La critique envers les innovateurs et la différence entre la critique et la médisance

Publié le par 3ilm char3i-La science legiferee

La critique envers les innovateurs et la différence entre la critique et la médisance

Etant donné que beaucoup de gens ne font pas de distinction entre la médisance et la critique envers les gens de l’innovation, et qu’ils ignorent les méfaits causés par le silence envers eux, j’ai décidé d’écrire cet article dans lequel j’y apporte certaines preuves tirées du Coran et de la Sunnah, montrant l’autorisation de critiquer l’intégrité du musulman lorsqu’il y a un intérêt particulier à le faire et un bénéfice pour la religion.

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La définition de la critique (جرح اللسان)

 

C’est le fait d’accuser une personne et (de montrer) ses défauts.

 

Il est dit « Le juge a récusé le témoin (جرح الحاكمُ الشاهدَ) », s’il a constaté un manque d’équité, comme un mensonge ou autre. (Voir An-Nihâyah de Ibn Âthîr 1/190, Lisânoul 3arab de Ibn Mandhour 2/234 & El Misbahoul Mounîr de El Fayoumî  p.131 edition El Qalam)

 

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Les preuves de l’autorisation de la critique

 

-Tirées du Coran

 

Allah dit (traduction rapprochée) :

 

« …Si un pervers vous apporte une nouvelle, voyez bien clair… » (Souratoul Houjourâte 49, v. 6).

 

Et IL dit aussi (traduction rapprochée) :

 

« …et prenez deux hommes intègres parmi vous comme témoins… » (Souratout-Talaq 65, v.2).

 

Ces deux versets impliquent l’acceptation de l’information de la personne intègre et de son témoignage, et le rejet de l’information et du témoignage du pervers.

 

Al Abnâssi a dit : 

 

"Allah  a rendu obligatoire le dévoilement et l’éclaircissement des informations rapportées par le pervers, avec SA parole « …Si un pervers vous apporte une nouvelle, voyez bien clair… »"

  (Ach-Chadhâ El Fiyâh 2/742 edition Er-Rouchd).

 

Je dis : La distinction entre la personne intègre et perverse n’est possible qu’en se renseignant directement sur la situation des gens, et ceci n’est pas chose aisée dans la plupart des cas, ou avec l’éloge et la critique (détaillée).

 

Et sur ce point, les savants sont unanimes comme nous le verrons plus loin.

 

-Tirées de la Sunnah

 

Le premier à avoir parlé sur les gens de l’innovation et mis en garde contre eux est le Prophète صلى الله عليه وسلم.

 

1) Le hadith de Abou Sa3îd رضي الله عنه

 

Il dit رضي الله عنه :

 

"Ali, qu’Allah  l’agréé, a envoyé au Prophète صلى الله عليه وسلم une petite parcelle d’or que celui-ci partagea entre les quatre personnes suivantes : Al-Aqra3 Ben Hâbis Al-Handaly (puis Al-Mudjâchi3i), 3uyaynata Bni Badrinil-Fazâry, Zayd At-Ta'y (puis l’un des Bani Nabhân), et Alqama Bni 3Ulâthata El 3âmiry (puis l’un des Bani Kilâb).

Ce partage mis en colère les Quraychs et les Ansars qui dirent : « Il donne aux chefs de Najd et nous, il nous laisse de côté ».

Mais le prophète صلى الله عليه وسلم, a dit: « J'ai agi ainsi uniquement dans le but de gagner leur cœur ».

S'avança alors un homme aux yeux perdus au fond de leur orbite, aux joues bombées, au front protubérant, à la barbe longue et aux cheveux rasés :

« Crains Allah , ô Mohammad ! » s'écria t-il.

« Qui obéirait à Allah  si je désobéissais ? lui répondit-il. Allah  me fait confiance quand il s'agit des hommes de toute la terre et vous, vous n'auriez pas confiance en moi ! ».

Un homme, je crois que c’est Khâlid Ibn Al-Walîd, demanda l'autorisation de tuer cet homme, mais le Prophète refusa.

