L’interdiction absolue de se rendre chez les sorciers... même sous prétexte de se défaire d’un sort !
Ensuite, Allah a informé qu’apprendre la sorcellerie est une nuisance et non un profit, Il a dit (traduction rapprochée) :
{Ils apprennent ce qui leur nuit et ne leur est pas profitable.}
Or, il est illicite d’apprendre ce qui ne profite en rien et est nuisible, dans tous les cas.
Ensuite, Allah dit (traduction rapprochée) :
c.-à-d. : les Juifs savent très bien, d’après le pacte qui leur a été ordonné de respecter, que le sorcier n’aura aucune part dans l’au-delà.
Ibn Abbas a interprété ce verset ainsi : « Il n’aura aucune part de bien. »
Le verset prouve donc que la sorcellerie est illicite, que le sorcier est un mécréant et que les sorciers nuisent aux gens.
Allah dit (traduction rapprochée) :
Dans ce verset, il y a la négation absolue de toute réussite pour le sorcier, quelque soit le lieu où il se trouve, ce qui est une preuve de son incroyance.
Quant aux preuves tirées de la Sounna : le hadith rapporté par Boukhari et Mouslim, d’après Abû Hurayra – qu’Allah l’agrée – dans lequel le Prophète (Prière et salut sur lui) dit :
« Écartez-vous des sept grands péchés qui mènent à la perdition ! »
Ils demandèrent : « Ô Messager d’Allah ! Quels sont-ils ? »
« L’association à Allah, la sorcellerie, tuer illégitimement une vie qu’Allah a rendue sacrée, consommer l’intérêt, consommer les biens de l’orphelin, fuir la bataille lorsque les deux armées se font face, accuser de fornication les croyantes chastes et insouciantes. »
Ceci prouve que la sorcellerie est un énorme crime, car elle a été citée conjointement au polythéisme et considérée comme l’un des sept grands péchés qui mènent à la perdition ici-bas, de par ce qu’ils entraînent comme conséquences néfastes physiques et spirituelles, et à la perdition dans l’au-delà, du fait qu’ils sont la cause d’un châtiment douloureux pour celui qui les commet.
Également dans la Sounna : le hadith d’Abû Hurayra – qu'Allah l'agrée – qui rapporte que le Prophète (Paix et salut sur lui) a dit :
« Celui qui se rend chez un devin ou un voyant et croit en sa prédiction, a mécru en ce qui a été révélé à Mohammed (Paix et salut sur lui). »
[Rapporté par Ahmed, Abû Daoud, At-Tirmidhi, Nassaï, Ibn Majah et El Hakim, qui a dit : Hadith authentique selon les conditions de Boukhari et Mouslim.]
El Bazzâr et Abû Ya’lâ rapportent avec une bonne chaîne de transmission, d’après Ibn Mas’oûd – qu'Allah l'agrée – que le Prophète (Paix et salut sur lui) a dit :
« Celui qui se rend chez un devin, un sorcier ou un voyant, puis l’interroge et croit en sa prédiction, a mécru en ce qui a été révélé à Mohammed (Paix et salut sur lui). »
« N’est pas des nôtres, celui qui répand des superstitions et celui qui y croit, celui qui pratique la voyance et celui pour qui elle est pratiquée, celui qui pratique la sorcellerie et celui pour qui elle est pratiquée ; celui qui se rend chez un voyant, puis l’interroge et croit en sa prédiction, a mécru en ce qui a été révélé à Mohammed (Paix et salut sur lui). »
[Rapporté par El Bazzâr avec une bonne chaîne de transmission.]
Il y a d’autres hadiths sur l’interdiction de se rendre chez les devins et les voyants, le statut juridique de ceux qui se rendent chez eux et croient en leurs prédictions, ainsi que le fait que la sorcellerie en fait partie.
Tous ces textes explicites tirés du Coran et de la Sounna prouvent l’incroyance du sorcier, ce qui implique que l’on doit l’obliger à se repentir, mais s’il refuse, on le tue.
Certains savants sont d’avis qu’il faut le tuer, sans même l’obliger à se repentir.
At-Tirmidhi rapporte d’après Jundoub – qu'Allah l'agrée – que le Prophète (Paix et salut sur lui) a dit : « Le châtiment du sorcier est d’être décapité d’un coup de sabre. »
L’Imam Malik rapporte que Hafsa – qu'Allah l'agrée – l’épouse du Prophète (Paix et salut sur lui) a fait exécuter l’une de ses esclaves qui l’avait ensorcelée ; celle-ci s’étant enfuie, Hafsa ordonna qu’on la rattrape et elle fut tuée.
De même, Boukhari rapporte dans son livre « Al Târîkh al Kabîr » avec une chaîne de transmission authentique, d’après Abû ’Outhmân : « Il y avait auprès d’Al Walîd [le calife de l’époque] un homme qui s’amusait à faire des tours de magie, il trancha la tête d’une personne, puis la détacha complètement du corps ! Nous fûmes étonnés. Puis il lui remit sa tête. Survint alors Jundoub ibn al Azadi qui l’exécuta. »
Il a été rapporté que d’autres compagnons ont exécuté les sorciers : ’Outhmân ibn ’Affân, Ibn ’Omar, Abû Mussa, Qays ibn Sa’d – qu'Allah les agrée – ainsi que sept successeurs des compagnons (tâbi’în), parmi lesquels ’Omar ibn Abdelazzîz.
Cet acte des compagnons, puis de leurs successeurs, est considéré comme un consensus de leur part sur cette question.
