L'interdiction de la vente pyramidale ou par réseau
Louange à Allah, que Ses éloges et le salut soient sur le messager d'Allah صلى الله عليه وسلم, ainsi que sur sa famille et ses compagnons. Ceci dit :
De nombreuses questions ont été posées au Comité permanent des recherches scientifiques et de la délivrance de fatwas à propos des entreprises de vente pyramidale (ou par réseau), telles que l'entreprise «Business» ou «Hibatu-l-jazira», dont les agissements se résument dans le fait de convaincre le client d'acheter une marchandise ou un produit en posant comme condition qu'il convainque également d'autres personnes d'acheter ce produit, afin que ces derniers en convainquent d'autre, et ainsi de suite.
A tel point que lorsque cela se multiplie, le premier engrange énormément de monnaie due aux commissions, jusqu'à ce que cela atteigne des milliers de riyals.
Puis, tout membre, qui se joint par la suite à cette vente, s'engage dans l'optique d'empocher ces grandes sommes de monnaie qu'il est possible qu'il gagne s'il réussit à engager d'autres associés dans la liste des membres.
Et c'est cela qu'on appelle la vente pyramidale ou par réseau.
Le comité y a répondu que ce type de vente est interdit, du fait que ce qui est cherché par ce genre de transaction n'est autre que la commission et pas le produit.
Ainsi ces commissions brassent des dizaines de milliers [de riyals], alors que le coût du produit n'en excède pas quelques centaines.
Or, tout être doué de raison, si les deux solutions lui sont présentées, optera pour les commissions.
C'est d'ailleurs pour cela que ces entreprises fondent leurs marchés et leurs offres sur la mise en avant des ces grandes sommes dues aux commissions, que le nouveau membre pourra [éventuellement] toucher, et sur le fait de faire miroiter à ce dernier qu'il va faire un bénéfice énorme en investissant une somme dérisoire équivalant au prix du produit en question.
Ainsi les produits proposés par ce genre d'entreprises ne sont qu'une couverture cachant un moyen qu'ils utilisent pour engranger de nombreuses commissions et gains.
Et, étant donné que c'est là la réalité de ces transactions, alors elles sont religieusement interdites pour les raisons suivantes :
Premièrement :
Elles sont fondées sur les deux formes d'usure que sont : l'usure relative au surplus, et l'usure relative au délai.
Ainsi, le membre paie un montant monétaire faible en échange d'un montant important.
C'est donc un échange déséquilibré et différé d'argent, et cela n'est autre que l'usure interdite par les textes et par l'avis consensuel et unanime [des ulémas].
Quant au produit vendu par cette entreprise au client-membre, ce n'est qu'une couverture qui cache l'échange, il n'est donc pas réellement recherché par le client-membre, et n'a donc aucune influence sur la valeur religieuse [de cette transaction].
Deuxièmement :
Cela fait partie de la vente aléatoire réprouvée en religion, car le client-membre ne sait pas s'il réussira à obtenir le nombre voulu d'autres clients-membres.
Or, le marché pyramidal ou par réseau va, inévitablement, s'arrêter à un moment ou à un autre. Et le client-membre, lorsqu'il s'engage dans ce système pyramidal, il ne sait pas s'il fera partie des membres haut placés dans la pyramide afin de faire partie des bénéficiaires, ou des petits membres, auquel cas il serait perdant.
Et la réalité, c'est que la plupart des membres de ce système sont parmi ceux qui perdent au final. Hormis une infime partie de ceux qui sont à son sommet.
Le plus courant est donc la perte, et c'est là même la vente aléatoire [citée plus-haut] qui consiste à balancer entre deux éventualités dont la plus probable est la pire.
Or le prophète صلى الله عليه وسلم a réprouvé cela comme l'a rapporté Muslim dans son recueil authentique.
Troisièmement :
Ce que contient cette transaction comme accaparement des biens d'autrui sans droit de la part des entreprises.
Et ce, étant donné que seule cette entreprise en profite, ainsi que ceux à qui elle veut bien donner parmi les client-membres, en cherchant par-là à flouer les autres.
Et c'est cela même qui a été textuellement interdit dans la parole d'Allah :
يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا لا تَأْكُلُوا أَمْوَالَكُمْ بَيْنَكُمْ بِالْبَاطِلِ
"Ô vous qui avez la foi, que les uns d'entre vous ne mangent pas les biens des autres illégalement"
Quatrièmement :
Ce que cette transaction contient comme tromperie, falsification et duperie, et ce, d'une part, en faisant miroiter que le produit est l'objet de la transaction, alors que la réalité est tout autre, et, d'autre part, en mettant en avant de grandes sommes dues aux commissions, qui, au final, ne sont généralement pas obtenues.
Et cela constitue de la tromperie interdite en religion, or, le messager d'Allah صلى الله عليه وسلم a dit :
«Celui qui trompe n'est pas des miens»
comme l'a rapporté Muslim dans son recueil authentique.
Il صلى الله عليه وسلم a également dit :
«Le vendeur et l'acheteur ont le droit de se rétracter tant qu'ils ne se sont pas séparés.
