneur) n'a pas respecté la bonne manière et n'a pas distingué entre une question d’ordre générale et son application concrète (sur les individus).

 

Et c’est pour cela qu'il a pris cette réponse. Ainsi, de cette manière survient alors les divergences et les opinions opposées.

 

Directives très importantes données dans un cours intitulé "Les bonnes manières liées au questionnement" 

Compilé par le frère Abou Â'icha al Atharî

Publié par albounyane.com

 

Cheikh Sâlih Ibn ‘Abdel-‘Azîz Âli Ash-Cheikh - الشيخ صالح بن عبد العزيز بن إبراهيم آل الشيخ

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