Ô toi qui vends ton âme à vil prix ! (vidéo)
Si tu récupérais ton âme avant qu’il ne soit trop tard, tu ne serais pas perdant
Ô toi qui troques une vie sereine sans aucun danger
Pour une vie éphémère remplie de douleur
Tu as été gravement trompé et le Jour Dernier
C’est la guerre qui te sera déclarée.
Toi qui t’abreuves à une source d’eau trouble pensant qu’elle est claire
La source d’eau claire est pourtant devant toi, toute la vérité !
L’ouvrier (dévoué) qui travaille dans la nuit noire
S’expose à ramasser des objets qui le mettent en danger de mort
Tu espères guérir en regardant l’objet de ton désir qui est la cause même, de ta maladie
Or as-tu vu une guérison venant de ce qui est mortel ?
Toi qui épuises ton âme en cherchant les plus vils plaisirs
Et en cherchant à contempler la beauté physique par des regards discrets
Toi qui as cédé ton âme pour ce genre de pratiques par sottise
Si tu connaissais la valeur de ton âme, tu ne l’aurais pas cédée ainsi
L’amour actif et la frivolité ont pris de l’âge alors qu’ils étaient pleins de vigueur
Et tu passes ton temps dans le jeu et l’amusement
Le soleil de ta vie est à son crépuscule
Mais la lueur de l’horizon oriental n’a pas disparu
Celui qui a redoublé d’efforts a récolté l’amour de son Bien-Aimé
Jusqu’à quand prendras-tu encore du retard alors que ce bas monde s’éloigne de toi
Et que les messagers de ton Seigneur frappent à ta porte ?
Il n’y a en toi ni reconnaissance ni désir pour l’Etre Aimé
Alors que les caravanes se sont ébranlées pour se diriger vers Lui
Pose donc ta joue contre le sol et aie le même discours
Que cet homme épris d’amour depuis toujours :
« La demeure imaginaire de Mayyah que se figure Ghaylân, ne m’est pas plus désirable que ta demeure inhabitée »
Des demeures qu’il désirait et aimait
Du temps où l’objet de son amour se trouvait à une distance d’une dune
« Et toutes les autres joues, même si des larmes de sang devaient y couler, ne me sont pas plus désirables que tes joues, même recouvertes de poussières »
Toutes les fois que ces demeures apparaissent à ses yeux
Il s’y rend précipitamment comme l’eau se déverse du récipient
L’amour lui a rappelé les promesses faites par le passé
Et si le cœur de l’homme heureux était appelé, il ne répondrait pas
Nombreuses sont les régions auxquelles l’on peut s’habituer
Mais lui n’a aucun autre désir que l’habiter dans la région de son Bien-Aimé
Il n’y a aucun ami chaleureux dans les tentes à qui tu puisses
Te confier concernant ton amour, quitte donc les lieux !
Chemine de nuit en ayant pour guide
Le parfum du Bien-Aimé et non l’encens ou le bois mort
Considère tout lâche et incapable comme ton ennemi
Et combats ton âme afin qu’elle ne te mène pas à la perdition
Prends pour ton âme une lumière qui éclairera ta route
Le jour où les créatures se partageront les lumières en fonction de leur rang
Si ma patience engendrera Ta miséricorde à mon égard, j’accepte alors de vivre dans une situation difficile et je suis prêt à supporter la maladie
Je Te donne mon âme et je ne demande rien en échange
Si ce n’est Ta satisfaction dont j’ai ô combien besoin
De jour, je soupire de désir
Et la nuit, la passion m’appelle et je lui réponds
Si l’amour passionnel est inévitable
Quelle bêtise d’aimer ce qui n’est pas beau !
Si je cherchais à profiter d’une vie éphémère
Je me contenterai d’une partie de la vie que je mène
Mais je cherche à atteindre le royaume éternel
Et quel malheur si je ne parviens pas à l’atteindre !
Al-Fawâ-îd - p.107-113
✅ Publié par manhajulhaqq.com
Imam Muhammad Ibn Abî Bakr Ibn Qayyîm al-jawziya - الإمام محمد بن أبي بكر ابن قيم الجوزية