Et lorsque l'homme fut parti, il dit : « De la descendance de celui-là – dans une autre version : de la postériorité de celui-là – sortira un peuple de gens dont la récitation du Coran ne dépassera pas la limite de leur gorge, qui sortiront de la religion comme sort une flèche d'un gibier, qui tueront les gens de l’Islam et laisseront les adorateurs des idoles. Si je vivais jusqu'à leur époque, je les ferai périr comme avaient péri les 3âd »."

(Bukhâri 3344, Muslim 1065)

 

Je dis :

 

Dans ce hadith, le Prophète صلى الله عليه وسلم averti contre cet homme en son absence (dans son dos) et contre ceux qui sortiront de sa descendance.

 

Et il a éclairci leur situation sans que cela ne soit considéré comme de la médisance envers cet homme ou son groupe (descendance).

 

Et ceux qui sont visés dans ce hadith sont les Khawâridj, comme nous l’ont clarifié les gens de science.

 

2) Le hadith de 3aïsha رضي الله عنها

 

Elle dit رضي الله عنها :

 

« Un homme demanda la permission d’entrer voir le Prophète صلى الله عليه وسلم.

Lorsqu’Il le vit il dit « quel mauvais frère de tribu et quel mauvais fils de tribu ! ».

Lorsqu’il s’assit le Prophète صلى الله عليه وسلم lui adressa des paroles douces.

Quand l’homme s’en alla, 3âïsha dit : « Ô Messager d’Allah ! Lorsque tu as vu l’homme tu as dit tel et tel chose, puis, tu lui as adressé des paroles douces ! ».

« Ô 3âïsha, répondit le Prophète صلى الله عليه وسلم, le pire des gens auprès d’Allah le jour du jugement est celui que les gens délaissent pour éviter son mal ».

(Bukhâri 6054, Muslim 2591)

 

Al-Khatîb Al-Baghdâdi, qu’Allah lui fasse miséricorde, a dit dans El Kifâyah (page 39) :

 

"Dans les propos du Prophète صلى الله عليه وسلم au sujet de l’homme, à savoir qu’il était un mauvais homme pour sa tribu, il y a en cela la preuve que les renseignements apportés par un informateur au sujet des défauts d’une personne et qui concerne ce qui est imposé par la science et la religion, est considéré comme un conseil (prodigué) à celui qui interroge, et non pas comme de la médisance.

 

Si cela faisait parti de la médisance, le Prophète صلى الله عليه وسلم ne l’aurai pas prononcé."

 

3) Le hadith de Fâtima Bint Qays رضي الله عنها

 

elle a dit رضي الله عنها :

 

«J' ai fait savoir au Messager d'Allah صلى الله عليه وسلم que Mou3âwiya ibn Abi Sofyan et Abou Djahm avaient demandé ma main.

Il dit:« Abou Djahm a toujours son bâton en main. Quant à Mouavia, il est complètement dépourvu de biens. Epouse Oussama ibn Zayd.»

Je n'aimais pas ce dernier.

Le prophète صلى الله عليه وسلم répéta : «épouse Oussama ibn Zayd».

Je l'épousais et Allah bénit le mariage et je m'en réconfortai.»

(Muslim 1480)

 

Al-Khatîb Al-Baghdâdi a dit dans El Kifâyah (page 40) :

 

"Dans ce récit, il y a la preuve de l’autorisation de la critique des faibles et qu’elle fait parti du conseil et qu’elle est faite dans le but de délaisser leur récit afin qu’il puisse se raviser à propos de la contestation de leurs informations."

 

Ibn Rajab a dit dans Charh Al 3alal (1/348 édition Ar-Râzy) :

 

"Il est permis d’évoquer les défauts s’il y a en cela un bienfait particulier à le faire, comme celui qui est consulté pour un mariage ou une affaire."

