Renoncer aux disputes et à s’asseoir avec les gens de passion
Et fait partie des principes fondamentaux de la Sounnah [le fait de] :
«Renoncer aux disputes et à s’asseoir avec les gens de passion».
-«Renoncer aux disputes»
C’est-à-dire :
Ne débats pas beaucoup.
Ne dispute pas, sauf dans les domaines dans lesquels tu vois un profit, pour celui qui en recherche un : un [certain] homme veut discuter avec toi pour accéder à la vérité ; tu t’es assuré [de ses intentions], vas-y.
(traduction rapprochée)
{ Et débats avec eux de belle façon } [AN NAHL, 125].
Par contre, un homme qui cherche à induire en erreur ; qui cherche à lutter et à vaincre, celui-là ne débats pas avec lui, [car] c’est de la polémique condamnable, des disputes dans la religion, des disputes blâmables.
Ne dispute pas, ne polémique pas – qu’Allâh vous bénisse.
Et le sage met les éléments à leur place.
Celui qui a besoin que tu extraies de lui un point équivoque, apporte-lui la preuve, en prenant et en rejetant, avec sagesse et [en étant] de bon conseil.
Pas [en empruntant] la voie de celui de celui qui lutte pour remporter une victoire, mais par la voie de celui qui expose la vérité, l’explique clairement et met sur la voie, à l’image de celui qui est venu te consulter.
-« Et à s’asseoir »
C’est-à-dire renoncer à s’asseoir « avec les gens de passion », parce que prendre part aux assises des gens de passion débouche sur la déviation la plupart du temps.
Beaucoup de gens se bercent d’illusions en raison de leur savoir et de leur intelligence.
Ils se mélangent aux adeptes de la passion et ont avec eux de bonnes relations.
Allâh les laisse à leur sort et ils tombent dans l’égarement.
Ceci est quelque chose de perceptible et l’Imâm Ibn Battah – qu’Allâh lui fasse miséricorde – a fait allusion à une situation du même genre :
« Nous avons connu des gens qui insultaient et maudissaient les gens de l’innovation. Puis, ils participèrent à leurs assises et les fréquentèrent. Ils se retrouvèrent alors à faire partie des leurs ».
Ceci est perceptible à toute époque et en tout lieu.
Parmi les grands hommes, certains se sont bercés d’illusions sur leur propre sort et – nous le regrettons infiniment – ils ont plongé dans le gouffre des innovations.
Nous ne voulons pas les nommer, ils sont connus auprès des étudiants en science [de religion].
« Et à s’asseoir avec les gens de passion »
Vient à l’appui de cela [la Parole d’Allâh] (traduction rapprochée) :
{ Et si tu vois ceux qui discutent sur nos versets, détourne-t-en jusqu’à ce qu’ils changent de sujet } [AL-AN‘ÂM, 68] (1).
Ne t’assois pas avec eux, parce que ceux-là discutent à propos du Livre d’Allâh et parlent sur Allâh sans science.
Les innovations reposent sur la discussion à propos de la religion et du Livre d’Allâh.
Et à cause de ces vanités à l’adresse du Livre d’Allâh et de la Sounnah du Messager صلى الله عليه وسلم, il est obligatoire de se séparer d’eux.
Le Messager صلى الله عليه وسلم, comme nous l’avons lu, [a dit] :
«Si vous voyez ceux qui suivent ce qui en est équivoque, ce sont ceux-là qu’Allâh a nommés, aussi prenez garde à eux» (2)
«Il y aura des gens dans ma communauté qui viendront à vous avec ce dont vous n’avez aucune connaissance, ni vous ni vos pères. Attention, [veillez à ce qu’il y ait bien une différence entre] vous et eux!» (3)
Cela aussi fait partie des textes qui nous préviennent de ne pas nous asseoir avec les gens de passion.
Là-bas, il y a des gens, des ignorants qui ont été trompés ; et toi, tu as de la science et des arguments : que tu les appelles à la vérité et que tu leur montres ne pose aucun problème.
Par contre, que tu t’assoies avec eux dans un esprit de camaraderie, d’amitié, d’amour, d’affection et tout ce qui y ressemble, c’est une erreur qui conduit à l’égarement. La personne raisonnable a l’obligation de fuir cela ; et certains Compagnons, comme Ibn ‘Abbâs, ont mis en garde contre cela ; de même que certains imâms des Tâbi‘în, comme Ayyoûb as Sikhistiyânî et Ibn Sirîn – qu’Allâh leur fasse miséricorde.
L’un d’entre eux n’écoutait jamais un innovateur, même si ce dernier proposait de lire devant lui un hadîth ou un verset.
Il disait : « Non »
On lui demandait pourquoi et il répondait : « Je n’ai pas la maîtrise de mon cœur. Je crains qu’il y jette un trouble et que je ne parvienne pas à m’en débarrasser ».
La sécurité, rien ne peut l’égaler.
Que l’homme n’expose pas son âme au trouble, en particulier s’il connaît [à son âme] une faiblesse.
(1) Il a dit aussi, Ta‘âlâ (traduction rapprochée) : {Si vous entendez les versets d’Allâh, que l’on y mécroit et qu’on s’en moque, ne vous asseyez pas avec eux, jusqu’à ce qu’ils changent de sujet } [AN-NISÂ’, 140].
(2) « Al Boukhârî » Livre du Tafsîr, Chapitre {Certains versets en [sont] clairs}, had. n° (4547). « Mouslim » Livre de la Science, Chapitre Sur l’interdiction de suivre ce qui est équivoque dans le Qour’ân et sur la mise en garde qui s’y attache, had. n° (2665).
(3) « Mouslim » Introduction, Chapitre sur l’Interdiction d’accepter la narration des faibles (dou‘afâ’) et sur les précautions à prendre lorsqu’on l’accepte, had. n° (56).
Extrait du commentaire de « Ousoûl as-Sounnah », établi par Cheykh Rabî‘ du 1er point : « S’attacher à la voie sur laquelle étaient les Compagnons et suivre leur exemple ».
copié de alminhadj.fr
Cheikh Rabi’ ibn Hadi ‘Oumayr al-Madkhali - الشيخ ربيع بن هادي المدخلي