La critique et l'éloge
-Sa définition
C'est le fait d'évoquer le rapporteur par ce qui implique le rejet de ses récits.
Ceci peut s'exprimer par l'affirmation d'un attribut du rejet, ou en niant un attribut de l'acceptation, comme le fait de dire : "il est un grand menteur", ou "un débauché", ou "faible", ou encore "il n'est pas digne de confiance", ou "on ne le prend pas en considération", ou "on n'écrit pas ses récits".
-La critique se divise en deux catégories : la critique sans restriction et la critique restreinte
1) La critique sans restriction : c'est le fait de critiquer le rapporteur sans faire de précision, donc ceci lui est applicable en toute circonstance
2) La critique restreinte : c'est le fait d'évoquer le rapporteur par la critique en rapport avec une chose précise, d'un savant, d'un groupe ou ce qui s'en rapproche. Ainsi ceci lui est applicable par rapport à cette chose précise et non pour autre chose.
Par exemple : la parole d'ibn Hajar dans "at-taqrib" au sujet de Zayd ibn al Habbab - et Moslim a rapporté de lui - "véridique mais il se trompe lorsqu'il rapporte d'ath-Thawry", ainsi il est faible uniquement lorsqu'il rapporte d'ath-Thawry et non des autres.
Et la parole de l'auteur de "al khoulasah" au sujet de Ismail ibn 'Ayyach : "Ahmed, Ibn Ma'în, et al Boukhari l'ont déclaré digne de confiance lorsqu'il rapporte des gens du Cham, alors qu'ils l'ont jugé faible lorsqu'il rapporte des gens du Hijaz Ainsi il est considéré faible uniquement dans ces récits provenant des gens du Hijaz et non dans ceux des gens du Cham.
Et un autre exemple lorsqu'il est dit : "il est faible dans les récits traitant des Attributs (divins)", ainsi ce rapporteur ne serait pas faible pour les récits traitant d'autres sujets.
Mais si le but de restreindre la critique est de rejeter l'idée que le rapporteur soit fiable dans une circonstance précise, ceci n'interdit pas la possibilité qu'il soit également faible en d'autres circonstances.
-La critique a des degrés
le plus haut: ce qui indique que l'on a atteint le summum de la chose comme par exemple : "le pire des menteurs", "l'essence-même du mensonge"
ensuite vient ce qui indique une exagération comme : "grand menteur", "inventeur", ou "imposteur"
puis le plus bas degré : "trop accommodant", ou "mauvaise mémoire" ou "il y a des choses à redire à son sujet"
-Il y a cinq conditions pour que la critique soit acceptée
1) Qu'elle provienne d'une personne juste, on ne l'accepte pas d'un débauché
2) Qu'elle provienne d'une personne attentive, on ne l'accepte pas d'une personne négligente
3) Qu'elle provienne d'une personne connaissant les causes de la critique, on ne l'accepte pas d'une personne ignorant les règles de la critique
4) Que la personne éclaircisse la cause de sa critique, ainsi on n'accepte pas la critique vague - comme le fait de se contenter de dire : "il est faible" ou "son hadith est rejeté" - jusqu'à ce que la cause soit clarifiée. Car il est possible qu'il critique par une cause qui n'exige pas la critique, et c'est ce qui est connu. Ibn Hajar - qu'Allah lui fasse Miséricorde, lui, a opté pour l'acceptation de la critique vague sauf si elle est formulée à l'encontre d'une personne connue pour sa droiture, dans ce cas il ne l'accepte que si elle est détaillée. Ceci est l'avis le plus probable, surtout lorsque la personne critiquant fait partie des imams dans ce domaine.
5) Que la critique ne concerne pas une personne dont la droiture a été attestée de nombreuse fois, et qui est connue pour son haut rang. Comme par exemple Nafi', Chou'bah, Malik, ou al Boukhari. Ainsi on n'accepte pas la critique envers eux ou des personnes similaires.
-Sa définition
C'est le fait d'évoquer le rapporteur par ce qui implique l'acceptation de ces récits.
Ceci peut s'exprimer par l'affirmation d'un attribut d'acceptation ou en niant un attribut du rejet, comme le fait de dire : "il est fiable", ou "personne de confiance", ou encore "il n'y a aucun souci à son sujet" ou "on ne rejette pas ses récits".