 

Ce qui prouve ceci est la parole du Prophète صلى الله عليه وسلم à Fatima Bint Qayys : « Abou Djahm a toujours son bâton en main. Quant à Mou3âwiyah, il est complètement dépourvu de biens. »

 

Aussi, le Prophète صلى الله عليه وسلم a consulté 3ali et Oussâma au sujet de la séparation de ses femmes lorsque les calomniateurs ont dit ce qu’ils ont dit.

 

C’est pourquoi Shu3ba disait :

 

:" Allons médire au nom d’Allah un moment, c’est-à-dire, par l’évocation de l’éloge et de la critique."

 

Je dis :

 

Les preuves autorisant la critique pour un intérêt sont nombreuses et nous nous contenterons de ce qui vient d’être évoqué.

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L’unanimité a même été rapportée par plus d’un savant, concernant la permission de critiquer les témoins.

 

Ibn Rajab a dit dans Charh Al 3alal (1/348) :

 

"s’il évoque les défauts d’un homme et qu’il y a en cela un intérêt spécifique, comme la dénonciation d’un faux témoignage, alors c’est incontestablement permis. Lorsque l’intérêt (à critiquer ou dénoncer)  est bénéfique à l’ensemble des musulmans,  cela est d’autant plus prioritaire."

 

Je dis , au vu des paroles qui nous ont précédé, il nous apparaît clairement la différence entre :

 

-la critique qui est faîte en vue de conseiller les musulmans et la Religion, de préserver la législation et de la garder nette et pure

 

-la médisance interdite qui vise le rabaissement, le dénigrement et/ou le mépris de son frère dans ce qui ne concerne pas le conseil et la sauvegarde de la Religion.

 

Ahmed Ben Marwân El Mâlikî mentionne que AbdeLLAH ben Ahmad Ben Hambal rapporte: Abou Tourâb En-Nakhchabî s’est présenté à mon père et mon père s’est mis à dire :

 

"Untel est faible et Untel est crédible (ثقة).

Abou Ayyoub le repris et dit : Ô cheikh ne diffame pas les savants.

Mon père s’est retourné vers lui et dit : Malheur à toi ! Ceci est un conseil et non pas de la médisance."

 

Mohamed Ibn Bendâr As-Soubâkî Ad-Djardjânî rapporte: j’ai dit à Ahmed Ibn Hambal :

 

"Il m’est difficile de dire Untel est faible (dans la narration des ahâdith) et Untel est un menteur.

Ahmed a répondu : Si toi et moi nous nous taisons, comment l’ignorant va distinguer l’authentique du faible ?"

 

Isma3îl El Khatabi a dit : 3abdeLLAH ibn Ahmad rapporte qu’il dit à son père :

 

"que doit-on dire sur les gens du hadith qui s’orientent vers un cheikh qui fait parti soit des Murji’a, soit des Chîites ou qui a des contradictions avec la Sounnah ?

Je me tais ou dois-je mettre en garde contre eux ?

Mon père répondit : S’il appelle les gens à son innovation et qu’il est à la tête de celle-ci, alors oui tu dois mettre en garde contre lui."

 

Ibnoul Moubârak a dit au sujet de Al Mu3ala Ibn Hilâl lorsqu’il rapporte le hadith il ment.

 

"Une personne le reprit : Ô Aba 3abdeRAHMEN, tu médis ?

Il répondit : Tais-toi, si je ne clarifie pas (sa situation aux gens), qui va être capable de distinguer le vrai du faux ! Ou quelque chose de semblable."

 

(voir Charh Al 3alal 1/350-351 de Ibn Rajab)

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Pour finir, je vais raconter un débat qu’il y a eu entre moi et une personne dont j’ai mise en garde contre un innovateur.

 

S’y trouve les réponses à beaucoup de questions que peuvent se poser les gens.

 

Question :

 

Je voulais acheter une cassette de telle personne.

 

Réponse Cheikh Ramly :

 

Je ne te conseille pas d’écouter cette personne.

 

Question :

 

Pour quelle raison ?

 

Réponse Cheikh Ramly :

 

Car il s’est détourné de la croyance des pieux prédécesseurs sur de nombreux points.

 

Question :

 

Mais beaucoup de gens ont profité de lui (sa science).