S'ils sont véridiques et explicites, la bénédiction sera mise dans leur transaction.
Mais s'ils mentent et cachent [les imperfections], alors la bénédiction en sera ôtée».
Rapporté par Al Bukhari et Muslim.
En outre, il n'est pas correct de considérer cette transaction comme un simple courtage.
En effet, le courtage est un contrat par lequel le courtier obtient un salaire dû à l'organisation de la vente de la marchandise.
Quant à la vente par réseau, elle consiste à ce que ce soit le client-membre qui paie lui-même un certain montant afin de [pouvoir] vendre le produit.
Ajoutons que le but du courtage est réellement de vendre la marchandise, contrairement à la vente par réseau dont le but réel est de vendre des commissions, pas un produit.
Ainsi, le client-membre vend pour un autre vendeur, ce qui n'est pas le cas dans une opération de courtage durant laquelle le courtier marchande pour quelqu'un qui souhaite vraiment la marchandise.
La différence entre ces deux choses est donc évidente.
Il n'est pas non plus correct de considérer ces commissions comme des donations.
Et si nous admettions que c'est similaire à une donation, il faut savoir que toute donation n'est pas forcément religieusement licite, c'est pour cela que 'Abdu-Lah Ibn Salam a dit à Abu Burda -qu'Allah les agrée- :
«Tu te trouves dans une contrée où le recours à l'usure est courant. Ainsi, si quelqu'un te dois quelque chose, et qu'il te propose de [t'aider à] porter de la paille, de l'orge ou du foin, alors sache que c'est de l'usure».
Rapporté par Al Bukhari dans son recueil authentique.
Quant à la donation, elle a la valeur de ce qui l'a motivée, c'est pour cela que le prophète صلى الله عليه وسلم a dit à un ouvrier qui lui avait dit :
«Ceci est pour vous, et cela m'a été offert» :
«Pourquoi n'es-tu pas resté assis dans la maison de ton père et de ta mère, afin de voir si cela allait t'être offert ou pas?»
Rapporté par Al Bukhari et Muslim.
Quant aux commissions en question ici, elles ne sont motivées que par ce marché de réseau.
Et peu importe les noms qui leur seront données : quelles soient appelées donations ou offre, cela est égal, et ne change rien à sa valeur intrinsèque, ni à son jugement religieux.
Enfin, il est opportun de mentionner que certaines entreprises sont apparues sur le marché, utilisant les mêmes techniques que celles de la vente pyramidale ou par réseau.
C'est le cas des entreprises Smart Way, Gold Coast et Seven Diamonds.
Le verdict les concernant est le même que celui relatif aux entreprises citées précédemment, bien qu'elles soient quelque peu différentes dans ce qu'elles proposent comme produits.
Et c'est d'Allah que provient la réussite.
Que les éloges d'Allah soient sur notre prophète Muhammad, ainsi que sur sa famille et l'ensemble de ses compagnons.
Fatwa n°22935 du comité permanent des recherches scientifiques et de la fatwa
Dont le président est le cheikh 'Abdel 'Aziz Al Cheikh -qu'Allah le préserve-, et comptant parmi ses membres les cheikhs 'Abdu-Lah Al Ghudayan -qu'Allah lui fasse miséricorde- et Salih Al Fawzan -qu'Allah le préserve-.
Traduit par 'Abdu-Rahman Colo, à Montpellier, le 11/02/1435
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أسئلة عن عمل التسويق الهرمي أو الشبكي
الحمد لله والصلاة والسلام على رسول الله وآله وصحبه، وبعد
فقد وردت إلى اللجنة الدائمة للبحوث العلمية والإفتاء، أسئلة كثيرة عن عمل شركات التسويق الهرمي أو الشبكي مثل شركة بزنس وهبة الجزيرة والتي يتلخص عملها في إقناع الشخص بشراء سلعة أو منتج، على أن يقوم بإقناع آخرين بالشراء ليقنع هؤلاء آخرين أيضًا بالشراء وهكذا، وكلما زادت طبقات المشتركين حصل الأول على عمولات أكثر تبلغ آلاف الريالات، وكل مشترك يقنع من بعده بالاشتراك مقابل العمولات الكبيرة التي يمكن أن يحصل عليها إذا نجح في ضم مشتركين جدد يلونه في قائمة الأعضاء، وهذا ما يسمى التسويق الهرمي أو الشبكي