Sheikh Chinqiti a dit :
« Ces traditions, dont nous n’avons nulle connaissance qu’un des compagnons les ait contestées, appuyées de plus par le hadith du Prophète (Paix et salut sur lui) cité précédemment, constituent l’argument de ceux qui affirment qu’il doit être tué dans tous les cas. En effet, ces traditions et ce hadith sont une preuve qu’il doit être exécuté, même si sa sorcellerie ne le conduit pas jusqu’au degré d’incroyance, car le sorcier que Jundoub – qu’Allah l'agrée – a tué pratiquait la prestidigitation et l’illusionnisme, à tel point que les gens eurent l’illusion qu’il avait décapité cet homme. De même, la parole de ’Omar : « Exécutez tout sorcier » est générale et confirme cet avis. »
[Voir « Adwâ’ al Bayân »tome 4, page 461]
D’autre part, la sorcellerie étant un mal qui affecte le corps, jusqu’à ce qu’il tombe malade ou meurt, et qui crée la désunion entre les époux, il est donc légiféré de tout faire pour y remédier et utiliser les moyens licites de guérison. En effet, Allah le Très Haut a donné un remède à chaque maladie, comme il est rapporté dans « Sahih Al Boukhari » d’après Abû Hurayra – qu'Allah l'agrée – le Prophète (Paix et salut sur lui) a dit : « Allah n’a pas fait descendre de maladie sans faire descendre son remède. »
« Toute maladie a son remède ; si le remède correspondant à la maladie est trouvé, le malade guérira grâce à Allah le Tout-Puissant. »
Il y a beaucoup de hadiths à ce sujet.
De même, il est illicite de guérir la sorcellerie en sollicitant les devins, les voyants et les charlatans, et mettre en pratique ce qu’ils exigent, car ils ne sont pas croyants, ce sont des menteurs et des pervers, ils prétendent connaître l’inconnaissable et trompent les gens.
Dans un hadith authentique, le Prophète (Paix et salut sur lui) a été questionné au sujet de la conjuration des sorts « nuchra », il répondit :
« C’est une œuvre du diable. »
[Rapporté par Ahmed et Abû Daoud avec une chaîne de transmission authentique.]
Dans le hadith, il s’agit de la « nuchra » que pratiquaient les païens antéislamiques et qui consistait à questionner le sorcier, afin qu’il délivre la personne du sortilège par un autre sortilège équivalent.
Par contre, il n’y a aucun mal à défaire le sortilège par l’exorcisme légiféré, les invocations protectrices et les remèdes licites.
« Il n’y a pas de mal à pratiquer l’exorcisme, tant qu’il ne contient pas de polythéisme. »
[Rapporté par Mouslim.]
التدواي بالمحرم والذهاب إلى السحرة والكهان
س: أولاً: يوجد في بعض المناطق من بلادنا أن بعض الأفراد يعالجون مرضاهم بلحوم السباع والطير والدواب سواء منها حلال اللحم أو حرامه فما حكم هذا الصنيع سواء كان ذلك مجربًا عدة مرات أو غير ذلك؟ أفتونا مأجورين
ثانيًا: ما حكم الذهاب إلى السحرة والكهان والمنجمين
ج: أولاً: كل ما كان مفترسًا بنابه كالأسد والذئب والنمر من السباع، وكل ذي مخلب يفترس به كالحدأة والصقر من الطيور، وكالحمر الأهلية والبغال من الدواب - أكله حرام، لما
ثبت عن أبي ثعلبة الخشني رضي الله عنه أنه قال: نهى رسول الله صلى الله عليه وسلم عن أكل كل ذي ناب من السباع رواه البخاري ومسلم، وعن ابن عباس رضي الله عنه أن النبي صلى الله عليه وسلم: نهى عن أكل كل ذي ناب من السباع، وكل ذي مخلب من الطير ، وهذه الأحاديث مخصصة لعموم الآية: قُلْ لاَ أَجِدُ فِي مَا أُوحِيَ إِلَيَّ مُحَرَّمًا عَلَى طَاعِمٍ يَطْعَمُهُ إِلا أَنْ يَكُونَ مَيْتَةً أَوْ دَمًا مَسْفُوحًا أَوْ لَحْمَ خِنْـزِيرٍ فَإِنَّهُ رِجْسٌ أَوْ فِسْقًا أُهِلَّ لِغَيْرِ اللَّهِ بِهِ أو يقال: إن الأحاديث جاءت لتحريم ما ذكر فيها زيادة على ما كان قد حرمه الله من قبل في
الآيات المكية، ولما كانت هذه محرمة لم يجز التداوي بها ولا بغيرها من المحرمات
أما ما كان حلالاً أكله فيجوز التداوي به
ثانيًا: لا يجوز الذهاب إلى السحرة ولا إلى الكهان والمنجمين ولا تصديقهم؛ لقول النبي صلى الله عليه وسلم: من أتى عرافًا فسأله عن شيء لم تقبل له صلاة أربعين ليلة خرجه مسلم في صحيحه، والعراف يعم الكاهن والمنجم والساحر، وقوله صلى الله عليه وسلم: من أتى كاهنًا فصدّقه بما يقول فقد كفر بما أنزل على محمد أخرجه أهل السنن
وبالله التوفيق. وصلى الله على نبينا محمد، وآله وصحبه وسلم
( الجزء رقم : 1، الصفحة رقم: 563-562)
فتوى رقم - 6291
Comité permanent [des savants] de l'Ifta - اللجنة الدائمة للبحوث العلمية والإفتاء