 

Réponse Cheikh Ramly :

 

C’est ce qui me pousse à mettre en garde contre lui plus que les autres

 

Question :

 

Pourquoi ?

 

Réponse Cheikh Ramly :

 

Parce que les gens se sont laissés tromper par cette personne comme c’est le cas avec toi en raison de ce que je t’ai rapporté de lui.

 

Et ils sont arrivés au point de tout prendre de lui.

 

Il m’est donc obligatoire de mettre en garde contre lui afin que la Religion reste pure et nettoyée, et de conseiller les musulmans pour qu’ils ne dévient pas de leur Religion.

 

Question :

 

Dans ce cas, je n’ai qu’à l’écouter et prendre de lui ses paroles justes et délaisser ses erreurs.

 

Réponse Cheikh Ramly :

 

Il ne t’est pas permis de faire cela.

 

Question :

 

Pourquoi ?

 

Réponse Cheikh Ramly :

 

Car tu te trouves dans 2 cas de figure :

 

soit tu es un étudiant en science et tu connais le vrai du faux,

soit tu es incapable de distinguer le vrai du faux, et ceci est le cas de la plupart des gens.

 

Si tu n’es donc pas capable de faire cette distinction alors ta question n’a plus lieu d’être.

 

Par contre si tu es capable de le faire alors tu n’es pas certains de pouvoir maîtriser les ambiguïtés lancées dans le cœur.

 

Ce point est une affaire de religion et tu ne peux te permettre de prendre des risques.

 

Le bien qu’il possède tu le retrouves chez d’autres.

 

Ma3mar rapporte qu’Abou Tâous était assis et un homme parmi les Mu3tazila vint à lui.

Cet homme se mit à parler et Abou Tâous commença à introduire ses doigts dans ses oreilles et dit : " Ô mon fils mets tes doigts dans tes oreilles, et n’écoute aucune de ses paroles."

Ma3mar dit : voulant dire (par là que) le cœur est faible.

 

Abou Qilâbah qui a côtoyé plus d’un parmi les compagnons, a dit :

 

"ne t’assois pas avec les gens des passions car nous ne sommes pas à l’abri qu’ils vous entraînent dans leur égarement et qu’ils vous rendent confus ce que vous saviez déjà."

 

Deux hommes parmi les gens des passions sont venus voir Ibn Sîrîne et l’un d’eux lui dit :

 

"Ô Aba Bakr, puis-je te citer un hadith ?

Il répondit : Non.

L’homme demanda : puis-je te réciter un verset du Livre d’Allah, 3azza wa jal ?

Il répondit : Non. Soit tu t’en va, ou alors c’est moi qui m’en vais.

Les deux hommes se sont levés et sont partis.

Une des personnes (ayant assisté à la scène) demanda : Ô Aba Bakr (ibn Sîrîne), Il n’y avait pas de mal à ce qu’il te lise un verset du Livre d’Allah 3azza wa jal.

Il répondit : j’ai crains qu’il ne me le déforme et que cela s’installe dans mon cœur.

Puis il dit : Si je savais où j’en étais par rapport à l’Heure, c’est moi qui me serai levé pour les quitter."

(voir As-Sunnah de AbdeLLAH ibn Ahmed, El-Ibânah de Ibn Batta & Charhous-Sunnah de El Lâlakâ’i)

 

Question :

 

Pourtant je le vois comme quelqu’un de sincère dans ses actes et comme quelqu’un de pieux.

 

Réponse Cheikh Ramly :

 

La sincérité est une chose en rapport avec le cœur et personne ne peut la connaître.

 

Si tu avais vu les Khawâridj, ceux dont le Prophète صلى الله عليه وسلم a décrit comme faisant beaucoup de prières, lisant beaucoup le Coran en perfectionnant leur lecture au point ou tu mépriserais tes actes devant eux !

 

Malgré cela le Prophète صلى الله عليه وسلم a mis en garde contre eux et à enjoint à les combattre, alors qu’ils avaient les caractéristiques que tu viens toi-même de donner pour décrire ton compagnon (celui contre qui le cheikh met en garde) comme œuvres sincères et bénéfices apparents.

