La prière mortuaire sur un défunt dont on doute de son état

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La prière mortuaire sur un défunt dont on doute de son état

Question :

 

Si pour une prière mortuaire il est présenté à l'imam une personne dont on doute qu'elle soit musulmane, que fait-il ?

 

Réponse :

 

Il doit prier sur elle car la base c'est que le musulman demeure sur sa religion.

 

Cependant il mettra une condition dans son invocation et dira :

 

« Ô Allâh, si c'était un croyant, alors pardonne-lui et fais-lui miséricorde ».

 

Et Allâh Le Très-Haut connaît son état, si c'était un croyant ou non, et ainsi on se décharge de toute responsabilité et on évite de demander le pardon et la miséricorde pour un mécréant.

 

Émettre une réserve ou une condition dans l'invocation est quelque chose qui existe dans le Coran.

 

Dans les versets des malédictions, Allâh Le Très Haut dit [dans la sourate An-Nour] (traduction rapprochée) :

 

{6. Et quant à ceux qui lancent des accusations contre leurs propres épouses sans avoir d'autres témoins qu'eux-mêmes, le témoignage de l'un d'eux doit être une quadruple attestation par Allâh qu'il fait partie des véridiques,

7. et la cinquième [attestation] est que la malédiction d'Allâh soit sur lui s'il fait partie des menteurs}.

 

Et Il dit au sujet de l'épouse (traduction rapprochée) :

 

{8. Et on ne lui infligera pas le châtiment si elle atteste quatre fois par Allâh qu'il [son mari] fait certes parti des menteurs,

9. et la cinquième [attestation] est que la colère d'Allâh soit sur elle s'il fait partie des véridiques}.

 

Émettre donc une condition dans l'invocation est quelque chose qui est mentionnée comme dans certaines adorations aussi.

 

Le Prophète صلى الله عليه وسلم avait dit à Douba'a bint Al-Zoubayr, qu'Allâh soit satisfait d'elle, lorsqu'elle voulait faire le Hajj alors qu'elle était malade :

 

« Fais le Hajj et dis la condition que ''je me désacralise là où Tu m'arrêteras.'' » (1)

 

Donc ce qui compte c'est que la personne émette une condition quand elle est dans cette situation,

 

« Ô Allâh, pardonne-lui si c'était un croyant ».

 

Et Ibn Al-Qayyim, qu'Allâh lui fasse miséricorde, avait rapporté dans son livre I'lam Al-Mouwaqqi'ine au sujet de son chaykh Ibn Taymiyya qu'Allâh lui fasse miséricorde, que ce dernier eut des difficultés avec certaines questions religieuses.

 

Ibn Taymiyya vit alors le Prophète صلى الله عليه وسلم dans un rêve, et parmi les questions religieuses sur lesquelles il eut des difficultés, il y a celle de s'être vu présenter des défunts mais il ne savait pas s'ils étaient musulmans ou pas.

 

Le Prophète صلى الله عليه وسلم lui dit alors : « Mets la condition ô Ahmad. »

 

Le Prophète صلى الله عليه وسلم lui a dit ceci dans son rêve, et cette chaîne de transmission d'Ibn Al-Qayyim qui le tient de son chaykh Ibn Taymiyya est une chaîne de transmission authentique car les deux hommes sont dignes de confiance.

 

Et il est faux de dire ici que « nous avons soutenu une règle religieuse par un rêve », car ce rêve est lui-même soutenu par le Coran comme il fut mentionné précédemment avec les versets des malédictions.

 

Ce rêve est donc conforme aux règles religieuses, on peut alors s'y référer, et Allâh est Le Plus Savant.

 

(1) Hadith rapporté par l'imam Mouslim dans le livre du Hajj au chapitre de : L'autorisation accordée à la personne qui va se mettre en état de sacralisation, de formuler la condition de se désacraliser si elle est malade.

 

Recueil des fatwas et des lettres de l'honorable chaykh Mouhammad ben Salih Al-'Outhaymin, tome 17, fatwas sur le fiqh, page 115.

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Cheikh Mohammad Ibn Salih Al-’Outheymine - الشيخ محمد بن صالح العثيمين

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