وأجابت اللجنة: أن هذا النوع من المعاملات محرم، وذلك أن مقصود المعاملة هو العمولات وليس المنتج، فالعمولات تصل إلى عشرات الآلاف، في حين لا يتجاوز ثمن المنتج بضع مئات، وكل عاقل إذا عرض عليه الأمران فسيختار العمولات، ولهذا كان اعتماد هذه الشركات في التسويق والدعاية لمنتجاتها هو إبراز حجم العمولات الكبيرة التي يمكن أن يحصل عليها المشترك، وإغراؤه بالربح الفاحش مقابل مبلغ يسير هو ثمن المنتج، فالمنتج الذي تسوقه هذه الشركات مجرد ستار وذريعة للحصول على العمولات والأرباح، ولما كانت هذه هي حقيقة هذه المعاملة، فهي محرمة شرعًا لأمور
أولاً: أنها تضمنت الربا بنوعيه: ربا الفضل وربا النسيئة، فالمشترك يدفع مبلغًا قليلاً من المال ليحصل على مبلغ كبير منه، فهي نقود بنقود مع التفاضل والتأخر، وهذا هو الربا المحرم بالنص والإجماع، والمنتج الذي تبيعه الشركة على العميل ما هو إلا ستار للمبادلة، فهو غير مقصود للمشترك، فلا تأثير له في الحكم
ثانيًا: أنها من الغرر المحرم شرعًا؛ لأن المشترك لا يدري هل ينجح في تحصيل العدد المطلوب من المشتركين أو لا؟ والتسويق الشبكي أو الهرمي مهما استمر فإنه لا بد أن يصل إلى نهاية يتوقف عندها، ولا يدري المشترك حين انضمامه إلى الهرم هل سيكون في الطبقات العليا منه فيكون رابحًا، أو في الطبقات الدنيا فيكون خاسرًا، والواقع أن معظم أعضاء الهرم خاسرون إلا القلة القليلة في أعلاه، فالغالب إذن هو الخسارة، وهذه هي حقيقة الغرر، وهي التردد بين أمرين أغلبهما أخوفهما، وقد نهى النبي صلى الله عليه وسلم عن الغرر كما رواه مسلم في (صحيحه)
ثالثًا: ما اشتملت عليه هذه المعاملة من أكل الشركات لأموال الناس بالباطل، حيث لا يستفيد من هذا العقد إلا الشركة ومن ترغب إعطاءه من المشتركين بقصد خدع الآخرين، وهذا الذي جاء النص بتحريمه في قوله تعالى
يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا لا تَأْكُلُوا أَمْوَالَكُمْ بَيْنَكُمْ بِالْبَاطِلِ
رابعًا: ما في هذه المعاملة من الغش والتدليس والتلبيس على الناس، من جهة إظهار المنتج وكأنه هو المقصود من المعاملة والحال خلاف ذلك، ومن جهة إغرائهم بالعمولات الكبيرة التي لا تتحقق غالبًا، وهذا من الغش المحرم شرعًا، وقد قال عليه الصلاة والسلام
من غش فليس مني رواه مسلم في (صحيحه)
وقال أيضًا
البيعان بالخيار ما لم يتفرقا، فإن صدقا وبينا بورك لهما في بيعهما، وإن كذبا وكتما محقت بركة بيعهما متفق عليه
وأما القول بأن هذا التعامل من السمسرة فهذا غير صحيح، إذ السمسرة عقد يحصل السمسار بموجبه على أجر لقاء بيع السلعة، أما التسويق الشبكي فإن المشترك هو الذي يدفع الأجر لتسويق المنتج، كما أن السمسرة مقصودها تسويق السلعة حقيقة، بخلاف التسويق الشبكي فإن المقصود الحقيقي منه هو تسويق العمولات وليس المنتج، ولهذا فإن المشترك يسوِّق لمن يسوِّق، هكذا بخلاف السمسرة التي يسوق فيها السمسار لمن يريد السلعة حقيقة، فالفرق بين الأمرين ظاهر
وأما القول بأن العمولات من باب الهبة فليس بصحيح، ولو سلم فليس كل هبة جائزة شرعًا فالهبة على القرض ربًا، ولذلك قال عبد الله بن سلام لأبي بردة رضي الله عنهما
إنك في أرض الربا فيها فاش، فإذا كان لك على رجل حق فأهدى إليك حمل تبن أو حمل شعير أو حمل قت فإنه ربا
رواه البخاري في (الصحيح)
والهبة تأخذ حكم السبب الذي وجدت لأجله، ولذلك قال عليه الصلاة والسلام في العامل الذي جاء يقول:
هذا لكم وهذا أهدي إلي فقال عليه الصلاة والسلام: أفلا جلست في بيت أبيك وأمك فتنظر أيهدى إليك أم لا؟
متفق عليه
وهذه العمولات إنما وجدت لأجل الاشتراك في التسويق الشبكي، فمهما أعطيت من الأسماء، سواء هدية أو هبة أو غير ذلك، فلا يغير ذلك من حقيقتها وحكمها شيئًا
ومما هو جدير بالذكر أن هناك شركات ظهرت في السوق سلكت في تعاملها مسلك التسويق الشبكي أو الهرمي مثل شركة (سمارتس واي) وشركة (جولد كويست) وشركة (سفن دايموند) وحكمها لا يختلف عن الشركات السابق ذكرها، وإن اختلفت عن بعضها فيما تعرضه من منتجات
الفتوى رقم - 22935
( الجزء رقم : 2، الصفحة رقم: 239 - 242)
Comité permanent [des savants] de l'Ifta - اللجنة الدائمة للبحوث العلمية والإفتاء