 

Admettons qu’il soit sincère, et bien cette sincérité sera profitable à sa propre personne auprès d’Allah, quant à nous, nous avons compris que l’Islam doit rester pur et nettoyé comme il a été révélé à Mohammed صلى الله عليه وسلم et que les gens doivent connaître la religion comme elle a été descendue.

 

جرح أهل البدع ، والفرق بينه وبين الغيبة

بسم الله الرحمن الرحيم
الحمد لله القائل في كتابه الكريم : { كُنْتُمْ خَيْرَ أُمَّةٍ أُخْرِجَتْ لِلنَّاسِ تَأْمُرُونَ بالمعروف وَتَنْهَوْنَ عَنِ المنكر } [ آل عمران : 110 ] ، وصل اللهم وسلم على القائل :" من رأى منكم منكرا فليغيره بيده فإن لم يستطع فبلسانه فإن لم يستطع فبقلبه وذلك أضعف الإيمان " ، و " الدين النصيحة ؛ لله ولكتابه ولرسوله ولأئمة المسلمين وعامتهم ".
أما بعد ؛
فنظراً لخلط كثير من الناس بين جرح أهل البدع والغيبة ، وعدم علمهم بخطر السكوت عن أهل البدع ؛ عزمت على كتابة مقالة أبين فيها بعض أدلة الكتاب والسنة على جواز الطعن في عدالة المسلم عند المصلحة المرجوة وفائدة ذلك على الدين.
تعريف جرح اللسان
جرح اللسان : هو الطعن في الشخص وعيبه ، ويقال : جرح الحاكمُ الشاهدَ ؛ إذا عثر على ما تسقط به عدالته من كذب وغيره (1
أدلة جواز الجرح
أدلة القرآن : قال الله تعالى : { إن جاءكم فاسق بنبإ فتبينوا } ، وقال