-L'éloge se divise en deux catégories : l'éloge sans restriction et l'éloge restreinte
1) L'éloge sans restriction : c'est le fait de faire l'éloge du rapporteur sans faire de précision, ce qui signifie la fiabilité en toute circonstance
2) L'éloge restreinte : c'est le fait d'évoquer le rapporteur par l'éloge en rapport avec une chose précise, d'un savant, d'un groupe ou ce qui s'en rapproche. Ainsi ceci signifie la fiabilité par rapport à cette chose précise et non pour autre chose
Par exemple que l'on dise "il est fiable dans les récits d'az-Zuhry" ou "dans les récits des gens du Hijaz". Ainsi il ne sera pas fiable dans ses récits provenant d'autres individus que ceux cités.
-L'éloge a des degrés
le plus haut : ce qui indique que l'on a atteint le summum de la chose en question comme par exemple : "le plus fiable des gens", "on atteint les sommets de la confiance avec lui"
ensuite vient ce qui est appuyé par une caractéristique, voir deux, comme : "très fiable", "fiable et de confiance" ou des termes de ce genre
puis le plus bas degré : ce qui est ressenti comme proche du début de la critique comme "pieux", "droit dans ses propos", ou "on rapporte de ces récits" ou ce qui s'en rapproche.
Et entre cela il y a des degrés bien connus.
-Il y a quatre conditions pour que l'éloge soit acceptée
1) Qu'elle provienne d'une personne juste, on ne l'accepte pas d'un débauché
2) Qu'elle provienne d'une personne attentive, on ne l'accepte pas d'une personne négligente qui est trompée par l'apparence des choses
3) Qu'elle provienne d'une personne connaissant les causes de l'éloge, on ne l'accepte pas d'une personne ignorant les critères d'acceptation et de rejet.
4) Que cette éloge ne soit pas formulée en faveur d'un individu dont l'obligation de rejeter ces récits est reconnue, parmi les menteurs, les débauchés manifestes, ou autres
-Définition
C'est le fait que le rapporteur soit évoqué par ce qui implique le rejet de ces récits, mais qu'il soit par ailleurs évoqué de par ce qui implique leur acceptation.
Par exemple : lorsqu'une partie des savants dit de lui "il est fiable" et une autre partie dit : "il est faible".
-L'opposition a quatre situations possibles
1) Que la critique et l'éloge soient toutes les deux vagues
C'est à dire que leurs causes ne soient pas détaillées à toutes les deux.
Donc si nous optons pour le refus de la critique vague nous prenons alors l'éloge, car en réalité l'éloge n'aurait pas d'opposition dans ce cas.
Et si nous optons pour son acceptation (de la critique vague) - et ceci est l'avis le plus probable - alors dans ce cas survient l'opposition. Dès lors, on prend l'avis le plus probant des deux, soit par rapport à la droiture du savant s'exprimant, soit par sa connaissance de l'individu sur lequel il s'exprime, ou soit par (sa connaissance) des causes de la critique et de l'éloge, ou soit encore par le nombre élevé (d'avis similaires).
2) Que l'éloge et la critique soit détaillées
C'est à dire que leurs causes soient détaillées à toutes les deux.
Alors dans ce cas on prend la critique, car celui qui la formule en sait plus (que celui qui fait l'éloge).
Sauf si la personne faisant l'éloge dit : "je suis plus au courant que la personne critiquant, du fait que les causes de la critique ont disparues".
Alors dans ce cas on prend l'éloge, car c'est lui dans ce cas qui en sait plus (que celui qui critique).
3) Que l'éloge soit vague et la critique détaillée
Alors dans ce cas on prend la critique car celui qui la formule en sait plus (que celui qui fait l'éloge)
4) Que la critique soit vague et l'éloge détaillée
Dans ce cas on prend l'éloge pour sa prépondérance.
Chapitre de la critique et de l'éloge, tiré de "moustalah l'hadith" du cheikh Mohammed ibn Salih al Othaymine
Cheikh Mouhammad Ibn Salih Al-’Outheymine - الشيخ محمد بن صالح العثيمين