{ وأشهدوا ذوي عدل منكم }
هاتان الآيتان تقتضيان قبول خبر وشهادة العدل ، ورد خبر وشهادة الفاسق ، قال الأبناسي في " الشذا الفياح" (2/742 ، الرشد ) : " وقد أوجب الله الكشف والبيان عن خبر الفاسق بقوله تعالى : { إن جاءكم فاسق بنبإ فتبينوا }
قلت : ولا يمكن التفريق بين العدل والفاسق إلا بالاطلاع المباشر على أحوال الناس ، وهذا لا يتيسر في غالب الحالات ، أو بالجرح والتعديل ، وهو ما أجمع عليه العلماء كما سيأتي
أدلة السنة
أول من تكلم في أهل البدع وحذر منهم ؛ النبي صلى الله عليه وسلم
حديث أبي سعيد رضي الله عنه قال
بعث علي رضي الله عنه إلى النبي صلى الله عليه و سلم بذُهيبة فقسمها بين الأربعة : الأقرع بن حابس الحنظلي ثم المجاشعي ، وعيينة بن بدر الفزاري ، وزيد الطائي ثم أحد بني نبهان ، و علقمة بن علاثة العامري ثم أحد بني كلاب ؛ فغضبت قريش والأنصار ؛ قالوا : يعطي صناديد أهل نجد ويدعنا ؟! قال : " إنما أتألفهم " . فأقبل رجل غائر العينين مشرف الوجنتين ناتئ الجبين كث اللحية محلوق ؛ فقال : اتق الله يا محمد . فقال " من يطع الله إذا عصيت ؟ أيأمنني الله على أهل الأرض و لا تأمنونني " .فسأل رجل قتله - أحسبه خالد بن الوليد - فمنعه ، فلما ولى قال : " إن من ضئضئ هذا - أو في عقب هذا - قوم يقرؤون القرآن لا يجاوز حناجرهم ، يمرقون من الدين مروق السهم من الرمية ، يقتلون أهل الإسلام ويدعون أهل الأوثان ؛ لئن أنا أدركتهم لأقتلنهم قتل عاد " (2
قلت : حذر النبي صلى الله عليه وسلم في هذا الحديث من الرجل في غيبته ، وممن سيخرج من أصله وبين حالهم ولم يعتبر هذا غيبة له ولا لجماعته. و المراد في هذا الحديث الخوارج كما بين ذلك أهل العلم
حديث عائشة قالت
إن رجلا استأذن على النبي صلى الله عليه و سلم ، فلما رآه قال : " بئس أخو العشيرة وبئس ابن العشيرة " . فلما جلس تطلق النبي صلى الله عليه و سلم في وجهه وانبسط إليه ، فلما انطلق الرجل ؛ قالت عائشة : يا رسول الله ! حين رأيت الرجل قلت له كذا وكذا ، ثم تطلقت في وجهه وانبسطت إليه ؟! فقال رسول الله صلى الله عليه و سلم : " يا عائشة متى عهدتني فحاشا ؟ إن شر الناس عند الله منزلة يوم القيامة من تركه الناس اتقاء شره " (3).
قال الخطيب البغدادي رحمه الله في "الكفاية"(ص39) : " ففي قول النبي صلى الله عليه و سلم للرجل بئس رجل العشيرة دليل على أن أخبار المخبر بما يكون في الرجل من العيب على ما يوجب العلم والدين من النصيحة للسائل ليس بغيبة ؛ إذ لو كان ذلك غيبة لما أطلقه النبي صلى الله عليه و سلم
حديث فاطمة بنت قيس قالت
ذكرت للنبي صلى الله عليه وسلم أن معاوية بن أبي سفيان وأبا جهم خطباني ، فقال رسول الله صلى الله عليه و سلم : " أما أبو جهم فلا يضع عصاه عن عاتقه ، وأما معاوية فصعلوك لا مال له ؛ انكحي أسامة بن زيد " فكرهته ، ثم قال : "انكحي أسامة " ، فنكحته ، فجعل الله فيه خيرا ، واغتبطت (4
قال الخطيب البغدادي في الكفاية (ص40 ) : في هذا الخبر دلالة على إن إجازة الجرح للضعفاء من جهة النصيحة لتجتنب الرواية عنهم وليعدل عن الاحتجاج بأخبارهم ؛ لأن رسول الله صلى الله عليه و سلم لما ذكر في أبى جهم أنه لا يضع عصاه عن عاتقه وأخبر عن معاوية أنه صعلوك لا مال له عند مشورة استشير فيها لا تتعدى المستشير ؛ كان ذكر العيوب الكامنة في بعض نقلة السنن التي يؤدى السكوت عن إظهارها عنهم وكشفها عليهم الى تحريم الحلال وتحليل الحرام وإلى الفساد في شريعة الإسلام ؛ أولى بالجواز وأحق بالاظهار ؛ وأما الغيبة التي نهى الله تعالى عنها بقوله عز و جل { ولا يغتب بعضكم بعضا } وزجر رسول الله صلى الله عليه و سلم عنها بقوله " يا معشر من آمن بلسانه ولم يدخل الإيمان قلبه لا تغتابوا المسلمين ولا تتبعوا عوراتهم"(5) فهى ذكر الرجل عيوب أخيه يقصد بها الوضع منه والتنقيص له والازراء به فيما لا يعود الى حكم النصيحة وإيجاب الديانة من التحذير عن ائتمان الخائن وقبول خبر الفاسق واستماع شهادة الكاذب ، وقد تكون الكلمة الواحدة لها معنيان مختلفان على حسب اختلاف حال قائلها ؛ في بعض الأحوال يأثم قائلها وفى حالة أخرى لا يأثم
وقال ابن رجب في "شرح العلل" (1/348،الرازي) : وكذلك يجوز ذكر العيب إذا كان فيه مصلحة خاصة ، كمن يستشير في نكاح أو معاملة ، وقد دل عليه قول النبي صلى الله عليه وعلى آله وسلم لفاطمة بنت قيس : " أما معاوية فصعلوك لا مال له ، وأما أبو جهم فلا يضع العصا عن عاتقه". وكذلك استشار النبي صلى الله عليه وعلى آله وسلم عليًا وأسامة في فراق أهله ، لما قال أهل الإفك ما قالوا
ولهذا كان شعبة يقول : تعالوا حتى نغتاب في الله ساعة . يعني نذكر الجرح والتعديل
قلت : والأدلة على جواز الجرح للمصلحة كثيرة نكتفي بما ذكرنا ، وقد نقل غير واحد من أهل العلم الإجماع على جواز جرح الشهود
قال ابن رجب رحمه الله في " شرح العلل "(1/348) : فإن ذكر عيب الرجل إذا كان فيه مصلحة – ولو كانت خاصة كالقدح في شهادة شاهد الزور – جائز بغير نزاع ، فما كان فيه مصلحة عامة للمسلمين أولى
قلت : ومن كلام الخطيب المتقدم يتبن لنا الفرق بين الجرح الذي يقصد به النصيحة للدين وللمسلمين وحماية الشريعة وحفظها صافية نقية ؛ وبين الغيبة المحرمة التي يقصد بها الوضع من أخيه والتنقيص له والازراء به فيما لا يعود الى حكم النصيحة وحماية الدين
روى أحمد بن مروان المالكي ثنا عبد الله بن أحمد بن حنبل قال : جاء أبو تراب النخشبي إلى أبي ، فجعل أبي يقول : فلان ضعيف وفلان ثقة ، قال أبو أيوب : يا شيخ لا تغتب العلماء . قال : فالتفت أبي إليه . قال : ويحك ! هذا نصيحة ، ليس هذا غيبة
وقال محمد بن بندار السباك الجرجاني : قلت لأحمد بن حنبل : إنه ليشتد علي أن أقول : فلان ضعيف فلان كذاب ؟ قال أحمد إذا سكتَّ أنت وسكتُّ أنا فمتى يعرف الجاهل الصحيح من السقيم
وقال إسماعيل الخطبي : ثنا عبد الله بن أحمد قلت لأبي : ما يقول في أصحاب الحديث يأتون الشيخ لعله أن يكون مرجئاً أو شيعياً أو فيه شيء من خلاف السنة ، أيسعني أن اسكت عنه أم أحذر عنه ؟ فقال أبي : إن كان يدعو إلى بدعة وهو إمام فيها ويدعو إليها ، قال : نعم تحذر عنه
وقال ابن المبارك : المعلى بن هلال هو ، إلا أنه إذا جاء الحديث يكذب فقال له بعض الصوفية : يا أبا عبد الرحمن تغتاب ، قال : اسكت إذا لم نبين كيف يعرف الحق من الباطل ؟! ، أو نحو هذا(6
وأخيرا أذكر نقاشا حصل بيني وبين بعض الناس بعد أن حذرته من أحد المبتدعة ، وفيه إجابة عن أسئلة كثير من الناس
س / أريد أن أشتري شريطا لفلان ؟
ج / لا أنصحك بالسماع له
س/ لماذا ؟
ج / لأنه خالف عقيدة السلف الصالح في عدة مسائل
س/ ولكن انتفع الناس به كثيرا
ج / هذا ما يدعوني إلى أن أحذر منه أكثر من غيره
س/ لماذا ؟
ج / لأن الناس اغتروا به كما حصل معك ، بما ذكرتَه عنه ، وصاروا يأخذون عنه كل شيء ، فمن الواجب عليّ التحذير منه ليبقى الدين صافيا نقيا ، ولنصح المسلمين كي لا يزيغوا عن دينهم
س / إذا أسمع له وأختار من كلامه الحق وأترك الباطل
ج / لا يجوز لك أن تفعل ذلك
س / لماذا ؟
ج / لأن حالك لا يخلو من أمرين إما أن تكون طالب علم تعلم الحق من الباطل ، أو أنك لا تسطيع أن تفرق بين الحق والباطل وهذا الغالب على الناس ، فإن كنت لا تستطيع التفريق ؛ فلا يرد سؤالك هنا ، و إن كنت تستطيع التفريق فإنك لا تأمن على نفسك أن تسيطر الشبهة على قلبك ، والمسألة دين ، لا تحتمل المقامرة ، والخير الذي عنده تجده عند غير
قال معمر : كان ابن طاوس جالسا ، فجاء رجل من المعتزلة ، فجعل يتكلم قال : فأدخل ابن طاوس إصبعيه في أذنيه ، قال : وقال لابنه : أي بني ، أدخل إصبعيك في أذنيك ، واشدد ، ولا تسمع من كلامه شيئا ، قال معمر : يعني أن القلب ضعيف
وقال أبو قلابة وكان أدرك غير واحد من أصحاب رسول الله صلى الله عليه وسلم : لا تجالسوا أصحاب الأهواء - أو قال : أصحاب الخصومات - فإني لا آمن أن يغمسوكم في ضلالتهم أو يلبسوا عليكم بعض ما تعرفون . ودخل رجلان من أصحاب الأهواء على محمد بن سيرين فقالا : يا أبا بكر نحدثك بحديث قال : لا ، قالا : فنقرأ عليك آية من كتاب الله عز وجل ، قال : لا ، لتقومان عني أو لأقومن ، قال : فقام الرجلان فخرجا ، فقال بعض القوم : يا أبا بكر ما كان عليك أن يقرأ آية من كتاب الله عز وجل ، فقال محمد بن سيرين : إني خشيت أن يقرأا آية علي فيحرفانها فيقر ذلك في قلبي ، فقال محمد : لو أعلم أني أكون مثل الساعة لتركتهما (7
س / ولكنني أرى منه إخلاصا في عمله ، وتقوى
ج / الإخلاص أمر قلبي لا يعلمه أحد من الناس ، فلو أنك رأيت الخوارج الذين وصفهم النبي صلى الله عليه وسلم بكثرة الصلاة وقراءة القرآن مع اتقان قراءته حتى تحتقر عملك أمامهم ماذا كنت تقول ؟!! ومع ذلك حذر منهم النبي صلى الله عليه وسلم ، بل وأراد قتلهم أيضا ، مع وجود الأوصاف التي ذكرتها في صاحبك من العمل الصالح والنفع الظاهر ، ولو سلمنا بإخلاصه فإخلاصه لنفسه ينفعه عند الله تبارك وتعالى ، أما نحن فيهمنا أن يبقى الإسلام صافيا نقيا كما أنزل على محمد صلى الله عليه وسلم ، وأن يعرفه الناس كما نزل
(1)انظر "النهاية" (1/190) لابن الأثير ، و"لسان العرب" (2/234 ، مادة جرح ) لابن منظور ، و"المصباح المنير" (ص131 ، القلم) للفيومي
(2) أخرجه البخاري (3344) ، ومسلم (1064)
(3) أخرجه البخاري (6054) ، ومسلم (2591)
(4) أخرجه مسلم (1480)
(5) أخرجه أبو داود (4880)، وغيره، وصححه العراقي وغيره
(6) انظر "شرح العلل " لابن رجب (1/350، 351)
(7) انظر السنة لعبد الله بن أحمد ، والإبانة لابن بطة ، وشرح السنة للالكائي
قلت : ولا ينتهي عجبي من بعض طلبة العلم الذين يكثرون من مجالسة أهل الأهواء بحجة أنهم يناصحونهم ، فلا أدري هل أمنوا على أنفسهم وضمنوا قلوبهم ؟! أم أنهم رؤوا أنفسهم أكثر نصحا لأهل البدع من السلف الصالح رضي الله عنهم ؟! نسأل الله أن يثبتنا على السنة وأن يرزقنا الإخلاص في القول والعمل
م:الدين القيم

Titre original : جرح أهل البدع ، والفرق بينه وبين الغيبة
Traduction: AbdelMalik
copié de lamektaba.over-blog.com


Cheikh Abou Al-Hassan 'Ali Al-Ramly - الشيخ أبو الحسن علي الرملي

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